lucadp - Fotolia

Conteneurs vs Machines Virtuelles : les entreprises prônent la mixité

Les plus fervents défenseurs des conteneurs ont beau trompété les avantages de leur technologie face aux machines virtuelles, mais la réalité dans les entreprises est plutôt entre les deux : une combinaison conteneurs et VMs.

Les débats sur l’utilisation des conteneurs applicatifs tels que Docker ou des machines virtuelles vont bon train. Mais cela suffit-il à dire que les conteneurs vont définitivement évincer les VM ?

Pas nécessairement. Les représentants de Docker prétendent que la société ne souhaite pas concurrencer directement les spécialistes de la virtualisation. Et même si les entreprises utilisent les conteneurs pour mettre en place ce qu’elles faisaient auparavant avec les VM – c’est-à-dire segmenter fortement le hardware des serveurs et accroître l’efficacité des déploiements d’applications -, les conteneurs et les VMs ne doivent pas être vus comme des technologies hostiles. Leur relation en revanche évolue.

Mais comment cette relation entre ces deux composants est perçue chez les utilisateurs en entreprise ? Jay Lyman, analyste principal chez 451 Research, a identifié plusieurs types de réponses à cette question.

« Beaucoup d’entreprises ont déjà évalué le placement des conteneurs vis-à-vis des VMs », explique l’analyste. « Certains affirment que les conteneurs vont remplacer les VMs. D’autres, comme moi, pensent que les VMs ne vont pas disparaître aussi facilement. Les VMs auront toujours à un moment ou à un autre, une utilité, et, en fait, ils donnent le la, côté conteneurs. »

Sécurité, multi-tenant et persistance des données : des problèmes récurrents

Selon  Jay Lyman, il reste toujours des problèmes critiques et ceux-ci peuvent jouer en faveur des VMs : la persistance des données et la sécurité du multi-tenant. Les entreprises se posent des questions sur les différences de comportement des conteneurs et des VMs par rapport à la sécurité du multi-tenant. La réponse de l’analyste n’est pas forcément positive, mais plutôt prometteuse.

« Comme avec les interrogations sur la persistance des données, les travaux se multiplient », soutient encore l’analyste. « On abordera la question de la persistance des données pour les applications en conteneurs. Puis viendra celle pour la sécurité du multi-tenant. Des start-ups se pencheront sur le problème et trouveront la solution. »

Toutefois, comme insiste Jay Lyman, ces problèmes de sécurité du multi-tenant et la persistance des données ne sont pas le résultat d’une faiblesse de la technologie. Mais le fait que les conteneurs ont peu d’antériorité dans les entreprises et que les conteneurs demandent à murir dans ces domaines.

Des conteneurs dans des VMs : la réalité de nombre d’entreprises

Mais l’analyste affirme également que les entreprises ont une autre pratique – et celle-ci est courante : exécuter des conteneurs aux côtés ou au-dessus de VMs. Cela va certes à l’inverse de la philosophie des conteneurs, convient-il, mais cela permet aux entreprises d’exploiter les conteneurs tout en conservant certaines briques en place, comme la sécurité et les processus ultra-critiques.

« Cela peut paraître quelque peu contre-productif aux yeux des défenseurs des conteneurs, mais c’est une réalité en entreprise », assure-t-il. « Les entreprises obtiennent une part de simplicité, de vélocité et d’efficacité induite par les conteneurs. Mais elles ont aussi cette recette éprouvée de la VM, à laquelle elles sont très habituées. » Selon lui, cette tendance devrait perdurer et se densifier.

A simplified breakdown of containers vs. VMs

Quand les conteneurs remplacent les VMs

Mais, malgré ces inquiétudes autour de la persistance des données et de la sécurité, les entreprises sont aussi nombreuses à troquer leurs VMs pour des conteneurs, poursuit encore l’analyste. Selon lui, cela vient surtout de la capacité des entreprises à pouvoir exécuter un nombre élevé de conteneurs sur un serveur ; plus élevé qu’avec des VMs.

« J’entends certaines entreprises m’expliquer qu’elles placent jusqu’à trois douzaines d’applications en conteneur sur une machine virtuelle. Et cela n’est rien si vous pensez bare-metal : vous pouvez en placer des centaines, peut-être des milliers. » Et c’est cela qui motivera les entreprises à remplacer leurs VMs par des conteneurs, soutient-il.

Conteneurs vs VMs : l’essentiel

Même si, en théorie, les conteneurs n’ont jamais été si près de remplacer les VMs, Jay Lyman pense que les entreprises conserveront encore pendant longtemps leurs VMs aux côtés des conteneurs. Il reste encore plein d’applications critiques qui nécessitent le recours à une VM et non pas à un conteneur, à cause de leur complexité et des exigences en matière de données et de sécurité.

«Certaines opérations conviendront mieux aux conteneurs, mais il existera toujours des applications pour lesquelles les VMs seront plus adaptées », conclut l’analyste. « Comme c’est le cas des VMs aux côtés des serveurs physiques : nous aurons toujours des VMs aux côtés des conteneurs. »

Pour approfondir sur Stockage de conteneurs

Close