Cet article fait partie de notre guide: Dossier : Comprendre les enjeux de l'hyperconvergence

OpenStack et hyper-convergence : un tandem clé pour le datacenter

Cet article pointe du doigt l’intérêt de déployer OpenStack sur des infrastructures hyper-convongées et passe en revue l’offre du marché.

Ils ont tous les deux modifier le paysage des datacenters : d’un côté le framework Open Source OpenStack, de l’autre, les infrastructures hyper-convergées. Si d’un premier abord, ils semblent éloignés, leur complémentarité peut en faire un duo gagnant dans le datacenter.

Pour mémoire, OpenStack est maintenu par l’OpenStack Foundation. La plateforme fédère aujourd’hui plus d’une vingtaine de modules pour en faire une solution complète. Les entreprises qui font le choix de déployer OpenStack ont la possibilité soit d’utiliser ses modules natifs, soit d’y connecter des outils tiers compatibles avec les API de la plateforme.

Les infrastructures HCI, de leur côté, ont gagné en maturité ces 5 dernières années, et le marché s’est ainsi étoffé. Alors qu’OpenStack cible les grandes entreprises ayant à disposition des développeurs et les connaissances nécessaires en matière d’infrastructure, les infrastructures hyper-convergées ont suivi une approche différence, visant davantage à remplacer les silos et à être utilisé par des membres de l’IT plus généralistes.

L’hyper-convergence s’étant bien développée, les fournisseurs ont également agrandi leur portefeuille d’offres : les hyperviseurs supportés sont de plus en plus nombreux et les workloads critiques sont désormais pris en compte.

D’une façon générale, les infrastructures HCI n’ont pas vocation à fournir tous les composants d’une infrastructure IT, comme OpenStack, mais elles intègre ntétroitement le compute, le stockage et le réseau, sur un mode virtualisé. Ce type de solution repose généralement sur VMware vCenter et ESXi, mais le support pour d’autres options comme KVM existe également.

Toutefois, ces deux éléments clé du datacenter moderne sont loin d’être incompatibles. Dans cet article, nous allons évaluer les différentes options pour déployer OpenStack sur une infrastructure hyper-convergée dans un datacenter.

 OpenStack VS Infrastructures Hyper-convergées

OpenStack et les infrastructures HCI résolvent des problèmes bien différents.

Les infrastructures HCI ont émergé des environnements professionnels, consolidant serveur, virtualisation et stockage dans une unique plateforme. La résilience est présente au niveau de l’hyperviseur et des ressources de stockage sur chaque nœud.

OpenStack, quant à lui, a été développé pour coller aux applications dites cloud natives, où la résilience est gérée au niveau de l’application, et non pas au niveau du hardware. Là où l’hyper-convergence convient au monde de l’entreprise, OpenStack est adapté à celui des développeurs, avec des API pour faciliter les déploiements rapides de VM et d’autres ressources.

OpenStack combiné aux infrastructures hyper-convergées

Au premier regard, les deux plateformes peuvent sembler ne rien avoir en commun, sauf le fait de pouvoir implémenter un Cloud privé. Toutefois, réunir les deux bords permet d’avoir une infrastructure douée à la fois de capacités de résilience dignes d’une entreprise et de la flexibilité apportée par DevOps.

Les entreprises ont la possibilité d’exploiter leurs connaissances acquises avec leur Cloud privé, VMware, Hyper-V et KVM tout en exposant les fonctionnalités d’OpenStack. D’ailleurs, OpenStack est généralement déployé au-dessus d’infrastructures hyper-convergées et fournit des API communes. La couche infra peut donc être dissimulée aux développeurs, et parfois, remplacées sans impact sur le déploiement d’applications.

L’offre et les fournisseurs

VMware intègre vSphere à OpenStack depuis 2013. VSphere Integrated OpenStack (VIO) est en fait une implémentation d’OpenStack supportée par VMware au- dessus de vSphere. Avec en version 4.0, VIO fournit des API et des interfaces pour disposer d’une approche « à la OpenStack », mais fonctionne sur vSphere et du hardware dédié.

Il s’agit ici d’apporter la résilience et la stabilité de vSphere tout en fournissant l’agilité d’OpenStack aux développeurs. Certains services des deux plateformes, qui ont les mêmes fonctions, sont mappés. Par exemple, vCenter/ESXi et Nova, Cinder avec vVvol et vSAN et Neutron avec NSX.

Simplivity (désormais propriété de HPE) supporte OpenStack depuis 2015 via l’hyperviseur KVM. La plateforme OmniCube est très intégrée à vSphere et correspond essentiellement à une couche de stockage distribué (DVP), au-dessus de VM. Depuis le rachat d’HPE, le support de KVM et OpenStack par Simplivity n’est pas très clair.

Nutanix supporte OpenStack depuis la version Kilo et Acropolis Operating System (AOS) 4.6. L’intégration est réalisée via Acropolis OpenStack Drivers qui traduit les requêtes venant d’un controller OpenStack en appels d’API REST Acropolis. Nutanix AHV peut également s’intégrer à la solution Platform9.

Red Hat supporte OpenStack via sa déclinaison maison du framework, Red Hat OpenStack Platform. La solution comprend Red Hat Linux, Ceph et Red Hat OpenStack Platform Director qui automatise nombre de fonctions, comme le patching.

Stratoscale a développé une solution de Cloud privé qui propose toutes les fonctions de l’hyper-convergence et supporte les API OpenStack. Stratoscale Symphony peut être déployé sur seulement 3 serveurs, et apporte les briques essentielles d’un Cloud privé, comme le compute, le stockage bloc et objet, le réseau et des applications.

ZeroStack a de son côté opté pour une approche intéressante : proposer une infrastructure HCI en apportant une solution sur site qui supporte OpenStack, mais avec son administration dans le Cloud public. Les serveurs sur site font fonctionner Z-COS, l’OS de ZeroStack, avec une couche de gestion Saas (Z-Brain).

Breqwatr propose quant à lui une appliance hyper-convergée avec OpenStack, facilement déployable sur site. La solution embarque des fonctions particulières, comme un gestionnaire de clusters pour monitorer le statut des nœuds. Le stockage est supporté via Cinder ou via l’intégration à des systèmes tiers, comme Pure Storage. Le stockage objet est apporté avec Ceph.

A l’origine, Maxta offre sa plateforme MxSP pour bâtir des solutions hyper-convergées à partir de vSphere. La société supporte désormais les environnements OpenStack. L’intégration est effectuée via le support de Cinder ou Nova. Maxta s’intègre aussi à Mirantis OpenStack.

Mirantis Cloud Platform est une solution de Cloud privé qui supporte OpenStack pour les VM et les environnements bare-metal. Le stockage est apporté via Ceph pour le mode bloc et objet. Mirantis fait également évolué ses solutions vers les containers.

 

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