Woody - Fotolia

Dell EMC reste No 1 des infrastructures hyperconvergées

L’étude trimestrielle d’IDC lui attribue plus d’un tiers des ventes de matériels. Elle distingue aussi VMware comme le plus important vendeur de logiciels dédiés, au détriment de Nutanix.

Cet article est extrait d'un de nos magazines. Téléchargez gratuitement ce numéro de : STORAGE: Storage 22 : HCI : les machines bientôt facturées comme du cloud

Le dernier palmarès IDC des meilleurs vendeurs d’infrastructures hyperconvergées matérielles place en première position Dell EMC, avec des ventes trimestrielles qui ont généré 708,4 M$ de chiffre d’affaires, soit 35,1 % de parts sur ce marché. Le plus notable est qu’il s’agit pour le constructeur d’une progression de 42,6 % par rapport à l’année dernière. IDC n’indique pas le détail de ces configurations, ce qui pourrait être important car Dell EMC en propose de différents types. 

Si l’on se fie néanmoins aux dernières déclarations de Jeff Clarke, le COO du constructeur, les infrastructures hyperconvergées les plus populaires chez Dell EMC seraient les machines VxRail, basées sur le SDS vSAN de VMware : leurs ventes auraient augmenté de 82 % en un an. Cela dit, au-delà des annonces, on sait que le constructeur reste un vendeur enthousiaste de configurations Nutanix.

Nutanix arrive en seconde position du palmarès avec les machines SuperMicro qu’il assemble et vend lui-même. Celles-ci lui ont rapporté 262 M$, soit 13 % du marché. Ces ventes déclinent de 6,8 % par rapport à l’année dernière. Cela dit, cette baisse est à nuancer : alors que le constructeur a publiquement annoncé qu’il arrêterait bientôt la vente de matériels pour ne plus commercialiser que des licences logicielles et leur support, une chute de seulement 6,8 % témoigne que les entreprises restent malgré tout très attachées à ses équipements.

Les troisième, quatrième et cinquième meilleurs vendeurs d’infrastructures hyperconvergées ont des ventes si proches qu’IDC a décidé de leur donner à tous la troisième place ex-aequo. Cisco a vendu pour 109 M$ de machines HyperFlex (5,4 % de parts), soit une progression de 39,5 % en un an. Ces configurations fonctionnent avec son SDS SpringPath et son SDN ACI.

HPE a vendu pour 91,9 M$ de machines hyperconvergées (4,6 % de parts, en progression de 14,4 %), lesquelles sont a priori majoritairement des machines Simplivity, basées sur son SDS éponyme. Lenovo, enfin, a réalisé sur ce secteur un CA de 91,5 M$ (4,5 % de parts, en progression de 55,6 %) avec des configurations tantôt vSAN HCI, tantôt Nutanix.

VMware décolle, Nutanix recule

IDC s’est aussi intéressé aux résultats des éditeurs qui fournissent les couches logicielles transformant les serveurs en machines hyperconvergées. Dans cette catégorie, le bureau d’analystes place VMware bon premier du palmarès avec 766 M$ de licences HCI vSAN vendues au troisième trimestre, soit 38 % de parts de marché et, surtout, une progression de 29,5 % d’une année sur l’autre.

Ce chiffre est à additionner aux licences de VxRail vendues à part par Dell EMC et qui réalisent un CA de 118,8 M$ (5,9 % de parts de marché, soit une progression spectaculaire de 65,5 %).

Entre les deux, Nutanix se maintient à la seconde place, avec un CA trimestriel de 549,2 M$ pour les licences de ses logiciels vendues directement par lui ou par des constructeurs tiers. Nutanix a aujourd’hui 27,2 % de parts de marché, ce qui constitue un recul de ses ventes de 4 % par rapport à l’année dernière. Notons que si les ventes de licences Nutanix étaient similaires à celles de VMware vSphere+vSAN jusqu’au troisième trimestre 2018, elles se sont significativement laissées distancer par le nouveau bundle VMware vSAN HCI dès la toute fin de l’année 2018.

Cisco réalisant 109 M$ de CA avec la vente de ses machines Hyperflex basées sur sa couche propriétaire, IDC l’a en toute logique placé en troisième position, ex-aequo avec Dell EMC sur VxRail, dans son tableau des logiciels d’hyperconvergence les plus vendus.

La frontière se restreint entre hyperconvergence et convergence

IDC note que les infrastructures hyperconvergées sont les configurations convergées qui se vendent le mieux depuis le second trimestre 2018. Selon son dernier rapport, les ventes mondiales de systèmes convergés ont représenté 3,75 milliards de dollars au troisième trimestre 2019, dont plus de la moitié, 2,02 milliards, rien que pour les infrastructures hyperconvergées. Cela signifie que les ventes globales de systèmes convergés ont augmenté de 3,5 % par rapport à l’année dernière, alors que les infrastructures hyperconvergées réalisent à elles seules une progression de 18,7 %.

Un problème de plus en plus important est néanmoins de distinguer les infrastructures hyperconvergées de celles qui ne sont que convergées. Surtout quand des acteurs comme NetApp vendent des solutions convergées estampillées HCI. L’acronyme est subtil : il ne signifie plus ici « Hyperconverged Infrastructure » mais « Hybrid Cloud Infrastructure ».

IDC a tranché : les solutions NetApp HCI appartiennent à une sous-catégorie que le bureau appelle Disaggregated HCI et sont donc comptabilisées dans les ventes d’infrastructures hyperconvergées. IDC estime en effet plus important de saluer l’effort d’avoir résolu la difficulté d’augmenter l’espace de stockage indépendamment de la puissance de calcul, une contrainte propre aux infrastructures hyperconvergées de première génération.  

Dans la nomenclature d’IDC, les systèmes convergés sont des bundles qui comprennent serveurs, stockage, réseau et où tout fonctionne ensemble via un seul logiciel d’administration. Le mérite de ce dernier est de détecter automatiquement un changement sur l’un ou l’autre des composants et de regrouper dans un pool logique l’ensemble des ressources physiques de même nature.

IDC subdivise les systèmes convergés en trois catégories. Les infrastructures hyperconvergées correspondent uniquement aux configurations où les disques durs internes des serveurs simulent la baie de stockage.

Les serveurs avec baies de stockage externes assemblés pour un usage-type (virtualisation, base de données...) sont les « infrastructures de référence certifiées ». Elles représentent actuellement 33,7 % des ventes (1,26 Md$ de CA), soit une progression de 8,4 % sur un an.

Lorsque ces infrastructures de référence sont préconfigurées et vendues pour exécuter un écosystème applicatif en particulier (SAP...), il s’agit de « plateformes intégrées ». Celles-ci, qui pèsent aujourd’hui 475 millions de dollars sur le marché (soit 12,6 % de parts), sont en déclin, avec des ventes inférieures de 13,9 % par rapport au troisième trimestre 2018.

Pour approfondir sur Constructeurs

Close