Cet article fait partie de notre guide: Le Grand Guide Windows Server 2016

Windows Server 2016 : Ce qu’il faut savoir sur les conteneurs

Il peut être difficile de s’engager sur la voie des conteneurs et des microservices. Notre expert Mike Otey liste les différences entre les technologies de conteneurs de Windows Server 2016.

Parce que les technologies de conteneurs sont devenues au cœur des applications Cloud, il s’agit là d’une innovation centrale dans le monde de l’IT. Les conteneurs existent certes depuis longtemps dans le monde Linux, mais sur Windows Server, ils sont bien une nouveauté : ils débarquent sous la forme d’option avec l’édition 2016 de l’OS Microsoft – officialisé la semaine dernière lors de la conférence Ignite.

La plupart des infrastructures IT s’adossent aujourd’hui à la virtulisation. Dans cet environnement, des machines virtuelles hébergent des applications monolithiques. Par exemple, une ou plusieurs VM peut héberger le front-end d’un site Web et d’autres sa logique métier. D’autres encore peuvent fournir des services de bases de données.

Les conteneurs et les microservices font partie des technologies qui modifient radicalement la façon dont les applications Web sont aujourd’hui développées. Au lieu de se reposer sur des applications très lourdes, hébergées dans des VMs, elles-mêmes très lourdes, les conteneurs permettent de bâtir des applications en exploitant une série de microservices ultra-légers.

Ce principe d’architecture reprend principalement une méthode de développement d’applications qui en fait sont des pools de petits services, indépendants et modulaires. Chaque service est associé à un seul processus et communique avec les autres services via des protocoles standards.

Ces collections de services donnent donc naissance à la dernière génération d’applications d’entreprises. La communauté des développeurs, surtout ceux de l’Open Source, considère d’ailleurs que les microservices en conteneurs représentent l’avenir du développement, et formeront la prochaine génération d’applications.

La nature indépendante des microservices est raccord avec DevOps, où une application peut être mise à jour rapidement et en continu. Et justement, le conteneur peut être aussi mis à jour sans impacter le reste de l’application. Les conteneurs correspondent bien aux microservices, car, à l’inverse des VM, ils sont petits et sans état (stateless), et peuvent être facilement déployés et mis à jour. Si un conteneur plante, il suffit de lancer un nouveau conteneur qui prendra le relai.

Se préparer aux conteneurs de Windows Server 2016

Windows Server 2016 doit ainsi livrer la vision de Microsoft en matière de conteneurs et de microservices, à la fois sur site et dans le Cloud. Comme les conteneurs Linux, les conteneurs de Windows Server 2016 proposent aussi un runtime installé au-dessus de l’OS hôte. Chaque application en conteneur partage le même OS sous-jacent. Et chaque conteneur est isolé des autres.

Contrairement aux VM, où chaque VM dispose de son propre OS, les conteneurs partagent le même OS, les mêmes connexions réseau et le même système de fichier que l’OS hôte. Vous n’avez donc pas besoin de leur dédier du hardware, de la mémoire, du stockage ou un OS, comme vous le feriez avec une VM.

Parce que justement, ils n’ont pas à émuler le hardware physique, leur empreinte est ainsi allégée et la gestion des ressources plus optimisée qu’avec les VM.

Dans Windows Server 2016, les conteneurs peuvent être manipulés via 2 options :

-        Les conteneurs Windows Server 2016. Ils s’exécutent directement au-dessus de Windows Server. Ces conteneurs sont très légers. Tous les conteneurs Windows Server partagent le même OS, les connexions réseau et le système de fichiers que le conteneur hôte.

-        Les conteneurs Hyper-V. Ces conteneurs sont plus sécurisés que les conteneurs Windows Server : ils s’exécutent dans une VM optimisée qui l’isole de l’hôte. Les conteneurs Hyper-V ne partagent pas l’OS de l’hôte, mais l’OS de base de la VM. Au final, l’environnement est plus sécurisé, mais cela a un impact sur les performances.

Les formats des conteneurs sont compatibles et interchangeables. Microsoft proposera une option d’installation différente des conteneurs Windows Server 2016, dans Nano Server, qui est présenté comme une plateforme Cloud.

Hyper-V, Windows Server et conteneurs : la FAQ

Toutefois, parce que les conteneurs Windows Server et Hyper-V sont une nouveauté, certaines fausses idées circulent. Voici quelques questions fréquemment posées :

Pouvons-nous exécuter des conteneurs Linux sur un conteneur Windows Server ?

Non, vous ne pouvez pas exécuter un conteneur Linux sur un conteneur Windows Server. Les conteneurs reposent sur des fonctions de l’OS fournies par l’hôte. A cause de cette dépendance, ils ne peuvent pas s’exécuter sur différents types d’OS hôtes. Donc, vous ne pouvez pas exécuter des conteneurs Linux sur Windows Server 2016 ni de conteneurs Windows Server sur Linux.

Toutes les applications Windows fonctionnent-elles dans les conteneurs ?

Toutes les applications ne peuvent aujourd’hui pas fonctionner dans un conteneur. Le support des conteneurs Windows Server 2016 n’en est qu’à ses débuts et certaines applications ne supportent pas les conteneurs. Microsoft a d’ailleurs publié une liste d’applications compatibles avec des conteneurs Windows Server.

Suis-je obligé d’avoir Docker pour utiliser les conteneurs Windows Server ?

Non. Docker est un outil d’administration. Il est ici supporté, mais pas requis. Vous pouvez gérer des conteneurs Windows Server 2016 aussi bien via PowerShell ou Docker.

Microsoft travaille avec Docker pour le porter sur Windows. L’avantage de s’appuyer sur Docker est que cela donne accès un unique outil de déploiement et d’administration pour à la fois Windows Server 2016 et Linux.

Le futur est bi-modal

Les conteneurs sont une technologie émergente. Même s’ils offrent certains avantages, y reposer ses applications d’entreprise est long et nécessite d’y dédier des ressources. Plutôt que d’avoir à convertir l’ensemble des applications en une fois, il est préférable de segmenter les applications et de les convertir progressivement à une architecture en microservices.

Il est ainsi probable que cette approche conduise à ce que Gartner appelle l’IT bi-modale, où la DSI continue de maintenir les applications legacy de l’entreprise, tout en innovant à côté – et de s’appuyer sur les conteneurs.

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