Windows Server 2019 : plus de conteneurs, plus d'hyperconvergence... plus cher
Dans un billet de blog, l'équipe serveur de Microsoft a annoncé le lancement de Windows Server 2019 pour le second semestre 2018. L'éditeur entend notamment renforcer les capacités hyperconvergées de son OS et faciliter l'exploitation d'applications conteneurisées. Il prévient aussi que les coûts des CAL Windows Server devraient augmenter.
Microsoft a annoncé via un billet de blog qu’il publiera une nouvelle version de son système d’exploitation pour serveurs, Windows Server 2019 dans la seconde moitié de l’année 2018.
Cette mouture sera considérée comme une mouture LTSC (Long-Term Servicing Channel) et bénéficiera donc du support standard traditionnel de 5 ans, plus 5 ans de support étendu. Pour mémoire, les versions intermédiaires, dites Semi-Annual Channel ne bénéficient que de 18 mois de support.
Une préversion de l’OS est accessible dès maintenant pour les participants au programme Windows Insider.
Un virage vers l’hyperconvergence
Depuis le mois de novembre, LeMagIT essaie d’obtenir des réponses de l’éditeur sur l’évolution de Windows Server et en particulier sur le support des déploiements hyperconvergés basés sur Storage Spaces Direct (S2D) la technologie de stockage apparue dans Windows Server 2016 et que l’éditeur ne supporte qu’en Preview depuis la sortie de Windows Server 1709, la version intérimaire de Windows Server publiée par l’éditeur à l’automne 2017.
À plusieurs reprises, nous avons spécifiquement demandé à Microsoft s’il travaillait sur une déclinaison hyperconvergée de son OS, combinant S2D et le projet d’interface d’administration web Honolulu, dévoilé lui aussi à l’automne. Sans aucune réponse concrète à ce jour.
Le billet de blog publié hier répond largement à nos interrogations : « l’hyperconvergence est l’une des dernières tendances dans l’industrie des serveurs aujourd’hui », explique Microsoft. « Cette tendance est liée au fait que les clients ont compris l’intérêt de combiner des serveurs x86 avec des périphériques de stockage locaux performants pour répondre simultanément à leurs besoins de calcul et de stockage. De plus l’hyperconvergence fournit un mécanisme flexible pour faire évoluer simplement ces déploiements ».
Microsoft rappelle que les clients en recherche d’hyperconvergence peuvent déjà utiliser Windows Server 2016 et les solutions validées de ses partenaires constructeurs [comme les Ready-Nodes S2D de Dell EMC ou leurs équivalents chez Lenovo ou HPE].
Il oublie au passage de dire que ces solutions souffrent de multiples limites par rapport aux solutions concurrentes comme VMware VSAN ou Nutanix, notamment en matière de simplicité d’administration, de déploiement, mais aussi en matière d’ouverture. Pour des raisons évidentes, S2D ne fonctionne ainsi réellement bien qu’avec Hyper-V et SQL Server, et il ne supporte aucun hyperviseur tiers.
Si le support d’autres hyperviseurs n’est pas au programme, Windows Server 2019 devrait singulièrement simplifier la mise en œuvre et l’exploitation de cluster hyperconvergés. Microsoft prévoit en effet d’ajouter à son interface Web « Projet Honolulu » la capacité de piloter les environnements hyperconvergés. Il ne précise en revanche pas si le futur System Center 2019 pourra faire de même.
Un meilleur serveur pour les applications modernes
Un autre axe d’amélioration pour Windows Server 2019 est le support des applications à base de microservices. Microsoft annonce tout d’abord que l’image de base de Windows Server Core subira une forte cure d’amaigrissement puisqu’elle ne devrait peser qu’un peu plus de 1,5 Go contre 5 Go actuellement.
Windows Server 2019 devrait aussi arriver avec un support complet de Kubernetes pour l’orchestration des conteneurs. L’éditeur promet aussi des améliorations à la gestion du stockage et du réseau par Kubernetes (ce qui veut sans doute dire une intégration avec S2D pour le stockage).
Des améliorations additionnelles devraient aussi être apportées au Windows Subsystem on Linux (WSL) qui permet l’exécution de nombre d’applications et scripts Linux dans Windows.
Notons, pour en terminer sur les composants d’infrastructure, que l’interface web du Projet Honolulu devrait permettre aux administrateurs de piloter des déploiements hybrides tirant parti de services du cloud Azure. Honolulu pourra ainsi gérer des services tels qu’Azure Backup, Azure File Sync ou des services de reprises après sinistre dans le cloud.
Une facture qui devrait s’alourdir
Après avoir déjà sérieusement revu à la hausse le coût de Windows Server pour certains déploiements en passant à une facturation par cœur et en généralisant le recours aux CAL pour les services principaux de Windows Server, Microsoft devrait une nouvelle fois revoir à la hausse les tarifs de son OS.
Cette fois-ci, il ne s’agirait pas d’accroître le coût des licences cœurs de Windows Serveur, mais de revoir à la hausse le prix des CAL. « Il est hautement vraisemblable que nous allons accroître le prix des licences d’accès clients (CAL) pour Windows Server. Nous fournirons plus de détails lorsqu’ils seront disponibles », indique ainsi l’équipe serveur de Microsoft sur son blog.