En chute libre, Altran allège rapidement ses effectifs

En pointe sur les demandes d’ouverture du chômage partiel, Altran est passé aux actes pour rapidement réduire la voilure sur des activités en chute libre. Le groupe de conseil en technologies a enregistré près de 500 départs non remplacés en trois mois et prévoit d’accentuer son plan d’économie.

Altran a débuté l’exercice 2009 comme il avait conclu le précédent : en chute libre. Le groupe de conseil en technologies voit son chiffre d’affaire au premier trimestre reculer de 9,1 %, à 371,4 millions d’euros. Un recul que le groupe dirigé par Yves de Chaisemartin explique notamment par la défaillance des activités de conseil en stratégie et management – qui lui vaut plusieurs points de décroissance – et par la forte crise que traverse actuellement l’automobile. Une industrie qui avait déjà placé le conseil en technologies sous les feux de l'actualité, alors que Renault réduisait massivement les postes externalisés de son Technocentre. Le secteur automobile représente plus de 10 % de l’activité d’Altran, et ce dernier n’avait pas hésité à évoquer l’éventualité d’un recours au chômage partiel lors de la présentation – en mars – de ses résultats annuels 2008.

Déjà 500 départs, les consultants en première ligne

Visiblement, une solution plus radicale a depuis été envisagée par la direction, peut être échaudée par l'échec de la demande de chômage partiel d'un autre groupe spécialisé dans la R&D externalisée, Alten. Le nombre de salariés d'Altran est en effet en chute libre, la société expliquant – sans donner de précision – que « l’effectif total du groupe au 31 mars 2009 s’établit à 18 030 personnes, soit une diminution de 492 personnes depuis le 31 décembre 2008. » Les consultants sont les plus touchés avec 452 postes supprimés.

Et Altran de réitérer ses objectifs à court terme pour faire face à la crise : « réduire au plus vite le nombre des intercontrats et adapter les effectifs à la réalité de la situation, par exemple par des plans de chômage partiel ; renforcement de la mobilité au travers notamment de la formation, plans de départs volontaires ; poursuivre, renforcer et accélérer avec détermination la politique de diminution des frais généraux. »

L'automobile sinistrée, les autres secteurs résistent

Pour avancer rapidement dans ce plan d’action, la direction prévoit notamment le « lancement de consultations des instances représentatives du personnel en vue de la mise en place de mesures d’ajustement des effectifs à la réalité du marché ». En clair, un plan de licenciement est à attendre dans les semaines qui viennent, d’autant qu’Altran ne cache pas vouloir dépasser l’objectif de réduction des coûts initialement prévu (15 millions d’euros en 2009). Plus flou, un plan d’ajustement des charges chez Arthur D. Little – filiale conseils en management – est également attendu, pour « corriger les impacts de la chute du marché ».

Seul point positif, selon Altran, « hors automobile, l’activité R&D en France est quasi stable par rapport au 1er trimestre 2009, démontrant la résistance du modèle dans un environnement chahuté et imprévisible. » Par ailleurs, le groupe de conseil en technologies indique que les activités énergie, transport et aéronautique – également fortement consommatrices de R&D externalisée - sont en croissance.

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