France : le gouvernement propose 18 mesures pour le numérique

Suivant à la lettre le programme de campagne de François Hollande, le gouvernement vient de présenter dix-huit mesures pour doper le numérique français. Elles passeront au Parlement en 2014.

Réuni en séminaire gouvernemental à Gennevilliers, le gouvernement a présenté sa feuille de route pour le numérique. En pratique, il s’agit de 18 propositions, plus ou moins détaillées, qui seront présentées au Parlement l’année prochaine. Reprenant le programme de François Hollande sur le numérique durant l’élection présidentielles, ces propositions sont regroupées en trois axes : l’éducation et la jeunesse, les entreprises et la compétitivité et les valeurs dans le monde numérique.

L’éducation

Le premier axe comprend la fourniture de nouveaux outils pédagogiques numériques dès la rentrée 2013 pour les enseignants, les élèves et les parents. L’option « Informatique et Science du Numérique » sera accessible à l’ensemble des terminales générales et technologiques, après un test dans une académie pilote durant l’année 2013/2014. 150 000 enseignants seront formés en deux ans à l’usage du numérique. Et un appel à projet à hauteur de 10 millions d’euros sera lancé au second trimestre pour « le développement de moyens numériques destinés aux apprentissages fondamentaux (lecture, écriture, calcul) des élèves de l’enseignement primaire ». Le gouvernement veut également développer les universités numériques afin qu’en 2017, il soit possible d’obtenir un diplôme à distance dans toutes les formations où c’est possible. L’image des métiers du numérique sera elle valorisée pour avoir 3000 jeunes diplômes en plus dans le numérique d’ici à 2017.

Le tissu économique

Pour les entreprises, le gouvernement souhaite faire émerger des « entreprises numériques internationales ». Cela passera par la création de quartiers numériques dans 15 villes ou territoires de France. Le premier devrait être validé à Paris ou dans la petite couronne d’ici à la fin de l’année. 150 millions d’euros seront débloqués pour développer les services dans cinq secteurs en particulier : les objets connectés et l’embarqué, le HPC et la simulation numérique, le Cloud computing, le Big data et la sécurité informatique. Il veut également réorienter la recherche publique dans le domaine et le Ministère de l’Economie numérique se dotera d’ici à la fin d’un laboratoire à projet numérique, aux contours encore flous. Les PME et TPE disposeront de 300 millions d’euros de financement (sous forme de prêts bonifiés) pour financer leurs investissements numériques. Le gouvernement rappelle également son engagement d’avoir du très haut débit pour tous d’ici à dix ans. `

Et le fourre-tout des valeurs

La promotion des valeurs par le numérique passe elle par des mesures variées : création d’une plate-forme de consultation agrégeant offre d’emplois et CV pour les partenaires de Pôle Emploi, le développement des certificats diplômants dans l’utilisation de l’informatique et d’Internet, le développement des espaces publics numériques avec 2000 emplois d’avenir, création d’une fiscalité numérique en s’appuyant sur le rapport remis fin janvier au gouvernement, mais également création d’une grande loi sur la protection des droits et libertés numériques, prévue devant le Parlement en 2014. Côté culture en revanche, pas un mot sur l’Hadopi. Le gouvernement veut créer une version virtuelle du Musée Picasso et numériser les livres indisponibles du XXe siècle. Côté administration, il veut le développement d’un service d’identité numérique pour 2014 et en même temps l’ouverture des données publiques. L’offre de soins devra également être améliorée par le numérique. Côté sécurité, le gouvernement veut encadrer l’exportation des outils de surveillance et de contrôle d’internet. Dans ce fourre-tout numérique, appellé à être revisité tous les ans, l’Afdel (Association Françaises des éditeurs de logiciel) trouve matière à se réjouir, même si certaines mesures lui déplaise. Jamal Labed, son président, estime que « si le séminaire gouvernemental ne s’est pas traduit par la stratégie d’investissement majeur en faveur du numérique espérée, il a néanmoins débouché sur l’expression d’une vision cohérente et globalement juste des ambitions que le numérique porte pour la société française. Certaines orientations en particulier sur le THD, la place du logiciel dans les marchés publics ou encore la fiscalité du numérique ne peuvent nous satisfaire mais le soutien à l’écosystème innovant est bien appréhendé ».

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