Courtage cloud : naissance de la société CompatibleOne

Nouvel acteur de la scène du cloud, la startup CompatibleOne, née du projet collaboratif Open Source éponyme dévoile sa plate-forme de courtage de services cloud.

« Permettre de consommer du cloud comme une matière première. » C’est l’ambition de la société CompatibleOne, née début février 2014 et co-fondée par deux spécialistes du cloud et des standards ouverts, Jean-Pierre Laisné et Jean-Philippe Kalfon, respectivement ex responsable chez Bull et ex patron de Cordys pour la France. Particularité de cette start-up ? Adosser une offre de support et de maintenance au projet Open Source et collaboratif de plate-forme de courtage de services Cloud (Cloud Broker) CompatibleOne. L’une des premières offres commerciales CompatibleOne, en somme.

Né en 2010, ce projet est le fruit des travaux d’un consortium de 12 partenaires (dont Mandriva, Prologue, Bull, Intel, ActiveEon, eNovance, l'ENSI de Bourges, ETRI, Nuxeo, Xwiki, l’Inria, la Poste et le consortium OW2) dont l’objectif était de répondre à l’une des principales préoccupations des entreprises en matière de cloud : l’intéropérabilité des plates-formes en nuage qui reposent pour l’essentiel sur des API propriétaires comme par exemple Amazon ou encore sur des API propres, à l’image de celles d’OpenStack. Labellisé par les pôles de compétitivité Systematic et SCS, CompatibleOne a bénéficié d’un financement mixte, privé et public (FUI 10).
En 2011, le projet avait livré ses premiers fruits en montrant un prototype d’application distribuée sur deux Iaas hétérogènes, dont les composants Cloud étaient agrégés et administrés via CompatibleOne. Démontrant ainsi la faisabilité et l’intérêt d’un projet de broker (ou courtage) de services cloud.

L’objectif d’une telle plate-forme est de servir d’intermédiation entre services cloud (tant Paas qu’ Iaas) et de prendre en charge toutes les APIs, créant ainsi une couche d’abstraction horizontale, assurant la compatibilité entre services cloud techniquement hétérogènes. Le courtage de services de cloud permet ainsi de centraliser le déploiement, le monitoring et le billing de services en nuage, quelle que soit la plate-forme de cloud cible. L’utilisateur peut ainsi profiter au maximum de la flexibilité offerte par le cloud, choisissant un service cloud (ou mettant en place un provisioning automatisé) en fonction de ses exigences en matière de SLA, d’une part, mais également en matière de tarification, résume en substance Jean-Pierre Laisné, dans un entretien avec la rédaction. En outre, une fois déployés, les traitements peuvent être portés d’un cloud vers un autre, ajoute Jean-Philippe Kalfon. De quoi ainsi donner une réponse concrète au manque d’interopérabilité des plates-formes cloud, mais également - et c’est l’un des points importants pour le marché - doter l’équation d’une brique intermédiaire, qui permette « de consommer le cloud comme une matière première ». Et ce, sans s’embarrasser des silos que l’on peut encore trouver dans le cloud.

CompatibleOne supporte ainsi « les déploiements hybrides, la portabilité des traitements, leur provisionement automatisé sur de multiples plates-formes de virtualisation ainsi que sur des clouds publics », assure la société.  Une technologie qui intéresse, on le comprend,  les fournisseurs de services cloud, les éditeurs - pour une gestion du SLA répartie sur plusieurs plates-formes notamment-  et les DSI qui souhaitent offrir à leurs départements métiers un catalogue de services cloud.

Alors que les entreprises commencent à faire cohabiter les services cloud avec leurs applications maison ou legacy - en mode hybride donc -, ou à poser certaines applications critiques dans le cloud, le courtage de services cloud devient une technologie d’avenir. Parmi les scenarii identifiés pour CompatibleOne, la société cite logiquement la récupération après sinistre, mais également le provisioning de services et le choix d’un fournisseur en fonction d’une grille tarifaire, par exemple. Un pas vers un véritable mode de courtage de services cloud, comme pourrait le proposer une bourse.

Un modèle commercial Open Source

Pour son modèle économique, la société CompatibleOne a opté pour un modèle Open Source traditionnel, qui repose sur la commercialisation, à l’abonnement (annuel et selon la volumétrie) de support et de maintenance, ainsi que de services professionnels et de formation. A terme, la société compte également offrir des nouveaux services ou modules complémentaires.

Si pour le moment, CompatibleOne a signé avec CloudSigma, un fournisseur de cloud, - «  pour que leurs clients gèrent leurs workloads distribuées sur les différents datacenters en Europe et aux US », explique Jean-Philippe Kalfon -, la société a des ambitions mondiales, assurent les deux fondateurs. Selon eux, le marché hors-France semble d’ailleurs réagir plus rapidement à ce segment encore naissant.

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