IBM : un timide début d’éclaircie après une année 2017 difficile

Big Blue a réalisé un dernier trimestriel 2017 au-dessus des attentes. Ses activités « Systèmes » et « Solutions Cognitives » progressent sur l’année et ses porte-paroles soulignent la bonne santé des nouveaux axes stratégiques transversaux. Mais IBM peine encore et toujours à redresser son résultat opérationnel.

IBM a mis fin à 22 trimestres consécutifs de recul de son chiffre d’affaires. Ce jeudi, Big Blue a publié des résultats au-dessus des attentes avec un revenu de 22.5 milliards de dollars (contre 22 Md$ escomptés), en progression de +3.5% par rapport au même trimestre 2017 (mais de seulement +1% si l’on efface les effets de change).

Sur la période, IBM souligne que ses « axes stratégiques », comme il les appelle, ont progressé de +14% et que ses activités Cloud ont fait +30%.

Un résultat opérationnel toujours problématique

Sur l’année, ces « strategic imperatives » (un indicateur en plus de ses résultats officiels qui regroupe l’analytique, le cloud, la sécurité et la mobilité) ont progressé de +11% à 36,5 milliards de dollars, dont le Cloud +24% à 17 milliards de dollars.

En tout, le CA 2017 d’IBM stagne à 79,14 milliards (-1%)

Sur le denier trimestre de l’année, le résultat net est négatif mais pour des raisons purement fiscales. Une réforme voulue par l’administration Trump a poussé IBM à provisionner 5,5 milliards de dollars. Le résultat net annuel a également été divisé par deux en raison de cet évènement exceptionnel. Il chute à 5.7 Md$  contre 11,8 Md$ en 2016.

Plus épineux, les revenus opérationnels d’IBM - liés purement à son activité donc - sont en net recul sur l’année (-7,6%). Mais ils progressent sur le quatrième trimestre (+8%).

« Notre chiffre d'affaires lié aux ‘’strategic imperatives’’ a de nouveau progressé à un taux à deux chiffres. Il représente désormais 46 % de notre revenu global », se félicite Ginni Rometty, la PDG d'IBM. « En 2017, nous avons renforcé notre position de premier fournisseur de Cloud (sic) et positionné IBM en leader de la blockchain. Nous sommes donc particulièrement bien placés pour l’avenir, pour aider nos clients à utiliser leurs données et l’IA pour bâtir des entreprises plus intelligentes ».

International Blockchain Machine

Sur la Blockchain, IBM fait le pari inverse d’Oracle. Lors de l’OpenWorld 2017, Mark Hurd, CEO de l’éditeur californien, avait précisé devant la presse internationale qu’il ne voyait pas la technologie arriver à maturité avant minimum cinq ans pour des usages réellement industriels. Ce qui n’empêchait pas Oracle de sortir une Blockchain as a Service, mais principalement pour les PoC.

« Nous avons participé à des projets de blockchain avec des centaines de clients », tranche IBM lors du briefing avec les analystes financiers.

« Depuis la sortie de notre plate-forme Blockchain au troisième trimestre, nous avons collaboré à 35 implémentations avec par exemple CLS, Everledger, KBank, le London Stock Exchange et Mizuho », rappelle Martin Schroeter, SVP Global Markets. Fin 2017, IBM a travaillé avec le distributeur WallMart sur la traçabilité des approvisionnements en Chine. Il a également annoncé cette semaine une co-entreprise sur le sujet avec un des poids lourds du transport maritime, le danois Mærsk.

Certains analystes surnomment même désormais IBM, International Blockchain Machine (en référence au vrai nom d’IBM : International Business Machine). Mais Big Blue ne dévoile pas les revenus spécifiques générés par cette activité Blockchain, qu’il qualifie encore de « domaine émergeant ».

Watson, OK. Cognos, KO

Le « cognitif » (AI et analytique) est une des deux seules lignes du compte d’exploitation à progresser - avec la division Sytèmes (IBM Z, Power et Stockage) – hors services financiers.

« En ce qui concerne nos ‘’Solutions Cognitives’’, nous avons connu une bonne croissance dans plusieurs domaines, notamment la sécurité, l'IoT et nos solutions sectorielles comme Watson Health et Watson Financial Services », confirme Martin Schroeter

Le SVP avoue en revanche avoir « été déçu par la performance de quelques-unes de nos offres analytiques plus traditionnelles ». Il ne le précise pas mais l’on peut penser que Cognos fait partie de ces offres.

Sur l’année, les solutions cognitives d’IBM ont généré 18,45 milliards de dollars (+1%). Elles représentent 23% du CA d’IBM.

Mainframe et Stockage en croissance

Côté « Systèmes », les revenus mainframes (IBM Z) ont progressé de 71% sur le trimestre. « Le résultat démontre la forte demande des clients pour cette plateforme. Notre mainframe est une activité non seulement durable mais en croissance », analyse Martin Schroeter.

« Les clients continuent à exploiter leur infrastructure IT traditionnelle au côté du cloud. Et nous, nous continuons à gérer les workloads émergents sur la plate-forme Z, telles que la Blockchain, l'apprentissage automatique, DevOps et les paiements ».

IBM se félicite également du bon début de Power9 qui aurait permis à sa gamme Power de progresser de 15% sur le trimestre.

Enfin, le stockage a progressé pour le quatrième trimestre consécutif (+8%). « C’est la première année depuis longtemps que notre stockage croit », se réjouit James Kavanaugh. Le DAF d’IBM cite la Flash (et les baies 100% Flash), le SDS et le stockage objets (lié au stockage Cloud) comme les principaux moteurs de cette activité.

Sur l’année, la ligne Systèmes a généré 8,2 milliards de dollars (+6,2%). Elle représente désormais 10% du revenu d’IBM.

Conclusion

Conclusion, 2017 a encore été une année difficile pour un IBM recentré sur Watson, la blockchain et le Cloud, avec un dernier trimestre 2017 prometteur.

Les activités Technology Services & Cloud Platforms (-3%) et surtout Global Business Services (-9,8%) sont, elles, en net recul.

Selon nos confrères de The Register, IBM aurait d’ailleurs prévu une nouvelle restructuration de son activité service, avec 6.000 départs non remplacés.

Pour approfondir sur Editeurs

Close