Cet article fait partie de notre guide: Le renouveau de l’ERP

Cegid digère son passage au Saas

A l'occasion de la présentation de ses résultats du premier semestre 2015, l'éditeur n'a pas caché sa satisfaction. Il affirme que le passage d'un modèle « licences » à un modèle « SaaS » est désormais accompli. Pour preuve, le chiffre d'affaires récurrent représente désormais 61,5% de son revenu global. Il prévoit de nouvelles acquisitions, notamment pour se développer à l'international.

« Notre bilan est hyper satisfaisant ». Tant Jean-Michel Aulas que Patrick Bertrand sont enthousiastes. Respectivement président et directeur général de Cegid, ils ont présenté les résultats du premier semestre dans une ambiance détendue. Ils ont toutes les raisons de se féliciter. Si le chiffre d'affaires global ne progresse que de 2,2% pour s'établir à 133,6 millions d'euros, la part du SaaS progresse quant à elle de 28,3%, soit 3 points de plus que sur toute l'année 2014, et atteint 29,3 millions d'euros. Grâce à cette forte progression, le chiffre d'affaires récurrent de Cegid est de 61,5%, contre 59,3% au premier semestre 2014. « Et nous sommes en route vers les 70% ! », n'hésite pas à affirmer Patrick Bertrand.

L'impact d'un nouveau modèle

« Malgré le changement de business modèle, nous gardons une bonne performance économique », constate Jean-Michel Aulas. Passer d'un modèle de ventes de licences avec maintenance annuelle à un modèle de ventes de logiciels en ligne sur abonnement (SaaS) n'est pas une sinécure et a un impact important sur le chiffre d'affaires. Certes, le SaaS affiche un fort taux de croissance – 30% par an en moyenne – mais il oblige les éditeurs à revoir la conception de leurs logiciels ainsi que leur commercialisation. Surtout, il étale les revenus sur une longue période. Il faut du temps pour que les ventes en ligne soient visibles dans le revenu.

Cegid a entrepris de changer de modèle il y a bientôt 10 ans, après le rachat de CCMX qui proposait déjà du « service bureau », ancêtre du SaaS. Ce n'est qu'en 2014 que le chiffre d'affaires SaaS a dépassé celui des ventes de licences. Au premier semestre 2015, ces dernières sont en baisse de 11,6% et représentent 13,8 millions d'euros.

De grandes ambitions

« Ces bons chiffres ne sont pas le fruit du hasard, affirme Patrick Bertrand, mais le résultat de la stratégie que nous menons depuis plusieurs années. » Pour porter un regard nouveau sur les chiffres et prendre la mesure du SaaS, Cegid annonce désormais le montant des stocks de contrats SaaS, c'est-à-dire la valeur des contrats jusqu'à leur date d'échéance. Mi-2015, ce stock atteignait 132 millions d'euros, en progression de 35% sur un an. « Et un quart de ces contrats sont le fait de nouveaux clients ! », se félicite Patrick Bertrand.

Autant de bons résultats qui confortent Cegid dans sa stratégie de développement par acquisitions et à l'international.  Après le rachat de JDS, éditeur américain dans le domaine de la distribution, et du Français Altaven, solution de gestion fiscale pour les grandes entreprises, Cegid envisage de procéder à de nouvelles acquisitions. « Nous avons 7 ou 8 dossiers en cours de discussion dans toutes nos lignes de métiers. Nous procèderons à au moins une acquisition avant la fin de l'année, à l'international probablement », poursuit Patrick Bertrand.

Cegid veut également s'ouvrir aux start-ups, « par une prise de contrôle progressive, c'est-à-dire en laissant vivre et en accompagnant les start-ups dans lesquelles nous investissons ». Et de citer une étude de Bpifrance qui souligne que les entreprises qui croissent le plus sont celles qui ont fait des acquisitions.

 

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