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OpenDataSoft : l’ouverture des données séduit aussi les entreprises

Les entreprises veulent se construire un écosystème à partir de leurs données pour faire émerger de nouveaux modèles économiques et assurer leur innovation.

Dans un contexte de valorisation des données et de transformation numérique, l’ouverture des données n’est pas que l’apanage du secteur public… mais aussi des entreprises. OpenDataSoft, cette société française  pionnière dans le domaine de l’Open Data dans l’hexagone en a rapidement fait le constat et compte désormais parmi ses clients un tiers d’entreprises privées, nous a confié Jean-Marc Lazard, fondateur et CEO de la société. Les deux autres tiers des clients d’OpenDataSoft sont le secteur public et les entreprises publiques (comme par exemple la SNCF).

Né en 2011, cette société s’est fait connaître avec le mouvement Open Data. OpenDataSoft développe une plateforme qui permet d’ouvrir, de publier et d’exposer ses données et ressources sur le Web, à des tiers.  «Notre plateforme transforme automatiquement toutes sources de données et les publie via des APIs, en fonction de ce que souhaitent les utilisateurs »,  explique le CEO.

Si logiquement, cela prend sa source auprès du mouvement des données ouvertes et du secteur public, l’entreprise séduit désormais une clientèle d’entreprises à la recherche d’une solution capable d’exposer leurs ressources via des APIs, pour « innover, être capable de rendre compte à ses clients et à ses fournisseurs et proposer des possibilités de collaboration », résume Jean-Marc Lazard.

Des usages sont alors détectés pour échanger des données dans des environnements B2B, parfois avec des contraintes en temps réel, explique-t-il. Mais pour lui, il est surtout essentiel de créer un écosystème global autour de ces échanges. « Notre objectif est de mettre producteurs et utilisateurs de données en réseau et que des usages en commun soient élaborés ».

Créer un écosystème

Si c’est précisément le cas dans les très tendance « Smart Cities » - un secteur sur lequel OpenDataSoft est justement bien positionné (où les municipalités peuvent mettre en commun sur une plateforme centrale des données utiles, comme celles portant sur par exemple, l’ énergie, les start-ups, la gestion des parkings, les transports), cela se retrouve aussi dans les grandes entreprises, comme Total, Suez ou Voelia, trois clients de la société.

« Cela s’inscrit dans un phénomène de transformation numérique », explique Jean-Marc Lazard. « Elles ont désormais une démarche pro-active envers les développeurs en mettant à disposition API et données via une plateforme. » Leur démarche, précise-t-il, est de créer un écosystème autour de ces données pour mettre en place un nouveau modèle économique. « Les entreprises traditionnelles ne peuvent pas tout développer toutes seules. Elles s’adossent ainsi à un modèle plus indirect », en développant un écosystème de partenaires et de développeurs utilisant les données de l’entreprise.

Si cela est certes valable pour les grands comptes, cela s’inscrit également dans la stratégie de PME industrielles et de start-ups, précise le CEO. Des PME de quelques dizaines de personnes, issues de l’industrie traditionnelle et qui se muent en vendant du logiciel, des données et des services.

Levée de 1,5 M€ et expansion internationale

Cette  approche a ainsi permis à OpenDataSoft d’attirer les investisseurs en juillet dernier et de lever 1,5 million d’euros auprès d’Aurinvest. Un apport qui doit permettre à la société d’ancrer son expansion hors de France pour se renforcer sur le marché américain par exemple. La société y est certes déjà présente, assure son CEO, ainsi qu’en Australie, via plusieurs universités.

Rappelons également qu’OpenDataSoft est parvenu à gagner de la visibilité au Royaume-Uni en intégrant le programme de l’Open Data Initiative (ODI) réservées start-ups, Cette institution, financée sur deux ans par le gouvernement britannique, est dédiée à la promotion de l’Open Data. La constitution d’un réseau international de l’ODI a justement permis à la société de toucher le marché américain, commente encore Jean-Marc Lazard.

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