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Coraid renaît de ses cendres sous la direction de son fondateur, Brantley Coile

Brantley Coile, le fondateur de Coraid, par ailleurs inventeur du Firewall Cisco Pix et grand contributeur à la technologie NAT, a repris le contrôle des actifs et de la marque de Coraid et entend relancer la technologie ATA over Ethernet qu'il a inventée.

Coraid, le spécialiste californien du stockage qui a déposé le bilan en 2015, renaît de ses cendres, débarassé de ses investisseurs, de leur stratégie de fuite en avant et de son management dispendieux.

Brantley Coile,  l’inventeur de la technologie de la firme et fondateur de la société, a finalement réussi à reprendre les actifs de la société en faillite, sa marque et sa technologie et il entend bien la relancer de façon raisonnée.

Coile est ce que l’on appelle un entrepreneur en série. Au sein de sa première société , Network Translation, il a été le principal contributeur à la technologie NAT (Network Address Translation) et il a aussi inventé le premier pare-feu à inspection stateful, le pare-feu PIX, racheté par Cisco Systems. Il a ensuite développé le premier équilibreur de charge du marché, le LocalDirector de Cisco.

En 2000, après avoir quitté Cisco, Coile explique avoir cherché un nouveau challenge. Ce fut le stockage. L’inventeur crée le protocole ATA-over-Ethernet (AoE), un protocole léger (moins de 6 pages de spécifications) permettant de transporter le jeu de commande ATA au-dessus d’un réseau Ethernet de niveau 2. Puis, dans la foulée, il fonde Coraid, une société chargée de commercialiser des systèmes basés sur le protocole.

Le succès est immédiat. Dès 2004, la société acquiert ses premiers clients. En 2009, elle affiche un chiffre d’affaires cumulé de 12 M$, emploie 18 salariés et compte un peu plus de 1000 clients. Afin d’accélérer la croissance de la société, Coile se tourne vers ses connaissances, dont Charlie Giancarlo, l’ex-CTO de Cisco, et Audrey Mc Lean, la fondatrice de Network Equipment Technologies et décide de lever des fonds pour doper la croissance de sa société. Il obtient 10 M$ des fonds Azure Capital Partners et Allegis Capital.

La firme se dote d’un  nouveau président et d’un nouveau CEO, et Coile devient chief Scientist. Les ventes explosent, mais les pertes aussi. Entre 2009 et 2015, Coraid réalisera près de 200 M$ de chiffre d’affaires et autant de pertes, sous la direction de deux CEO différents (le dernier Dave Kresse ayant encore accéléré la fuite en avant de la société). Entre temps, la firme aura levé près de 100 M$ additionnels. Finalement, en 2015, la firme ferme abruptement ses portes, faute de parvenir à lever les fonds additionnels nécessaires à la poursuite de son activité.

Brantley Coile, CEO de Coraid

Pour Coile, qui avait claqué la porte de la firme en 2014, Coraid a fait fausse route tant en matière technique qu’en matière commerciale. La firme a ainsi choisi de remplacer le système d’exploitation utilisé par ses systèmes, l’OS distribué Plan9 développé au sein des Bell Labs par Solaris dans le cadre d’un projet baptisé Klamath. Mais la transition prend plus de temps que prévu et la firme doit mener en parallèle l’évolution de ses produits existants en parallèle du développement du nouvel OS. La migration ne sera jamais achevée. Côté business, Coile critique aussi l’aveuglement du management de la firme, qui a mis l’accent sur les grands contrats en s’éloignant des demandes des clients de taille plus modeste.

Un catalogue matériel clair et une tarification  simplifiée

Confronté au naufrage de la société qu’il avait créée, Coile a réussi à mettre la main sur les technologies historiques de Coraid après la faillite en 2015. En 2016, il a aussi récupèré la marque et les brevets de la société. depuis il a relancé Coraid et ses produits et assure le support des clients existants. Basé dans l’Etat de Georgie, à Athens, le nouveau Coraid affiche déjà une centaine de clients et emploie modestement une dizaine de salariés avec l’objectif d’en embaucher 10 additionnels rapidement.

La firme a rebâti son catalogue autour de l’offre historique SRX et VSX de Coraid et affiche des tarifs pour le moins séduisants. Un système SRX h3641, capable d’accueillir 36 disques durs ou SSD 3,5 pouces, est ainsi proposé au prix de 2995$ - sans disques, le client étant libre d’ajouter ses propres supports de stockage. À ce prix, il faut ajouter une licence de 990$ par an pour l’OS des SRX et 345$ par an pour le support matériel.

Une carte HBA AoE 10G avec initiateur matériel AoE est proposée à partir de 495$ tandis qu’une version Gigabit  est vendue à partir de 195$. Les systèmes de Coraid fonctionnent aussi avec les initiateurs logiciels conçus pour Linux et Solaris. Il est à noter que la licence de l’appliance VSX qui fournit des services de stockage avancés comme le Thin provisioning, les snapshots ou la réplication pour les baies SRX est proposée à partir de 995$ par an.

L’objectif du nouveau Coraid est de poursuivre la commercialisation des systèmes existants, mais également de suivre l’évolution technique en proposant des HBA plus rapides, mais aussi des systèmes plus ambitieux dans les prochains mois. L’OS des SRX est actuellement en version 8.1 et une API Rest est actuellement en cours de développement pour simplifier le provisioning de ressources sru les baies de stockage Coraid. Parallèlement, pour les entreprises et les PME, la firme travaille aussi au développement d’une interface graphique moderne pour ses baies de stockage.

 

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