Le cloud VMware fait ses débuts sur Amazon AWS aux Etats-Unis

VMware a profité de l'ouverture de sa conférence VMworld Las Vegas pour annoncer hier le lancement commercial de son offre de cloud public VMware Cloud on AWS, conçue en partenariat avec Amazon AWS. L'offre est disponible aux USA et sera étendue à d'autres régions en 2018.

Près d’un an après l’annonce du partenariat entre VMware et Amazon dans le cloud, l’offre « VMware Cloud on AWS » a fait ses débuts officiels hier lors de VMworld Las Vegas.

VMware Cloud on AWS est une implémentation de la technologie VMware sur des serveurs « bare metal » hébergés dans les datacenters d’Amazon AWS. Son objectif est de fournir une offre de cloud public opérée par VMware interopérable avec les solutions de cloud privé de l’éditeur.

Techniquement, VMware Cloud on AWS met en œuvre la pile complète VMware Cloud Foundation (vSphere ESXi, vCenter, VSAN et NSX) sur des machines physiques fournis par Amazon AWS dans ses propres datacenters. Les utilisateurs peuvent provisionner des environnements cloud complets (à partir de 4 serveurs physiques) en achetant des crédits à VMware qu’ils peuvent ensuite consommer dans le cloud.

La dernière tentative de VMware dans le cloud public

VMware a multiplié les annonces de services de cloud public au cours des dernières années sans jamais réellement connaitre le succès escompté. Son échec le plus retentissant est sans doute celui de vCloud Air, un service de cloud public maison qui n'a jamais vraiment réussi à décoller et que l'éditeur a finalement cédé à OVH cette année.

Afin de faire oublier vCloud Air, VMware a récemment rebaptisé son réseau de partenaires cloud vCloud Air Network en VMware Cloud Provider Program. Ce réseau regroupe près de 4300 fournisseurs de services, opérateurs et SSII qui offrent des services de cloud bâtis sur les solutions logicielles de VMware.

L'offre conçue avec Amazon ressemble donc un peu à l'offre de la dernière chance pour l'éditeur face à ses concurrents. Avec cette offre, l’un des buts de la société est de permettre à des clients VMware qui ont aussi fait le choix d’Amazon pour certaines de leurs applications de faire cohabiter dans le cloud leurs environnements, sans toutefois changer leurs habitudes d’exploitation. 

Le datacenter virtuel mis à disposition dans le cloud s’opère en effet comme n’importe quelle infrastructure vSphere on-premises (avec quelques contraintes toutefois liées notamment à la mise en œuvre hyperconvergée basée sur VSAN choisie par VMware). Selon la firme, il est possible de provisioner une infrastructure VMware complète sur AWS en quelques heures et d’y ajouter des serveurs additionnels en quelques minutes.

Dans un premier temps, le service est disponible dans la région US West (Oregon) d’Amazon AWS, mais il devrait s’étendre à d’autres zones géographiques (non précisées) au cours de l’année 2018.

Une tarification à l'heure, à l'année ou sur trois ans

La facturation du service se fait à l’heure, mais des tarifs réduits sont accordés en cas de réservation à l’année ou sur 3 ans. Selon VMware, son programme de fidélité « Hybrid Loyalty » permettra aussi aux clients opérant en interne vSphere, NSX et vSAN d’obtenir des remises.

Le prix de base pour un serveur physique équipé de 36 cœurs Xeon E5 v4, de 512 Go de mémoire et de 15 To de stockage sera de 8,36 $ par heure, soit 6109 $ par mois. Le même serveur réservé sur 3 ans coûtera 109 000 € sur la période. Des chiffres à multiplier par 4 pour une configuration de démarrage à 4 serveurs, soit environ 436 000 $ pour trois ans.

À titre de comparaison, 4 serveurs de dernière génération PowerEdge R740, équipés chacun de 8 To de SSD, de 512 Go de RAM et de deux processeurs Xeon SP Gold à 16 cœurs et configurés avec la suite complète de VMware (vSphere, VSAN, NSX, vCenter) et un support matériel et logiciel de trois ans, reviennent à environ 270 000 $ (prix public non remisé). À ce prix, il faut ajouter 10 000 $ à 15 000 $ pour une infrastructure 10G redondante.

Pas sûr, dans ces conditions, que le cloud soit une bonne affaire, surtout si l’on considère que l’infrastructure physique s’amortit financièrement et peut vivre 4 à 5 ans, alors que chaque année supplémentaire dans le cloud ajoute 109 000 $ à la facture (prix de la connectivité internet non compris). Parler dans ces conditions de bénéfices de TCO pour le cloud est sans doute s’avancer un peu vite…

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