Les infrastructures hyperconvergées : un pas vers le Software-Defined

Pour parvenir à bâtir un vrai datacenter programmable (SDDC – Software-Defined Datacenter), les équipes de la DSI doivent assembler plusieurs technologies. Les infrastructures hyperconvergées pourraient y jouer un rôle.

Pour l’heure, aucun acteur de l’IT ne dispose d’une offre complète de SDDC (Software-Defined Datacenter). Un constat que les entreprises ont du faire, à leur insu. Pour répondre à cette problématique, elles doivent donc assembler une batterie de logiciels et de matériels, chacun issu de fournisseurs différents. Si certes, les infrastructures hyperconvergées pré-assemblent certaines parties programmables, elles ne peuvent pas former un SDDC complet.

Avant d’acheter et d’implémenter un SDDC complet, il convient d’abord de comprendre à quels besoins cela peut répondre dans l’entreprise, et quelle technologie peut au final convenir.

Comment définir un SDDC

Un Software-Defined Datacenter est une infrastructure conceptuelle au sein de laquelle chaque élément est contrôlé via des couches d’abstraction, des procédures automatisées ou encore un ensemble de règles. Infrastructure as Code est un composant clé de cette plateforme programmable. Une infrastructure IT traditionnelle repose sur des configurations manuelles de composants isolés. Un SDDC, de son côté, utilise plutôt des fichiers sources pour décrire l’infrastructure cible, favorisant l’automatisation et produisant une configuration cohérente et ré-utilisable. Ces capacités constituent la fondation nécessaire pour apporter les services.

Un SDDC complet est presqu’entièrement automatisé. Les développeurs ou les départements métier « consomment » les services d’infrastructure via des APIs (Application Programming Interface) – ce qui favorise l’automatisation.  La plupart des entreprises ne sont pas prêtes pour cela, freinées par les processus métier et le facteur humain qui ralentissent la mise en place de procédures automatisées.

Toutefois, vous n’avez en fin de compte pas besoin d’une infrastructure entièrement automatisée pour bénéficier d’un SDDC. Ce dernier comprend plusieurs composants programmables, comme :

  • L’hyperviseur : CPU et RAM programmablse avec certaines fonctions de stockage et réseau ;
  • SDN (Software-Defined Network) pour le réseau physique et virtuel ;
  • SDS (Software-Defined Storage) pour regrouper ou segmenter les ressources de stockage ;
  • Des outils de gestion de configurations pour les hôtes, les OS virtualisés, les VM et les applications ;
  • Des logiciels comme Docker ou autres solutions de gestion de conteneurs ;
  • Des opérations, comme la sauvegarde, la récupération après sinistre, la gestion de capacités et de performance.

Au lieu de de gérer chaque dimension du SDDC directement en manipulant les éléments de chaque VM, application ou encore serveur, l’IT administre un SDDC via une liste de règles. Pour gérer l’automatisation, chaque élément programmable doit disposer d’une API. Avec les plateformes programmables, les politiques sont appliquées de façon programmatique à des éléments comme les VMs, le compute, le réseau et le stockage du datacenter.

Le rôle de l’hyperconvergence dans le SDDC

Les infrastructures hyperconvergées sont d’abord composées de compute programmable, associé à du SDS. Tous les fournisseurs de solutions proposent une forme de stockage distribué au-dessus d’un hyperviseur et incluent le provisioning et la gestion des serveurs physiques. L’hyperviseur apporte la dimension réseau programmable à chacun des nœuds physiques. C’est un début, mais c’est loin d’être complet.

L’un des moteurs du SDDC est l’API pour la configuration et le provisioning. Dans le cas d’un SDDC complet, une appliance hyperconvergée doit permettre le déploiement automatisé de nœuds supplémentaire et il faut que cette forme d’automatisation soit versionnée. Idéalement, la mise en place de politiques dédiées doit contribuer à rassembler ou automatiser l’allocation de capacités libres.

Certains fournisseurs d’hyperconvergence vont plus loin dans le SDDC, avec par exemple des fonctions de sauvegarde et de réplication, qui sont intégrées au stockage. Dans une infrastructure hyperconvergée, la sauvegarde et la réplication doivent être contrôlées par des politiques alignées sur les besoins métiers. Par exemple, une politique peut spécifier que la sauvegarde d’un système critique soit effectuée toutes les 4 heures. Une autre que la copie du même système ne soit jamais effectuée plus d’une heure après la version en production –  dans un scénario de reprise après sinistre. Cette approche est clé pour un SDDC et doit être associée au provisioning de capacités.

Les pluparts de solutions du marché ne proposent pas de SDN pour interconnecter les nœuds et les VM. Aucune n’intègre également la configuration du switch physique. Au lieu de cela, elles se reposent sur l’hyperviseur pour la configuration du réseau virtuel. Aucune des plateformes hyperconvergées ne gère l’OS ou les applications dans la VM ; certains outils doivent donc être ajoutés, comme des outils de gestion de configuration, comme Puppet, Chef ou Ansible.

Si les solutions hyperconvergées ne proposent pas une expérience complète de SDDC, c’est bien parce que ce n’est pas leur rôle premier. En revanche, elles forment une plateforme adéquate sur laquelle se reposer pour bâtir un SDDC.

 

 

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