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L’essentiel sur la gamme Atlassian, qui parle aussi aux métiers

Trello et Stribe sont les marques d’un positionnement d’Atlassian qui va au- delà des équipes de développeurs. Si Jira conserve son ADN, et renforce sa spécialisation, Atlassian veut être le facilitateur des échanges et de la collaboration en entreprise.

Si DevOps tend à modifier les frontières des modèles de développements d’application, Atlassian a de son côté décidé de s’occuper des modèles organisationnels de tous les départements des entreprises. Tous ? Oui.

Initialement centré sur la gestion de projets de développements agiles, avec son produit phare Jira, Atlassian, né il y a plus de 15 ans en Australie, a certes élargi son portefeuille d’applications pour les équipes de développements, mais a surtout étendu ses ramifications au-delà de cette sphère. Désormais la société souhaite apparaître sous les traits d’un éditeur de solutions de collaboration pour améliorer la productivité des équipes en entreprise, quel que soit leur département ou service, métier ou IT. Décupler leurs capacités à collaborer, échanger et discuter.

Jira Software pour les projets agiles, Bitbucket pour la gestion des dépôts Git, Confluence pour la documentation, SourceTree ou encore Bamboo pour l’intégration continue forment ainsi le catalogue de produits Atlassian pour la cible historique de la société : les développeurs et les chefs de projets de développements.

Mais désormais, « nous avons une mission : améliorer la productivité de toutes les équipes et d’optimiser leurs capacités », indique Joff Redfern, vice-président en charge de la stratégie Produit chez Atlassian, alors que la société tenait conférence à Paris.

Trello pour les métiers, Jira les développeurs et Stride au-dessus

Il y a un an, la société a d’ailleurs dépensé 425 millions de dollars pour épingler à son catalogue Trello et intégré les quelques 19 millions d’utilisateurs de la solution. A travers un système de cartes et de tableaux, Trello permet de gérer un ensemble de tâches, professionnelles ou pas.

« Nos vraies racines sont dans les équipes IT et logicielles. Et nous nous sommes mis à examiner le travail d’équipe en nous interrogeant sur comment rendre une équipe plus productive. Nous sommes rendus compte qu'un grand nombre de bonnes pratiques et de connaissances -- nous avons plus de 120 000 entreprises sur Atlassian -- vont au-delà de ces équipes (historiques, NDLR). Elles vont du RH au marketing et aux départements finances », souligne Joff Redfern.

Ce qui redéfinit les lignes de produits et les frontières chez Atlassian en somme. La société compte distiller ses investissements sur Trello en le positionnant davantage auprès des métiers et pour aborder des tâches généralistes, raconte encore le responsable. Avec Jira, Atlassian compte alors renforcer sa proximité avec les développeurs et les équipes de développement en poussant les investissements sur la facilité d’usage. « Le cœur de Jira est le workflow », poursuit-il et de fait, sa spécialisation suivra les tendances modernes des développements et des souhaits de la communauté d’utilisateurs.

Cette approche, plus généraliste, se retrouve également avec Stride, une application de messagerie et de chat collaboratif qu’Atlassian a placé sur le marché en septembre 2017 - dans les jambes de Slack (un pure-player qui monte) et de Microsoft (avec Teams) par exemple. Avec Stride, Atlassian souhaite monter d’un cran son positionnement de facilitateur d’échanges entre équipes, encore une fois multi-département. « La communication est l’élément le plus essentiel dans le travail d’équipe », commente Joff Redfern. « Cela n’est pas limité aux équipes de développement, mais vise tout le monde au sein d’une entreprise. »

Surtout, l’arrivée de Stride marque un tournant dans l’approche produit d’Atlassian, car cette messagerie est le premier nouveau produit de la marque, bâti sur la « plateforme » Atlassian. Stride s’adosse en effet à 44 services exposés sous la forme d’API par un socle mis en place par la société. A travers ce lancement, résume le vice-président, la société a souhaité donner sa vision de la messagerie collaborative, estimant celles du marché trop « bruyantes ». De là sont par exemple nés les modes Focus et CatchUp qui permettent de stopper les notifications envoyées par l’outil (pour le premier) et d’afficher celles qui ont été manqués, par priorité (pour le second). Stride s’appuie également sur le projet Open Source Jitsi qui fait partie d’Atlassian. Jitsi utilise le standard WebRTC, l’un des formats très prometteurs en matière d’intégration de fonctions de collaboration dans les applications d’entreprises.

Stride n’est pas la première incursion d’Atlassian sur le segment des messageries collaborative. La société avait racheté HipChat en 2012 pour cela.  Les utilisateurs de cette messagerie en mode Cloud seront dès lors poussés vers Stride ; ceux qui utilisent HipChat sur serveur seront maintenus, tout comme les investissements technologiques.

Le Cloud en Europe, depuis l’Irlande

Stride doit également illustrer le virage d’Atlassian vers le Cloud, même si, pour les entreprises soumises à des régulations drastiques, des éditions on-premise des produits de la société seront conservées, promet Joff Redfern. Pour l’heure, la société ne communique pas sur la part de ses clients dans le Cloud.

« De plus en plus d'entreprises se sentent à l'aise avec le Cloud. Il est logique qu'elles migrent, surtout les petites et moyennes entreprises. Elles veulent pouvoir se concentrer sur ce qu'elles font, sans avoir à se soucier des différents logiciels dont ils ont besoin pour diriger leurs équipes ou leur entreprise. Donc, nous pensons qu’une bonne partie de ces entreprises vont entrer dans le Cloud », commente le responsable.

Motorisé historiquement par AWS, les solutions Jira et Confluence d’Atlassian sont distribuées pour les clients européens à partir d’un datacenter en Irlande. Si le vice-président confirme la volonté de la société  de multiplier les investissements dans le Cloud en Europe, il n’indique pas si Altassian compte s’associer à Microsoft Azure ou encore Google sur le territoire. « Nous restons centrés sur AWS », se contente-t-il de préciser.

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