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Un œil dans la boule de cristal : la planification de capacité pour le VDI

Planifier son infrastructure pour le VDI est un vrai défi. Il est possible de prendre certaines mesures pour mieux se préparer, comme estimer les ressources existantes et déterminer les workflows.

Si les DSI avaient une boule de cristal capable de dévoiler l’avenir, la planification de capacité pour le VDI serait simple. Mais ce n’est pas le cas, et cela reste un processus complexe. Pour créer un plan efficace, il est vital de comprendre les modèles d’usage et les workflow, l’environnement existant, comment il est appelé à évoluer, et les traitements nécessaires anticipés. Seule la DSI peut prédire les ressources matérielles dont elle a besoin pour supporter son déploiement VDI à court et moyen terme.

Apprendre à connaître les utilisateurs

Il important d’etudier les utilisateurs et leurs habitudes de travail. Certains ne demandent que peu d’efforts : ils n’utilisent leur poste de travail que pour des opérations simples, comme l’envoi d’e-mails ou de la consultation Web et d’applications métiers. Mais d’autres utilisateurs présentent un profil bien plus complexe, comme les administrateurs systèmes, ou les graphistes…

La DSI doit aussi prendre bonne note de où et quand travaillent les utilisateurs, les terminaux qu’ils emploient, et les fluctuations de leurs comportements., Pour tenir compte d’événements tels que les tempêtes de démarrage, les fameuses boot storm, il convient aussi d’évaluer le niveau d’activité simultanée maximum et le moment où il survient.

L’utilisation d’applications a un impact significatif sur les ressources, comme le CPU, la mémoire vive, le stockage et l’infrastructure réseau. Les utilisateurs qui travaillent principalement avec Microsoft Word ont besoin de bien moins de ressources que les ingénieurs exécutant des environnements de développement intégrés et d’autres services complexes. Si la DSI n’alloue pas les ressources correctement lors de la planification, la productivité va en souffrir.

Comprendre le déploiement VDI

La DSI doit savoir exactement quels matériels et logiciels elle a en charge et comment les utilisateurs travaillent avec eux. Si l’IT supporte déjà un déploiement VDI, elle doit superviser les systèmes correspondants pour voir où se situent d’éventuels problèmes et pour industrialiser les pratiques d’administration afin d’améliorer immédiatement la situation.

La DSI a besoin de projections fiables sur la direction prise. Les données archivées peuvent aider à identifier les modèles d’usage. Analyser ces données permet de disposer d’une base à partir de laquelle mieux appréhender les futurs besoins d’infrastructure, pour anticiper l’ajout d’utilisateurs, d’applications, ou encore des évolutions dans les habitudes de travail.

La DSI doit également déterminer les niveaux de service qui sont acceptables pour ses systèmes et applications. Et cela commence par exemple par la détermination de la durée pendant laquelle des utilisateurs peuvent tolérer une indisponibilité.

Mais attention à ne pas confondre croissance projetée de l’entreprise et besoins d’infrastructure prévisibles : il n’y a pas forcément de corrélation linéaire directe entre les deux ; un accroissement de productivité peut se traduire par une demande réduite sur les ressources en place. Et les besoins des utilisateurs de demain n’ont rien à voir avec ceux des employés d’aujourd’hui.

Une conception soignée

Une fois les besoins présents et futurs déterminés, la DSI peut évaluer les ressources technologiques à mettre en œuvre pour atteindre les niveaux de service souhaités. Par exemple, la DSI peut décider d’implémenter des postes virtuels persistants ou non-persistants, voire les deux, selon les populations. Ensuite, il convient de déterminer les ressources nécessaire – CPU, mémoire, réseau, etc.

En estimant les ressources, les administrateurs et architectes doivent également prendre en considération les serveurs sur lesquels s’exécuteront les postes virtuels, la pile VDI voulue, ainsi que l’hyperviseur, l’antivirus et les outils d’administration, etc.

Et si la stratégie retenue inclut la virtualisation d’applications, il convient bien sûr de prendre également en compte les processus correspondants, et pas seulement sous l’angle de la manière dont les employés utilisent les applications, mais également sous celui de la façon dont l’IT va les produire et mettre à disposition. Et il convient aussi de ne pas oublier pilotes, services packs, correctifs… bref, tout ce qui peut être nécessaire à la production et au support des postes virtualisés.

L’IT doit aussi examiner les composants dont il a besoin pour équilibrer l’allocation de ressources, gérer les clusters et les systèmes de secours, mettre en œuvre ses plans de continuité de l’activité, s’interfacer avec les systèmes et services externes… Et bien sûr, il ne faut pas oublier les données des utilisateurs.

Déterminer les ressources physiques

Les principales considérations, en manière de planification de capacité pour le VDI, touchent au CPU, à la mémoire, au stockage et à l’utilisateur réseau.

Les ressources CPU déterminent le nombre de postes virtuels exécutables sur chaque serveur, en fonction de l’utilisation anticipée par chaque poste. Si la moitié des postes a besoin de 400 MHz de CPU, et que l’autre moitié a besoin de 700 MHz, il convient d’ajuster l’usage CPU pour chacun des scénarios, en tenant compte de facteurs tels que le nombre d’activités simultanées, la latence acceptable, le nombre d’appareils connectés, la virtualisation de carte graphique, etc. Et il ne faut pas oublier non plus les ressources consommées par le serveur lui-même, son système d’exploitation, son hyperviseur, et toute la pile de virtualisation.

La quantité de mémoire vive nécessaire dépend des applications et des systèmes d’exploitation utilisés par les postes virtuels. Le processus d’évaluation des besoins peut être particulièrement délicat. Mais la quantité de mémoire vive effectivement allouée dépasse la quantité de mémoire physique disponible, le système hôte va devoir jongler entre mémoire vive et systèmes de stockage de masse, avec un impact important sur les performances.

Et ce n’est pas tout. Il est également important de s’assurer de disposer des ressources de stockage nécessaires pour les systèmes virtualisés, en volume comme en performances, à savoir en entrées/sorties par seconde (IOPS), pour supporter notamment les phases de démarrage des postes virtuels, d’ouvertures de sessions, d’application de correctifs ou encore d’analyse antivirus.

Enfin, le VDI affecte aussi le réseau, et il est essentiel de le dimensionner de sorte à ce qu’il puisse encaisser les pics de trafic. Les utilisateurs se connectant à distance, via des liens WAN, sont tout particulièrement concernés par les questions de bande passante et de latence. 

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