Cet article fait partie de notre guide: PaaS : où en est le marché ?

BMW s’apprête à allumer son Cloud privé

Les équipes IT de BMW mettront officiellement en production une infrastructure de cloud privé en novembre 2013, deux ans après avoir initié le projet. Nos confrères de Computerweekly reviennent sur les enjeux de cette bascule.

Après deux ans d’implémentation, de tests et de validation, le constructeur automobile allemand BMW fera entrer officiellement en production son infrastructure de cloud privé en novembre 2013.

Les équipes de BMW ont commencé à réfléchir à une refonte de leur infrastructure, alors que le Cloud Computing commençait à prendre de l’ampleur dans les entreprises en 2011. Leur objectif : mettre en place une infrastructure plus résiliente et hautement disponible. "Cela fut le point de départ de notre migration vers le Cloud," affirme Mario Mueller, le vice président de l’infrastructure IT chez BMW. «Nous souhaitons éliminer les temps d’indisponibilité avec notre prochaine infrastructure.» La structure en place chez BMW était certes robuste pour proposer un taux de disponibilité de l’ordre de 99,96%, dès 2012, mais cela n’était pas assez pour une équipe souhaitant offrir une disponibilité de 100%, sans aucune interruption.

«Avec l’infrastructure actuelle, nous avons à effectuer de nombreuses opérations de maintenance et de mises à jour, ce qui a pour conséquence de multiplier les temps d’interruption», explique Mario Mueller, qui siège également au Open Data Center Alliance (ODCA). Les spécificités du Cloud, comme l’automatisation et l’agilité, peuvent ainsi réduire ces interruptions.

L’équipe IT de BMW a conçu et développé sa propre infrastructure de cloud privé dans son datacenter de Munich, en s’appuyant sur les bonnes pratiques de l’ODCA. «Lorsque nous avons débuté notre stratégie de Cloud privé, nous ne parvenions pas à trouver une solution sur le marché qui réponde complètement à nos exigences.»

Mais la disponibilité n’était pas la seule motivation de BMW. «Nous ne voulions pas être confrontés au problème du verrou-vendeur, et souhaitions privilégier l’intéropérabilité pour pouvoir déplacer ad lib nos workloads et nos applications», ajoute Mario Mueller. Actuellement, les plates-formes de nombres de fournisseurs ne favorisent pas l’interopérabilité. «Par conséquent, notre cloud privé repose sur notre propre implémentation.»

Le cloud privé du constructeur automobile repose sur des technologies Open Source, la moitié de l’infrastructure de son datacenter étant déjà adossée à Suse Linux et XenServer. Aux côtés des outils de virtualisation de VMware et de Microsoft.

L’infrastructure de BMW supporte environ 1 000 applications Web avec 4 700 instances de serveurs d’applications et 8 400 de serveurs Web. Elle supporte également 90 000 postes de travail et ordinateurs portables, 9 300 smartphones et 48 000 téléphones mobiles. Quelque 1 900 instances de bases de données, ainsi que 300 systèmes SAP, s’y adossent pour le test, le développement et la production.

Des services Cloud prêt à être déployés

Ayant testé et validé ses services Cloud pendant près de 2 ans, l’équipe IT est enfin prête pour une mise en production en novembre 2013. «Nous souhaitions être vraiment sûrs de son fonctionnement et voulions nous familiariser avec la plate-forme en amont de la production. Il nous est impossible de rencontrer des problèmes en production, les activités s’en ressentiraient», poursuit Mario Mueller.

Au départ, le groupe compte utiliser son cloud privé pour les applications Web, les workloads des processeurs, quelques configurations spécifiques et certaines applications SAP. Il souhaite y voir fonctionner ses applications critiques et exploiter la haute disponibilité et la résilience de l’infrastructure. «Nous démarrons petit, mais souhaitons déplacer davantage d’applications vers le cloud pour optimiser les gains produits.»

La stratégie Cloud de BMW comprend l’implémentation d’un Iaas, d’un Paas, d’une base de données et d’applicatifs Web en mode Paas, d’une plate-forme SAP en mode Paas également ainsi qu’un CSaas - ce que BMW indique être un Corporate software as-a-service.

Une vision cloud sur le long terme

Après cette mise en production, Mueller et son équipe entendent re-développer leurs applications afin de les rendre consommables dans le Cloud. «Un processus lent qui demandera trois années supplémentaires avant que la majorité de notre IT tourne dans le Cloud.»

Préparer les applications SAP au cloud est l’un des plus gros enjeux pour l’équipe IT, les services SAP sont généralement peu adaptés au Cloud. Mais au regard de l’important portefeuille d’applications critiques SAP installé chez BMW, l’équipe souhaite que les applications SAP puissent bénéficier de l’agilité du cloud, de ses possibilités d’automatisation et de sa haute disponibilité. «Déployer le cloud sur autant d’applications que possible nous donnera de vrais résultats.»

Le Cloud privé, associé au datacenter de Munich et à son centre en co-location basé en Islande, formeront ainsi le gros de l’infrastructure de BMW. Le centre en Islande est utilisé pour les traitements lourds en calcul (HPC). «Sans émission de CO2 et 100% green, ce qui est clé pour notre marque», assure Mueller. Le parc de BMW sera également composé d’activités IT plus restreintes, comme des salles de serveurs pour la gestion des fichiers ainsi que les connexions réseaux locales réparties à travers ses sites internationaux. La majorité de l'insfrastructure IT sera installée à Munich.

La stratégie Cloud de Mueller consiste à faire évoluer l'IT de BMW vers une configuration de cloud hybride, qui comprend des datacenters et de la co-location, son Cloud privé et quelques services de Cloud public. «Actuellement, nous n’utilisons pas de Cloud public à cause de problèmes liés aux pannes et à la sécurité. Mais lorsque le degré de maturité sera atteint, nous utiliserons le Cloud public pour développer une infrastructure hybride.»

Evidemment, avec cette stratégie Cloud, Mueller compte réduire les coûts IT de BMW. «Nous allons faire des économies mais ce n’est pas notre objectif principal. Nous souhaitons une infrastructure agile, flexible, résiliente et hautement disponible, sans interruption de services.»

Lors des phases de tests, les équipes IT du groupe ont déjà évalué la rapidité du cloud, plus véloce, efficace et agile lors notamment du provisionning et dé-provisionning et lors des opérations de gestion de la couche matérielle sans avoir à gêner les équipes d’ingénieurs. «L’infrastructure est également plus automatisée», conclut-il enfin.

Traduit et adapté de l’anglais par la rédaction

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