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Royal Bank of Scotland : un premier service de paiement qui utilise Blockchain dès 2016

Précurseur de la promotion auprès des institutions financières de la base distribuée derrière les bitcoins, RBS dévoilera un PoC à Pâques et commercialisera un service dans la foulée. RBS comme UBS rappellent la nécessité de standards ouverts pour le développement de blockchain dans les banques.

La Royal Bank of Scotland prévoit de tester un service qui s’appuie sur le Blockchain en 2016. Ce projet ferait de RBS une des toutes premières banques au monde à mettre cette technologie en production.

RBS n’a pas fourni plus de détails sur le service en question pour des raisons de forte concurrence dans le domaine. Mais John Lyons, responsable de la stratégie de la banque, a toutefois laissé entendre à nos confrères de ComputerWeekly (groupe TechTarget dont fait également parti LeMagIT) que l’application de la base distribuée serait « à la marge des moyens de paiements » et qu’une première démonstration sera disponible au premier semestre 2016.

RBS membre fondateur du Consortium R3

« L’année prochaine, après Pâques, nous espérons avoir un proof of concept à vous présenter puis faire passer le service de sa phase pilote à sa phase commerciale avant la fin de l’année », a-t-il confié lors du salon Sibos de Singapour.

Blockchain est connu pour être la base de données distribuée derrière la monnaie virtuelle Bitcoin. Mais les banques explorent toutes les autres capacités de cette technologie qui leur permettent d’envisager un livre de compte chiffré, entièrement décentralisé et actualisé en temps-réel pour des transactions impliquant tout type d’actifs.

RBS est un des neuf membres fondateurs du Consortium R3. Ce consortium, fondé en septembre 2015, a pour but d’établir des frameworks et des architectures standardisés pour utiliser le blockchain dans les activités financières. Les huit autres institutions fondatrices (en plus de la société R3 spécialisé dans le Blockchain) sont : la Barclays, BBVA, Commonwealth Bank of Australia, le Credit Suisse, Goldman Sachs, J.P. Morgan, State Street, et UBS.

Treize autres banques les ont rejointes dès septembre – dont la Société Générale. Puis trois autres en octobre et cinq autres en novembre, dont BNP-Paribas. Ce qui porte leur nombre à 30.

Pour John Lyons, les futurs usages de la technologie pourraient toucher les paiements, les transactions et même les registres (de type cadastre par exemple).

Phase d’apprentissage

« Nous sommes comme tout le monde, dans la phase d’apprentissage et d’exploration avec blockchain. C’est la raison de notre implication dans le consortium R3. Les registres distribués et blockchain exigent aussi que plusieurs acteurs soient de la partie. En être et contribuer aux développements de protocoles et de standards - et apprendre grâce à cela avec les autres - est une de nos priorités ».

« Nous avons réalisé que vous devez dépenser de l’argent pour découvrir de quoi le monde de demain sera fait. C’est exactement le business case de R3. Nous investissons pour apprendre et dans le changement culturel ».

Damian Richardson, Responsable de la stratégie des moyens de paiements et de l’innovation chez RBS, avait déjà évoqué en mai la possibilité d’utiliser blockchain dans des services d’aide aux clients en difficultés dans un pays étranger qui ont besoin de virement en urgence (sans date de valeur donc).

Economies d’infrastructure en vue, à condition de fédérer la communauté financière

Du côté des banques, la technologie blockchain permet – tout du moins sur le papier – de réaliser des transactions financières sécurisées sur un modèle peer-to-peer (en direct entre les deux parties sans passer par un ou des tiers de confiance). Et donc de réduire drastiquement les coûts de ces transactions et l’infrastructure sur laquelle s’appuient leurs back-end, en s’affranchissant par exemple de l’état de rapprochement bancaire gourmand en temps et en ressources.

Pour Olivier Bussman, DSI d’UBS, « tout le monde est d’accord sur le sujet, nous voulons travailler ensemble sur la technologie blockchain. Les banques ont compris l’impact de cette technologie sur leurs activités et les cas d’usages ».

« Elles comprennent aussi que pour arriver à quelque chose, elles ont besoin de collaborer et de standards ouverts. C’est le but du consortium R3. Quant aux régulateurs, ils sont aussi activement impliqués dans les discussions. »

Une transformation profonde en vue donc, mais qui ne pourra se faire « qu’avec une masse critique d’acteurs ». Et, insiste Olivier Bussman encore et toujours, « avec un accord sur les standards ».

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