Elections US 2008 : l’Amérique des TIC investit chez les démocrates

Alors que la course à l’investiture bat son plein côté démocrates – où Hillary Clinton et Barack Obama sont au coude à coude - tandis que les jeux sont faits côté républicains – John McCain étant sûr d’obtenir l’investiture -, LeMagIT entame son suivi régulier des élections présidentielles US. La plupart des acteurs IT de taille mondiale sont d’origine américaine et le développement des nouvelles technologies - de l’IBM PC à Google en passant par Microsoft, Internet, Apple ou Cisco - passe largement par les Etats-Unis. Nous explorerons donc d’ici le mois de novembre 2008 toutes les facettes de cette élection par le prisme des technologies de l’information. De la structuration du vote chez les acteurs IT au programme des candidats en matière d’industrie de pointe ou encore d’e-gouvernement ou d’e-administration en passant par la manière dont le monde high tech profite de la campagne pour gagner en influence et pousser ses idées.

Une industrie high tech démocrate mais dont le financement pèse peu

Aujourd’hui première étape avec un point sur les contributions financières propres au secteur américain des nouvelles technologies. Et là une grosse tendance : les portefeuilles de l’industrie high tech votent massivement démocrates. Selon Opensecrets.com, spécialisé dans le comptage et l’analyse des donations, sur les 21,5 millions de dollars distribués par le secteur communication/produits électroniques, 15 millions vont au camp démocrate, contre 6,5 millions aux républicains. Cependant, si l’on s’en tient au segment informatique/Internet, le clivage est moins fort, avec 58% pour les démocrates et 42% pour les républicains, pour un montant total de 6,5 millions de dollars. Reste que le secteur s’investit relativement peu au regard de sa position stratégique dans le développement économique. Il représente seulement 7% du total des donations, deux fois moins que les métiers juridiques et quatre fois moins que la finance.

Carly Fiorina à la maison blanche comme vice-présidente ?

Côté people, la palme de l’engagement revient à Carly Fiorina qui vient d’être nommée proche conseillère de John McCain. Mais fait-elle encore partie de l’industrie ? Tout juste remerciée de son poste de PDG de HP, elle ne faisait pas secret de son envie de s’engager en politique. Et les rumeurs vont déjà bon train autour de sa présence sur le ticket McCain en tant que vice-présidente. Une manière de couper l’herbe sous les pieds des démocrates en apportant une caution « féministe » face à Hillary Clinton, aucune femme n’ayant jamais occupé un poste aussi important dans l’administration américaine.

Egalement résolument engagé derrière McCain et les républicains, John Chambers, PDG de Cisco, conseille le candidat et lui a apporté son écot, avec un don personnel de 7 000 dollars. Toujours côté républicains d’autres stars de l’informatique ont eu le nez moins creux : Scott McNeally – chez Sun – a parié sur Mitt Romney, éliminé de la course à l’investiture ; de son côté, le sémillant Larry Ellison, patron d’Oracle, soutenait l’ancien maire de New York Rudy Giuliani. Ca ne lui a pas porté chance.

Des équipes très favorables aux démocrates… mais divisées

Côté démocrates, peu de grands noms mais un mouvement de fond des salariés de la high tech qui – à travers les fonds levés par les comités de soutien au sein des entreprises, une particularité américaine – ont donc plébiscité le camp démocrate. Et plus particulièrement Barak Obama qui arrive en première position du panel que nous avons choisi d’observer (voir tableau ci-dessous) avec 542 000 dollars de dons, soit plus du tiers du total. Derrière, Hillary Clinton réunie 457 000 dollars et John McCain (pour les républicains) à peine plus de 100 000 dollars.

A noter la prudence de sioux de Bill Gates, clairement proche des démocrates mais qui ne veut fâcher personne : le fondateur de Microsoft a donné 2 300 dollars à chacun des deux représentants de son parti !
Honneur aux riches : Google et Microsoft sont également les deux organisations les plus mobilisées. Les salariés de Google ont donné 340 000 $ contre 388 000 à ceux de Microsoft.