Stockage en cloud : attention aux coûts cachés

Pas cher le stockage en cloud ? c'est en tout cas la conclusion que l'on pourrait tirer en ne regardant que le coût facial au gigaoctet affiché par les hébergeurs en nuage. Sauf qu'il faut aussi prendre en compte les coûts de connexions, les coûts facturés pour le transfert de données vers et depuis le cloud, ainsi que les factures liées à la gestion des métadonnées où la la migration de données. Autant de points qui font rapidement grimper la facture

Le coût facial au Go des offres de stockage en cloud ne suffit pas à calculer la facture finale de ce type de solutions. Donc à effectuer une comparaison chiffrée avec une solution interne. De nombreux facteurs - coûts télécoms, frais de migrations, facturation des opérations sur les métadonnées - doivent également entrer dans l'équation économique.

Au cours du printemps 2009, il était aisé de parler des coûts cachés du stockage en cloud, parce que les fournisseurs n'aidaient pas leurs clients à caculer le coût réel de la technologie. Mais beaucoup d'eau a depuis coulé sous les ponts en matière d'offres de stockage en cloud, et ces fournisseurs livrent désormais des outils permettant d'estimer les coûts au mois le mois.

Ne pas s'arrêter au tarif facial au Go

Lorsqu'une entreprise intéressée scrute le site Web d'un fournisseur de stockage en cloud, le coût au Go, l'indicateur le plus basique, est celui qui lui est présenté en premier. Par exemple, 0,15 $ chez Amazon Web Services, 0,25 $ pour la start-up américaine Zetta (prix dégressif en fonction de la quantité). Pour les founisseurs d'archivage en cloud, qui offrent des fonctions complémentaires comme le WORM (Write Once Read Many) ou la gestion du cycle de vie de l'information, le tarif basique se situe aux environs de 1 $ par Go.

Ainsi, un client potentiel peut effectuer un comparatif simple entre le nombre de disques dont il a besoin pour stocker ses données et le coût mensuel de stockage dans le cloud. Trop simple ? Oui, car les coûts basiques de stockage ne représentent pas la totalité de la facture. Un détail que continuent d'ignorer la plupart des fournisseurs.

Migrer ses données vers le cloud

Tous les fournisseurs facturent également le transfert de données vers, mais aussi depuis le cloud, tarif qui dépend du volume (aux alentours de 0,1 $ par Go). Certains facturent également les fonctions de métadonnées (comme les répertoires ou les listings d'attributs de fichiers), les copies et les effacements de fichiers. Même si les tarifs de ces opérations sur les métadonnées sont généralement infimes pour chaque opération (0,01 $ au maximum pour 1 000 chez Amazon), la facture finale peut vite grimper si le nombre d'utilisateurs accédant aux données du cloud est important.

Autre volet souvent oublié dans les comparaisons de coûts : la manière dont les entreprises accèdent aux données du cloud. Certains fournisseurs, comme Autonomy Antaz et Iron Mountain, supportent la connexion à leurs services via des VPN MPLS, Zetta estime que les coûts d'interconnexion à leurs services par de telles liaisons accroissent alors la facture des clients de près de 20%. En fonction de la nature des données stockées et des besoins en matière d'accès, ce point deviendra plus ou moins important.

Mais le coût le moins bien appréhendé du stockage en cloud demeure celui relatif aux transferts de données vers et depuis l'infrastructure déportée. Certains fournisseurs, comme Zetta, ne facturent pas la migration de données vers leur cloud. Tandis que d'autres, comme Amazon, facturent les transferts de gros volume par média portable, en comptabilisant le temps de chargement ainsi que des frais de prise en charge du support de données.

Paramétrer les logiciels qui accèdent aux données

En prenant en compte tous ces facteurs, les utilisateurs se rendent compte que les accès aux données du cloud doivent être faites à bon escient : chaque requête compte (ou plutôt coûte). Un plan de migration s'avère donc crucial. Et les dispositifs comme les scanners de virus, les services d'indexation et les logiciels de backup doivent être configurés avec soin afin de ne pas accéder aux données en nuage comme à celles d'un autre disque.

Alors que le cloud continue à évoluer, les fournisseurs qui peuvent offrir les outils d'analyse de coûts les plus sophistiqués à leurs clients seront les mieux placés pour accompagner les entreprises dans ce virage technologique.

Par Ron Scruggs

Un peu plus de 1 500 dollars/mois pour 5 To

Nous avons effectué une simulation sur la base d'une organisation souhaitant stocker en nuage 5 To de données non structurées (documents, tableaux, etc.). Ce volume étant appelé à grossir de 2 % chaque mois.
Pour les besoins de nos calculs, nous avons estimé que cette organisation lirait 5 % de ses données chaque mois et en écrirait 3 %. Ces ratio ont été choisis pour permettre l'utilisation d'une ligne T1 dédiée (1,5 Mbit/s symmétriques) pour accéder au cloud.

Le coût par mois choisi pour cette simulation est de 0,25 $ par Go, auquel s'ajoute 0,1 $ par Go transféré. Nous sommes parti de l'hypothèse que les opérations sur les métadonnées sont gratuites.

coutsstock cloudCoût estimé pour charger au départ 5 120 Go sur la base des taux de transfert d'un disque USB 2.0 (environ 60 Mo/s) et d'un coût de 2,49 $ à l'heure : 62,25 $.

Note : En France, il faut compter entre 180 et 280 € HT (soit entre 250 $ et 390 $) pour une liaison SDSL 2Mbit/S symmétrique avec débit garanti à 95% et GTR 4h.

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