NEC veut se relancer en France par la voie du Cloud

Après son retrait du marché des PC en 2008 et sa décision de se recentrer sur le marché des infrastructures d’entreprises, le constructeur nippon a connu une petite traversée du désert en France. Une période de creux mise à profit pour développer de nouvelles offres et notamment un ensemble de solutions cloud clés en main, baptisées XaaS Ready to Go.

Après bien des déboires en France suite à l’arrêt de son activité PC, le constructeur japonais NEC entend profiter de son savoir faire en matière d’architectures d’entreprises pour se relancer. NEC, qui est avec Fujitsu et Toshiba, l’un des trois géants nippons de l’informatique partage avec ses deux concurrents une certaine discrétion malgré un savoir-faire technologique indéniable. Au cours des 15 dernières années, le constructeur a notamment fait usage de son savoir faire en matière d’architectures informatique pour aider HP à concevoir ses premiers systèmes Itanium et il a aussi joué un rôle important dans le design du châssis que ses serveurs Sigmablade partagent avec le BladeSystem d’HP (les deux constructeurs utilisent le même châssis mais des firmwares différents, ce qui les rend incompatibles).

NEC dispose également d’un important portefeuille de solutions de stockage, dont certaines très innovantes, comme le système de stockage en cluster  HydraStor. Le constructeur japonais est aussi un important acteur dans le monde des réseaux et des télécoms et il est notamment très en pointe sur OpenFlow, une technologie de virtualisation de réseau émergente pour les architectures en nuage.

A l’occasion d’un entretien avec Thomas Luquet (en photo), en charge du marketing des offres datacenter et Cloud Computing de NEC, StratégiesCloud fait un point sur les ambitions retrouvées du constructeur nippon sur le marché des entreprises et du cloud.

StratégiesCloud : NEC a subi de plein fouet l’arrêt des PC qui représentaient une activité importante en France, d’autant que cet arrêt a un impact sur toutes les autres activités. Comment avez-vous géré ce choc ?

Ce serait mentir que de dire que cela n’a pas été un traumatisme, d’autant que cette décision n’a pas toujours été bien comprise. Nous avons vécu l’extinction du marché des PC de façon douloureuse et avons au passage perdu un certain nombre de partenaires. Le fait de décider de nous concentrer sur les offres d’infrastructure nous a amenés à tisser des liens avec de nouveaux partenaires. Ce traumatisme n’a pas été le seul. NEC a aussi subi de plein fouet la catastrophe de Fukushima et surtout ses répercussions. Les contraintes fortes qui pèsent sur l’approvisionnement énergétique au Japon, se sont traduites par une quête effrénée des économies d’énergies (NDLR : seuls 5 des 54 réacteurs de l’archipel nippon étaient encore en fonctionnement en janvier soit à peine 5 MWh délivrés sur une capacité de production totale de 50 000 MWh. Les consommateurs de plus de 500 kW, dont les datacenters se sont donc vus imposer une réduction de 15 %  de sa consommation). Cela nous a amenés à concevoir des systèmes beaucoup économiques en énergie ainsi que des systèmes logiciels bien plus intelligents dans leur gestion de l’énergie. NEC est aujourd’hui en pointe sur ce sujet.

De plus en plus nous nous présentons comme une alternative aux plus gros en nous positionnant avec des offres de bout en bout, pour le cloud, les communications unifiées, la virtualisation des postes clients… C’est un discours qu’apprécient nos clients car il répond à leurs vrais problèmes. Cela nous permet aujourd’hui de réentrer dans des entreprises, grands comptes, opérateurs télécoms, hébergeurs, PME, avec des solutions clés en main.

Justement vous proposez une solution intégrée pour le déploiement de clouds d’infrastructure public ou privés pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Le nom commercial de cette offre est XaaS Ready to Go et il s’agit d’une solution unifiée et intégrée qui s’appuie sur des solutions 100 % NEC. La cible principale est celle des entreprises qui veulent automatiser le provisioning de leurs ressources IT et mieux les maîtriser. D’un point de vue technique, cette solution est agnostique quant à l’hyperviseur utilisé. Nous supportons aussi bien VMware, que Xen, Hyper-V, ou KVM. XaaS Ready to Go s’appuie sur un framework logiciel baptisé Cloud Controller (NDLR : en fait développé par le néerlandais Incontinuum Software) qui fournit notamment la couche de gestion des processus métier d’un cloud avec un portail de self-service – capable de provisionner des VM, des applications et bientôt des desktops – et gère l’ensemble de la chaîne de reporting et de facturation.

La solution  s’installe en une demi-journée et le plus long est la définition du catalogue de service.  Les clients apprécient cette simplicité notamment par rapport à des solutions plus complexes à déployer comme vCloud Director. Le fait que la facturation soit intégrée est aussi très apprécié dans les grands comptes ou les GIE, qui souhaitent refacturer leurs clients internes à l’usage.

Architecture logicielle de l'offre XaaS Ready to Go (cliquer l'image pour agrandir)

StratégiesCloud : Les PME font elles parti de votre cible .

À l’origine nous ne pensions pas qu’il y avait un marché pour les infrastructures cloud dans les PME. Mais il y a en fait une vraie demande pour des solutions simples à l’emploi. Nombre de PME ont déjà déployé la virtualisation et recherchent, par exemple, une interface qui leur permettrait de provisionner très vite un environnement. Pour ces entreprises nous proposons une solution prépackagée basée sur notre système tout en un FlexPower (NDLR : en fait la version NEC du serveur lame Intel Modular Server, qui inclut serveurs, réseau et stockage dans un même châssis.

StratégiesCloud : XaaS Ready to Go est-il dépendant des solutions d’infrastructure NEC ou supportez vous aussi la gestion d’infrastructures tierces ?

Nous proposons aussi bien des packages complets pré installés matériels et logiciels ou uniquement du logiciel sur une infrastructure existante. Cela dépend de l’existant chez les clients.

StratégiesCloud : Vous évoquiez le fait que NEC propose des solutions prêtes à l’emploi pour la virtualisation de postes de travail…

Nous avons effectivement une solution de VDI en cloud qui est très compétitive par rapport aux solutions du marché. Elle s’appuie sur la technologie d’Incontinuum pour la partie broker de sessions et sur les technologies de streaming applicatif d’Endeavors Technologies (NDLR :aujourd’hui rebaptisé Numecent)

StratégiesCloud : Une des activités méconnues de NEC est son travail sur les « software defined networks » et notamment sur le protocole OpenFlow, qui est de plus en plus populaire pour la virtualisation de réseaux dans le cadre de grands déploiements de clouds…

NEC est effectivement le premier constructeur de switch OpenFlow et nous allons aussi intégrer notre virtualswitch openflow à Windows Server (NDLR : une information que StratégiesCloud avait déjà glané lors du récent Microsoft Management Summit).

NEC a implémenté une version commerciale d’OpenFlow, baptisée programmableFlow, dans ses commutateurs et a développé son propre contrôleur pour la gestion du réseau ainsi virtualisé. Nous avons déjà quelques clients partenaires qui utilisent cette technologie et nous travaillons aussi à son intégration à OpenStack (NDLR : NEC a développé un plug-in OpenFlow dans le cadre du projet OpenStack Quantum, qui accueille notamment Nicira et Big Switch Networks, deux  autres grands acteurs d’OpenFlow).

En collaboration avec Strategiescloud.fr

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