Andromède : Dassault Systèmes se retire définitivement

Entre Andromède et Dassault Systèmes, c’est le divorce. L’éditeur a décidé de jeter définitivement l’éponge voyant que les recommandations du Commissariat général à l’investissement s’orientait vers le financement des deux projets concurrents. Une décision qui laisse SFR isolé, mais encore en lice, et à la recherche d’un nouveau meilleur ami.

Dassault Systèmes tourne définitivement le dos à Andromède. Selon Latribune.fr, qui cite des «sources concordantes», Bernard Charlès, Pdg du groupe, aurait fait part de sa décision de se retirer du projet de Cloud tricolore en début de semaine, alors même que les recommandations du Commissariat général à l'investissement (CGI), par la voie de René Ricol, devaient être transmises à François Fillon - qui doit statuer au final.

L’éditeur français n°1, voyant que les recommandations du CGI s’orientaient vers un partage de l'enveloppe de financement disponible entre les deux projets concurrents, celui du couple Dassault Systèmes - SFR  et celui d'Orange - Thalès, a tout bonnement jugé bon de devancer l’appel et de jeter l’éponge. Mettant ainsi sa menace à exécution. En début de semaine, Bernard Charlès avait une nouvelle fois fait part de son opposition au double financement, criant haut et fort qu’il quitterait le projet si ce plan de financement était finalement retenu.

Bernard Charlès, très  logiquement, confirme sa position chez nos confrères de LaTribune, rappelant ainsi que son groupe «n'entend pas investir 75 millions d'euros dans un projet où l'un des actionnaires (l'Etat, ndlr) est actionnaire à part égale d'une structure concurrente», précisant alors que les conditions initiales - il cite la «concentration stratégique» et «la compétitivité structurelle», notamment - , « ne sont pas réunies à ce jour». La mésentente avec Orange avait déjà poussé Dassault Systèmes hors du projet initial d’Andromède - Andromède était le nom de code retenu pour la structure liant Dassault Systèmes, Orange et Thalès, et l’Etat, son actionnaire principal. Pour expliquer son retrait, le groupe de Bernard Charlès avait évoqué des différents entre Dassault Systèmes et Orange sur  la durée de la clause de non-concurrence (visant à empêcher les partenaires d'Andromède de courtiser en direct les clients de la structure). Le groupe avait également pointé du doigt la tarification des prestations d'hébergement d’Orange, jugée bien trop élevée (Orange devant fournir les services d'hébergement des infrastructures d'Andromède).

Après ce premier retrait, Dassault Systèmes s'était relancé avec un projet alternatif en février dernier, épaulé par son nouvel allié SFR. Faisant ainsi entrer l’opérateur dans l’équation, alors que tous les regards étaient plutôt tournés vers Atos qui répétait à qui voulait l’entendre son intérêt pour la question Andromède.

Dassault Systèmes, qui est à l’origine du projet depuis 2 ans, s’écarte donc volontairement, laissant au passage SFR, isolé sur le bord de la route. L’opérateur, lui, ne baisse pas les bras et se dit à la recherche d’un autre partenaire. SFR a récemment formalisé une alliance avec HP sur une offre Cloud à destination des PME, un partenariat, extérieur au Cloud bleu blanc rouge, qu’il qualifie de complémentaire à Andromède.

Pour l’heure, le projet d’Orange et Thalès, reste donc seul en lice suite au retrait définitif de Dassault Systèmes. Il devrait donc être logiquement destinataire d'une partie des fonds du grand emprunt. Reste à savoir ce que décidera François Fillon quant au contre-projet à l'origine soutenu par Dassault et SFR...

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