Andromède : Atos multiplie les appels du pied pour entrer dans le projet de Cloud tricolore

Après Gilles Grapinet, directeur général adjoint d’Atos, c’est au tour de Thierry Breton de faire un appel du pied à l’Etat pour intégrer le projet Cloud Andromède, suite au départ de Dassault Systèmes. Le Pdg se dit alors «prêt à discuter».

C’est ce qu’on appelle une seconde perche. Depuis que Dassault Systèmes a fait part de sa décision de quitter le projet Andromède, Atos, la SSII dirigée par Thierry Breton, multiplie les appels du pied pour entrer dans ce vaste programme de Cloud Computing tricolore.

Atos, est-il est vrai, l'une des deux sociétés pressenties - avec CapGemini - pour remplacer le premier éditeur français depuis qu'il a claqué la porte du projet. Selon nos confrères de la Tribune, le CGI avait à l'origine souhaité placer dans ce projet des représentants des services informatiques et des intégrateurs, afin que l’ensemble de l'écosystème IT soit représenté, aux côtés de Thalès et Orange. Le départ de Dassault pourrait de ce fait replacer les deux SSII françaises sur le devant de la scène.

Hier, mercredi 4 janvier, Thierry Breton a confirmé la position d’Atos au micro de BFM Business, indiquant qu’il était «prêt à discuter avec l’Etat» - qui rappelons le détiendra près d'un tiers de la société privée qui encadre Andromède via un financement de quelque 135 millions de dollars. "C'est notre rôle. Si on nous le demande, on l'assumera", a déclaré mercredi le Pdg d’Atos chez nos confrères.

Si Capgemini est encore restée muet sur ses intentions ou sur son positionnement, Atos s’est empressé de réagir dès l’annonce du retrait de Dassault Systèmes. Le 23 décembre, Gilles Grapinet, directeur général adjoint de la SSII avait affirmé chez nos confrères des Echos qu’Atos serait présent «si les différents partenaires décident de faire appel à nos services» et «prêt à mobiliser les investissements nécessaires» pour le projet. Le SSII avait déjà fait un grand pas en avant dans sa candidature.

Les raisons qui ont poussé Dassault Systèmes à claquer la porte du projet, ne semblent donc pas gêner Atos, qui se disait toutefois «prêt à discuter des modalités de participation» chez nos confrères des Echos. Le départ de Dassault Systèmes offre en effet une seconde chance pour le groupe de Thierry Breton de prendre une part du gâteau de ce Cloud bleu blanc rouge qui, rappelons-le, comporte un important volet commercial à destination des entreprises

Et c’est justement ce volet précis qui a causé le départ de Dassault Systèmes. Ce dernier et Orange étaient en profond désaccord sur la durée de la clause de non-concurrence visant à empêcher les partenaires à ne pas pousser leurs propres offres auprès des futurs clients d'Andromède. Logiquement, Dassault souhaitait une clause d'une durée plus longue tandis qu'Orange la souhaitait la plus courte possible. Un autre gros point de conflit était le prix que souhaitait pratiquer Orange pour l’hébergement de l'infrastructure d'Andromède. Un prix jugé bien trop élevé par Dassault Systèmes. Ajoutons enfin, que la nomination du dirigeant de la co-entreprise était également un point de discorde entre Dassault Systèmes et Orange.

Thierry Breton est un fin connaisseur des mécanos industriels étatiques, pour avoir été  Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie des gouvernements Raffarin et Villepin (entre février 2005 et mai 2007). Il a aussi présidé aux destinées de France Télécom / Orange entre 2002 et 2005 et connait donc bien les rouages internes de l'opérateur. De quoi sans doute faciliter la cohabitation entre Atos et Orange, si d'aventure la SSII était retenue pour remplacer Dassault Systèmes au sein d'Andromède.

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