Efficacité énergétique des datacenters : Google joue (pour une fois) la transparence

Dans une initiative sans précédent, Google s’est livré à un exercice qui, pour beaucoup, violerait le secret industriel : dévoiler le niveau d’efficacité énergétique de ses centres de calcul… et, surtout, les recettes employées pour l’atteindre. Des informations susceptibles d’intéresser tous les grands comptes.

« Nous pensons que nos centres de calcul sont les plus efficaces au monde, sur le plan énergétique. » Urs Hölzle, vice-président sénior de Google en charge de l’exploitation, plante le décor en ces termes. Il s’agit, pour lui, d’expliquer pourquoi Google se permet de livrer les secrets de la consommation énergétique de ses centres de calcul : « il y a près de dix ans, nous avons commencé à travailler à l’optimisation de l’efficacité énergétique de nos serveurs et, plus tard, à construire les centres de calcul les plus durables possible. »

Et de résumer, en quelques mots, sur le blog officiel de Google, les résultats obtenus : « les centres de calcul conçus par Google utilisent près de 5 fois moins d’énergie que des centres de calcul conventionnels, pour alimenter et refroidir les serveurs.

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Seulement 20 % de perte énergétique

De fait, les chiffres avancés par Google sont impressionnants. Le moteur de recherche a établi le coefficient d’efficacité énergétique (PUE) de ses centres de calcul, en divisant la puissance électrique consommée par le centre par celle utilisée par les équipements informatiques. Selon l’EPA, agence américaine pour l’efficacité énergétique, un centre de calcul typique affichait, en 2006, un PUE de 2, voire plus. C’est à dire que les équipements périphériques à l’infrastructure consommait au moins autant d’énergie qu’elle. Aujourd’hui, Google affirme atteindre, en moyenne sur ses six centres de calcul, un PUE de 1,21, soit presque le niveau de 1,2 recommandé par l’EPA pour les meilleures installations, en 2011. Mieux : Google se targue de disposer d’un centre de calcul affichant un PUE de 1,13. Bluffant.

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Une gestion complète du cycle de vie des serveurs

Plus loin, Google explique – sommairement tout de même – sa recette. Et celle-ci tient en six règles : mesurer le PUE, gérer efficacement les flux d’air, remonter le thermostat de quelques degrés, utiliser les sources de refroidissement gratuites, optimiser la distribution électrique, et s’équiper de serveurs énergétiquement efficaces. Dans le détail, Google explique comment, par exemple, il utilise l’évaporation pour améliorer le refroidissement passif de l’eau de refroidissement des serveurs.

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Mais le moteur de recherche va plus loin, en expliquant comment il gère, de bout en bout, le cycle de vie de ses serveurs avec un objectif : maximiser leur réutilisation.

Favoriser les énergies renouvelables

L’engagement de Google en faveur du développement durable a de quoi sembler sérieux. Le moteur de recherche a par exemple déposé, en février 2007, une demande de brevet pour un centre de calcul flottant, situé de 5 à 11 km des côtes, au-dessus de 50 à 70 mètres de fond, utilisant la marée et les courants pour produire son électricité et l’eau de mer pour refroidir les serveurs. Dans sa demande de brevet, Google prévoit l’utilisation de 40 générateurs Pelamis pour produire 40 MW d’électricité.

Plus récemment, Google s’est associé à General Electrics pour pousser l’état fédéral américain à moderniser le réseau électrique et favoriser les énergies renouvelables. Avec un but : rendre ces énergies plus économiques que le charbon. Enfin, le moteur de recherche vient de lancer un appel au développement rapide des énergies renouvelables outre-Atlantique, avec un objectif chiffré de réduction du recours aux énergies fossiles de 40 % à l’horizon 2030.

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