Sans contact NFC : les modèles économiques commencent à émerger

Le cabinet d’études Frost & Sullivan pointe enfin du doigt les premiers modèles économiques, encore expérimentaux, qui devraient soutenir le marché du NFC dans les années à venir. Assis sur un marché de 111,19 milliards en 2015, les banques et les opérateurs ont décidé finalement de partager ce gros gâteau.

Cela ne fait plus de doute : 2011 sera l’année du décollage de la technologie NFC (Near Field Communication). Google et RIM ont fait la promesse que leurs terminaux et leurs OS supporteront les puces radio de champ proche, Apple mitonne une intégration complète entre NFC, ses iPad 2 / iPhone 5 et iTunes. LG prépare un système complet de paiement NFC qu’il compterait déverser sur l’Europe dès 2012. L’organisme de carte de crédit Visa Europe est quant à elle dans les starting-blocks. A coup sûr, NFC et paiement mobile devraient prendre son élan, dopés par les offres des constructeurs et par un panel de services en plein développement. Cette tendance, le cabinet d’étude Frost & Sullivan la confirme dans son dernier rapport (“NFC - When Will Be the Real Start?”) qui rappelle que le marché du NFC est en effet passé du statut de technologie innovante à une phase de “early adopter”, et des tests aux premiers lancements commerciaux.

Reste que face à cet élan, une question reste toujours en suspens : celle du modèle économique. L’épineuse problématique du partage des revenus qui a toujours été sujette à débat parmi les intervenants NFC, peu disposés à diviser les éventuels gains issus des paiements sans contact. Comment l’ensemble des acteurs de la chaîne - des banques, aux constructeurs en passant par les opérateurs - vont-ils pouvoir s’entendre ?

“Jusqu’à lors, aucun n’a voulu lâcher une partie de son gâteau, résume Jean-Noël Georges, directeur de recherche chez Frost & Sullivan. Mais [..], suite à des acquisitions de banques par des opérateurs et des opérateurs par des institutions financières, ils ont été obligés d’admettre que la coopération était le meilleur compromis”, explique-t-il. Au final, cette coopération a entrainé l’émergence, somme toute lente, de modèles économiques, raconte-t-il. Une première donc dans l’industrie du sans contact NFC.

La SIM en location

Aujourd’hui, Jean-Noël Georges semble distinguer deux modèles économiques. Le premier repose sur la location (au mois ou à l’année) par la banque d’un espace de la mémoire SIM pour loger l’application de paiement . “Mais cela ne plait pas à la banque”, commente-t-il. Alors d’autres réfléchissent à un modèle de location encore plus abouti. Il s’agit d’associer cette location de mémoire à un forfait d’actions (mises à jour, patches, lectures et écritures…). Une fois ce forfait dépassé, un surcoût est alors facturé au fournisseur de l’application, explique-t-il, citant une formule actuellement à l’étude chez un grand opérateur télécom européen.

S’il reste encore quelque points bloquants, souligne-t-il, comme par exemple “qui facture quoi”, ou “qui garde la main sur l’application”, “qui gère les accès à l’application”,  il apparait toutefois que les opérateurs et les banques se soient véritablement assis à la même table des négociations.

41,87 milliards d’euros en Europe

Et, bien sûr, le jeu en vaut la chandelle. Une vague d’appareils embarquant la précieuse puce devrait déferler d'ici 2015, date à laquelle le parc de téléphones NFC devraient totaliser 863 millions d’unités et représenter alors 53% du marché total des smartphones.

A cette date, encore une fois, les verrous qui immobilisaient l’émergence de NFC et des services associés devraient sauter pour faire éclore un important marché en valeur. A tel point que la technologie devrait être la solution la plus utilisée pour le paiement mobile dans 4 ans. Les paiements réalisés par NFC devraient atteindre les 111,9 milliards d’euros en 2015 dans le monde, et quelque 41,87 milliards d’euros en Europe. La croissance s’effectuera à un rythme moyen de 118 % par an entre 2010 et 2015, anticipe également le cabinet. De quoi effectivement inciter à la coopération.

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