BPM : les entreprises françaises démarrent petit, selon Jemm Research

Pour le cabinet Jemm Research, les entreprises françaises sont encore adeptes du " démarrer petit " en matière de gestion des processus métier. Une tendance qui dévoile un manque de maturité, du fait notamment d'une définition parfois réductrice du BPM.

En matière de gestion des processus métier, il existe un décalage entre perception et réalité dans les entreprises françaises. C’est une des conclusions que l’on peut retenir de la dernière étude - sponsorisée par IBM - “La gestion de processus dans les entreprises françaises” du cabinet Jemm Research, réalisée auprès d’un panel représentatif de 34 grands comptes issus des différents secteurs de l’industrie. Un panel composé à la fois de DSI, mais également de directeurs métiers.

Premier constat de l’étude, si le concept de processus métier est bien assimilé par l’ensemble de personnes interrogées, leur gestion reste un élément encore novateur, explique le cabinet, surtout du côté des directions métiers. Un niveau de connaissance plus élevé est noté sur le panel des informaticiens de l’étude. 23 % affirment avoir des connaissances avancées sur le sujet contre plus de 7 % pour les directions métiers.

Ce niveau de connaissance peut également être associé à la considération du BPM dans l’entreprise. Si la gestion des processus est vu dans l'absolu comme un axe stratégique pour l’entreprise (61,8 % la jugent important, 26,5 % primordial), dans la réalité, les choses sont différentes : "La gestion des processus n’est pas encore un domaine prioritaire pour la majorité des entreprises et notre panel reconnait à près de 60% que le BPM a une importance faible ou moyenne dans l’entreprise", constate le cabinet. Peu de véritables déploiements stratégiques, en somme.

Jemm Research note que la gestion des processus métier est considérée par la plupart des répondants comme un outil de workflow - une partie infime des possibilités de BPM. 70 % des répondants apparentent la gestion des processus métier à “un système méthologique permettant d’enchaîner les tâches humaines”, loin devant “un système d’aide à la prise de décision” qui selon 40 % des entreprises interrogées, correspond à une définition du BPM.

Un démarrage au niveau départemental

Jemm Research, dans son étude, relève également une contradiction évidente en matière d’adoption. Si pour 70 % (64 % pour les informaticiens) des sondés, le département “cœur de métier” est celui qui devrait bénéficier le plus des outils de BPM, il apparaît que “les démarches BPM sont souvent limitées à des domaines non stratégiques pour permettre un apprentissage progressif”, constate le cabinet. On démarre petit donc, pour monter en puissance dans l’apprentissage et “acquérir de l’expérience dans la démarche”, commente Christophe Toulemonde, directeur du cabinet. Là également où le ROI est très rapide. Ainsi Jemm Research illustre ce propos en pointant du doigt le manque de maturité des entreprises sondées en matière de BPM. Deux-tiers des répondants ont des projets en phase de maturation - avec des problématiques simples et limitées - principalement au niveau départemental, ou des démarches informelles pour stimuler l’apprentissage. Plus de 36 % des sondés affirment avoir de vraies démarches et des déploiements de BPM en cours à travers toute l’organisation. 42 % n’ont quant à eux pas de projet du tout, ou en prévoient dans les prochains 18 mois.

Le DSI, moteur du BPM en entreprise

Notons également que la DSI joue un rôle central dans l’adoption du BPM, tant au niveau du département susceptible de bénéficier le plus des outils dans leur processus, qu'en tant que partenaire stratégique des directions métiers. Plus de 57 % des sondés estiment que le rôle de la DSI est primordial ou important dans une démarche BPM. Jemm Research parle de son côté de responsabilité partagée tout en nuançant : “ici encore se dessine une relation idéale entre les métiers et l’informatique où ces deux organisations partageraient les mêmes objectifs, les mêmes contraintes et subiraient les mêmes pressions.” Une relation éloignée de la réalité. Surtout si on considère d’autres conclusions de l’étude qui citent parmi les principaux obstacles, “la difficulté à faire collaborer plusieurs départements pour des processus transverses”, à plus de 61 %, et “la résistance au changement des utilisateurs” (pour 38,7 %). Face à ce constat, et comme dans beaucoup de démarches qui visent à aligner l’IT sur le métier, la question du financement de ces projets et du partage des coûts reste entièrement ouverte.

Télécharger l'étude sur le site www.lentrepriseintelligente.fr

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