Les clés USB sécurisées ne connaissent pas la crise

Sur le salon IT Partners, qui vient de s’achever à Paris, les constructeurs et distributeurs de supports de stockage amovibles sécurisés avaient la mine réjouie. Une raison à cela : cette activité ne connaît pas la crise. Certains s’attendent même à ce que le contexte économique morose dope leurs ventes.

p10http://beta.lemagit.fr/wp-content/uploads/2009/06/cedx4o6wlhah7f2fbc5jgp333ukyckri.jpgAlain Takahashi, directeur général d’Hermitage Solutions, est de bonne humeur. Il faut dire qu’il distribue en France les périphériques de stockage amovibles sécurisés de FlagStone, IronKey et MXI, des produits dits haut de gamme au sens où ils jouissent de certifications telles que FIPS, mais aussi qu’ils ne nécessitent pas, pour leur utilisation, l’installation de logiciels sur le poste de travail, et donc, pas de droits d’administration. Et pour Alain Takahashi, le contexte actuel semble plutôt favorable.

« Depuis la crise, depuis novembre-décembre, le ré-examen des politiques de sécurité interne revient à l’ordre du jour. Et il y a moins de résistance de la part des utilisateurs. » Comprendre, entre les lignes, que les utilisateurs sont trop occupés à s’inquiéter de protéger leur emploi pour combattre les initiatives sécuritaires à l’intérieur de leurs entreprises… Bref, « on s’oppose un peu moins au RSSI par les temps qui courent. » Mais ce phénomène n’agit pas seul. Chez Bull, Emmanuel Forgues, chef de produit Globull – un disque dur sécurisé –, explique : « la sécurité ne connaît pas la crise ; en période de crise, les entreprises sont plus regardantes sur les droits d’accès à leurs données. […] La crise, avec Globull, on ne la verra pas maintenant, même si le prix est élevé. » Et pourtant, concède-t-il, son produit reste « un produit de niche. »

Une clientèle de plus en plus large

Du coup, Alain Takahashi identifie très logiquement deux types de clients, répartis entre une première et une seconde génération : « la première génération, ce sont des personnes qui elles-mêmes avaient conscience du besoin de protéger leurs données contre la perte ou le vol. Ce sont des grands comptes autant que des particuliers, gestionnaires de fonds privés par exemple. » La seconde génération « est apparue depuis un an ; il s’agit d’utilisateurs qui suivent la politique de l’entreprise. » Pour le patron d’Hermitage Solutions, jusqu’à l’an dernier, « c’était ‘tendance’ d’avoir une clé sécurisée, y compris parfois dans des grands groupes français qui en utilisaient à l’étranger mais pas dans l’Hexagone » Une façon d'affirmer : les autres perdent leurs données, mais ça n'existe pas en France. Un état d’esprit qui semble avoir largement évolué au point d’expliquer, au moins en partie, l’évolution de la demande.

p10http://beta.lemagit.fr/wp-content/uploads/2009/06/amsei7luuzuvyeqeneor43cuetatrsym.jpgPour Globull, Emmanuel Forgues raconte que, l’appareil [né, semble-t-il, d’une commande publique, NDLR] s’est déjà étendu à une large clientèle.« Par métier, on peut par exemple citer les experts comptables qui sont intéressés par le produit pour transporter, avec eux, leur GED avec les documents de leurs clients. L’intégration des certificats au Globull leur permet en outre de signer leurs courriers électroniques avec un même et unique appareil. Il y a aussi des médecins qui veulent le proposer à des infirmières pour leur permettre de travailler à domicile en toute sécurité. » Et puis, plus généralement, il y a des besoins : « dans l’informatique, on risque souvent un problème de dos lié, notamment, au transport de l’ordinateur portable à l’épaule ; là, je prends mon Globull et je peux démarrer dessus mon ordinateur personnel, à la maison, et retrouver mon environnement de travail professionnel. »

Des demandes très simples

Mais, pour l’essentiel, et malgré les efforts des constructeurs pour se différencier par les services proposés par leurs clés sécurisées – SSO, gestion des certificats, environnement de travail virtualisés, etc. – le cœur de la demande semble se concentrer sur un point : « le transport de données chiffrées, » explique Alain Takahashi. « Après, il y a des clients qui ont des demandes spécifiques, tant en termes de services que de formats physiques. C’est pour cela que nous cherchons à distribuer une gamme de produits aussi complète que possible – avec trois acteurs pour le moment. » Reste une difficulté, sur le plan commercial : « aujourd’hui [en termes de contrats], nous avons les deux extrêmes ; ou bien il s’agit de projets avec des milliers de clés, ou bien ce sont deux ou trois clés. Mais Alain Takahashi s’attend à une évolution du marché, dans le courant de l’année 2009, une année qu’il qualifie à l’avance de « chaotique », sans que ce soit péjoratif.

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