Cet article fait partie de notre guide: Guide 2023 des alternatives locales à Office 365

L’essentiel sur l’alternative de Jamespot à Office 365

Le spécialiste français du réseau social d’entreprise et du Digital Workplace propose depuis 2021 une suite collaborative complète, qu’il positionne comme un concurrent « souverain » de G Suite et d’Office 365.

« Il n’y a pas d’alternatives crédibles à Office 365 ». L’argument est souvent invoqué par les organisations qui choisissent de prendre une suite collaborative américaine. En réponse, plusieurs éditeurs européens ont lancé des offres positionnées ouvertement comme des alternatives « souveraines » à Microsoft ou Google Workspace. Parmi eux, le français Jamespot.

Pour Alain Garnier, son président – et membre fondateur du collectif Play France Digital (qui promeut les alternatives IT locales) – « ce qui est “nouveau” est plus le fait d’assumer publiquement et de se lancer tel quel [en concurrents de Google et Office 365] », analysait-il en 2021 pour LeMagIT lors de la présentation de son offre. Dans la foulée, TalkSpirit ou Linagora confirmaient cette tendance, tout comme Oodrive en 2023.

Un Office 365 made in Jamespot

« Notre offre vient en compétition directe avec Office 365 car elle peut le remplacer ou le compléter pour l'améliorer. »
Alain GarnierJamespot

Jamespot, spécialiste des réseaux sociaux d’entreprises et du Digital Workplace depuis 2005, s’est donc aventuré sur ce segment en 2021 pour venir « en compétition directe avec Office 365 […] car on peut le remplacer ou le compléter pour l’améliorer », assure Alain Garnier.

« Notre spécificité est depuis le début de fournir une plateforme collaborative complète, ce qui se traduit par plus d’une centaine d’apps dans le Jamespot Store », insiste-t-il. Autrement dit, la stratégie est de dépasser la seule bureautique et de se confronter à une offre plus « holistique » comme Teams.

Pour y arriver, Jamespot a fait une première incursion dans la visio. D’abord via un partenariat avec les Bretons d’Apizee. Ensuite en implémentant Jitsi sur Outscale pour proposer une visioconférence souveraine et sécurisée (sur le modèle de Tixeo).

Dans le détail, la solution se compose de plusieurs éléments : un agenda, un espace de stockage de fichier (sur une technologie maison), un outil d’édition collaborative (LibreOffice ou OnlyOffice au choix), une messagerie instantanée, une visio (Jitsi ou Apizee), et une messagerie (Bluemind ou Alinto). « Bluemind est la meilleure option pour ceux qui souhaitent rester dans le modèle Outlook en front. Alinto est une autre option, notamment pour les déploiements de mails IMAP et un front Web », précise Alain Garnier.

S’ajoutent des outils de gestion de projets, de formulaires, d’intranet, d’organigramme, etc.

Depuis son lancement, cet « Office 365 made in Jamespot » s’est étoffé. Alain Garnier cite en exemple l’ajout d’une application de gestion de grands réseaux pour déléguer les droits d’administrateurs sur des sous-ensembles, ou le no-code/low code avec Studio pour « créer sans code une application métier à base de formulaires qui peut ensuite être mise dans notre système de Workflow (groupe de demandes, Smart Process, etc.) ».

Jamespot a par ailleurs fait l’acquisition de la société Ftopia, spécialisée dans la synchronisation de fichiers entre le cloud et les postes de travail pour ajouter cette capacité à son Drive.

OVH ou Outscale (Dassault Systèmes) au choix

Côté infrastructure, les outils de Jamespot peuvent être hébergés sur OVH ou sur Outscale.

Les prix par utilisateur et par mois de la suite de Jamespot varient de 5 € à 15 €. Elle nécessite de souscrire à un des plans de l’éditeur. La version sur Outscale est à part, dans le plan Vault dédié aux organisations sensibles.

La suite peut également être complétée, en fonction des besoins des entreprises, par la centaine d’apps sur le « store » de l’éditeur évoqué par Alain Garnier.

Dans les évolutions envisagées, Jamespot travaille avec le Britannique Collabora (un des principaux contributeurs de LibreOffice) et le coréen Hancom pour diversifier les sources de sa brique d’édition de documents.

« Ces trois solutions [les deux citées et OnlyOffice] nous permettent d’assurer industriellement l’approvisionnement de ce composant majeur d’une suite bureautique », confie Alain Garnier au MagIT.

La suite devrait continuer à s’enrichir. Lauréat d’un appel à projets de l’État initié en 2022 pour des « Alternatives innovantes aux suites bureautiques », l’éditeur va bénéficier de 13 millions d’euros de financement. « Ce qui nous donne une assise forte pour le développement de la suite », se réjouit Alain Garnier.

Un combat (pas) perdu d’avance ?

Reste que la position dominante de Microsoft – et dans une moindre mesure de Google – est un défi qui reste encore à relever. En octobre 2021, Jamespot et sept autres éditeurs français appelaient l’État à ne pas considérer la bataille du collaboratif comme perdue et à initier une « politique d’achat ». En vain ?

« L’inertie est réelle, on ne gomme pas 30 ans d’habitudes Microsoft en un tour de main, mais on voit des signes qui nous rendent confiants. »
Alain GarnierJamespot

« L’inertie est réelle, on ne gomme pas 30 ans d’habitudes Microsoft en un tour de main », concède Alain Garnier, « mais on voit des signes qui nous rendent confiants. Notamment l’arrêt de déploiement de solutions 100 % Microsoft pour aller vers des panachés ».

Autre signe positif pour Jamespot, « nous avons signé ces derniers mois, plusieurs collectivités territoriales, des agglomérations, des villes, etc. qui nous ont choisis pour notre richesse fonctionnelle dans un cadre souverain ». L’éditeur revendiquait déjà en 2021 la DGAFP et la CNAM comme utilisateurs de ses outils dans une logique « collaborative ».

Le dirigeant insiste. Ce serait la qualité de la suite qui emporterait les décisions. « C’est avant tout notre solution qui plaît : son ergonomie, son évolution et son prix. Et elle rassure ensuite par sa sécurité et son respect des critères éco responsables, dont la souveraineté ».

Quant à l’appel à un achat public fléché vers des acteurs locaux, Alain Garnier l’assure : il aurait été entendu. « Le plan “Je choisis la French Tech” [a] des objectifs chiffrés pour les acteurs publics, qui s’engagent à doubler leurs achats vers l’écosystème d’ici 2026. C’est un changement majeur qu’il faut souligner et qui va se sentir sur le marché en 2024 », prédit-il.

Article initialement publié le 07/09/2020, mis à jour le 20/07/2023.

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