Microsoft met en boîte sa plate-forme Azure

Offrir une solution clé en main pour la création de nuages informatiques privés facilement intéropérables avec des nuages publics. C’est l’idée qui semble animer Microsoft avec la présentation d’un concept - pour l’heure encore assez flou - d’appliance permettant de déployer la plateforme de cloud de l’éditeur, Azure, dans un contexte privé. Reste à trouver des constructeurs et... un modèle commercial.

Pour Steve Ballmer, Pdg de Microsoft, l’idée est simple : «permettre à notre clients de profiter de la même infrastructure [que nous], conçue à partir de tout ce que nous avons appris avec Windows Azure et SQL Azure.» Bob Muglia, président Server and Tools de Microsoft, précise le besoin : «comment [permettre à un client de] faire fonctionner Azure dans son centre de calcul ?» Et la réponse de tomber : en enfermant un petit bout d’Azure dans une boîte, une appliance. L’idée est donc simple : proposer une version d’Azure en Cloud privé. Avec, donc, un niveau de contrôle supplémentaire, par rapport à un cloud public : « ça reste un service, fourni par Microsoft, mais il est possible de contraindre les données à ne pas sortir du cloud privé, décider des mises à jour à appliquer, etc.» Lesquelles seront néanmoins poussées par Microsoft soucieux de maintenir précisément une certaine continuité entre Azure public et Azure privé. 

Un concept encore bien peu concret

p1010621Pour l’heure, l’appliance Azure ne devrait être proposée que par Dell, Fujitsu et HP, via EDS - il est à noter que Dell et HP sont déjà les deux fournisseurs retenus par Microsoft pour les serveurs de son offre de cloud public Azure.  HP est en outre, pour l’heure, le seul constructeur de "l’appliance". Microsoft assure que d’autres suivront, mais ceux-ci devront suivre un cahier des charges technique défini par l’éditeur et pour l’instant gardé secret. Interrogé sur le sujet, Bob Muglia explique que Microsoft entend «prévalider et tester le matériel», sur ses propres infrastructures, et qu’il prévoit de «donner accès aux spécifications [de l’appliance] aux constructeurs tiers et aux clients qui le souhaiteraient, pour validation.» Mais aucun calendrier d’extension de la disponibilité de cette appliance n’est avancé. Pas plus, d’ailleurs, que la moindre indication sur le modèle commercial et tarifaire retenu. Sollicité sur ce point, Bob Muglia n’exclut pas un modèle à l’abonnement ou en location, qui serait «pertinent». Et de préciser néanmoins que rien, sur cette question, n’a encore été arrêté. On sait juste que le premier client de l'offre privée Azure n'est autre que le géant du commerce en ligne américain eBay.

Des partenaires circonspects

Du côté des partenaires, outre eBay, Dell et Fujitsu, qui sont montés sur scène à l’occasion de la présentation de ce qui ne ressemble pour l’heure qu’à un concept, l’humeur est à la prudence. Et surtout aux questions. Car, si nombre de constructeurs s’accordent à estimer que Microsoft cherche là à les rassurer - en leur promettant une place étendue dans le modèle commercial d’Azure -, la plupart de ceux que nous avons rencontrés s’interrogent : «est-ce que mes clients pourront le mettre directement dans leurs datacenter ? est-ce que ce sera à moi de l’installer sur mes infrastructures puis de le mettre à disposition ? Selon quel modèle économique ?»

Reste que certaines considérations réglementaires pourraient aider Microsoft à aller un peu plus rapidement de l’avant : contraintes sur les données bancaires, sur les données personnelles, sécurité des données - y compris aux yeux des autorités américaines avec le Patriot Act... le cloud public fourmille d’incertitudes pour les entreprises, notamment sur le vieux continent. Marc Silvester, CTO de Fujitsu Global Group, l’a bien compris : la possibilité de mixer cloud public et privé, de manière souple, pourrait selon lui constituer un début de réponse et aider à l’adoption d’Azure. Et au passage des offres des partenaires de Microsoft autour du nuage de l’éditeur. Charité bien ordonnée...

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