Rachat de RBS WorldPay par Atos : le premier "gros coup" de Thierry Breton ?

Nos confrères du Figaro révèlent ce matin le projet de Thierry Breton : mettre la main sur RBS WorldPay - géant des paiements électroniques mis en vente par la Royal Bank of Scotland - pour le fusionner avec Worldline, l'activité d'Atos-Origin déjà spécialisée sur ce créneau. La direction de la SSII est manifestement attirée par les marges confortables de cette activité.

Selon le Figaro, Atos-Origin étudierait le rachat de RBS WorldPay, entité spécialisée dans les transactions électroniques filiale de Royal Bank of Scotland (RBS). Cette activité est mise en vente par l'établissement que Bruxelles pousse à valoriser certains actifs en compensation du soutien public que la banque a reçu pour éviter le naufrage.

Comme le signalent nos confrères, cette opération constituerait un gros morceau à avaler pour la SSII dirigée par Thierry Breton. RBS WorldPay est évalué entre 2 et 2,5 M€, quant Atos ne pèse que 2,6 M€ en bourse. Le rachat donnerait toutefois à la société française une surface importante dans les paiements électroniques, un segment identifié comme une priorité stratégique par Thierry Breton, en raison de ses marges bien plus confortables que celles des services informatiques.

En 2009, l'activité d'Atos-Origin spécialisée dans les transactions électroniques, Worldline, a réalisé 879 millions d'euros de chiffre d'affaires pour une marge opérationnelle de 14,9 %. Alors que le groupe dans son ensemble n'affiche que 5,7 % de marge.

Une volonté de croître dans les transactions électroniques

Lors de l'annonce de ses résultats annuels, Atos-Origin avait d'ailleurs clairement indiqué que Worldline serait un des principaux moteurs de la croissance dans les années qui viennent. La SSII annonçait avoir lancé un programme visant à étendre les offres de Worldline - aujourd'hui centrées sur la France - dans ses autres implantations internationales. Avec pour priorités le Bénélux, la Grande-Bretagne, l'Espagne et la Chine. D'ici à 2013, Atos s'était fixé pour objectif de doubler le chiffre d'affaires de sa branche Worldline, pour atteindre 1,6 Md€.

L'acquisition de RBS WorldPay, qui revendique une présence dans 40 pays, permettrait d'aller bien au-delà de ce plan. Reste que d'autres acquéreurs devraient se manifester, RBS ayant expliqué avoir reçu des manifestations d'intérêt de pas moins de 40 sociétés pour cette activité. Le Figaro signale que la remise des offres indicatives à RBS est attendue pour le 7 avril.

En septembre dernier, des rumeurs avaient déjà prêté à Atos la volonté de racheter un autre spécialiste des paiements européens, le transalpin SIA SSB (un intermédiaire de paiement détenu par un regroupement de banques italiennes). L'opération n'avait pas abouti. Une cible toutefois bien plus modeste que RBS WorldPay, SIA SSB ne dégageant qu'un peu plus de 300 M€ en année pleine. La transaction était alors estimée entre 350 et 400 M€, soit largement dans les capacités de la SSII, qui dispose d'une ligne de crédit non activée de 1,2 milliard d'euros pour effectuer des acquisitions. Ligne qui, à elle seule, ne suffira pas à mettre la main sur RBS WorldPay.

Pour approfondir sur SSII, ESN

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