Un an après la mort de son activité PC, Nec Europe joue sa carte dans les infrastructures

Après la fin de son activité PC, Nec tente de se faire une place sur le marché européen des infrastructures, dans la lignée de sa stratégie globale. Reste à imposer son nom chez des grands comptes contrôlés majoritairement par les grands noms américains.

Nec = PC. C'est cette équivalence naturelle sur le marché français que Tong Chhor, le directeur exécutif du Japonais en Europe, s'emploie à briser. Voici environ un an, après de lourdes pertes, le groupe a en effet mis fin à son activité PC en Europe, entraînant la disparition de l'unité d'assemblage d'Angers et de ses quelque 400 emplois. "Depuis, nous sommes engagés dans la transformation de nos activités", explique Tong Chhor, ancien de Sligos, Sun, Forefront et Osiatis (auquel il a vendu sa société spécialisée dans la sécurité), arrivé dans le groupe il y a environ 2 ans.

Virtualisation du poste de travail : un pionnier
"La virtualisation du poste de travail, Nec en parle depuis 2005", relève Tong Chhor, le directeur exécutif européen du Japonais. En plus d'une offre  propriétaire (Virtual PC Center) - la plus intégrée, selon le dirigeant, puisqu'elle comprend un terminal convergent téléphonie-informatique -, le constructeur a adapté sa gamme en proposant les solutions de VMware, Xen ou Microsoft. La CNP est aujourd'hui en production avec la solution Virtual PC Center, solution également en tests chez Carrefour.
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Certes, le groupe japonais est présent en France au travers de ses intégrateurs (Bull, Stratus, EMC, NetApp), mais il entend surtout bâtir une identité de fournisseur de solutions d'infrastructure. "Nous possédons des gammes de serveurs x86 et Itanium ainsi que des logiciels d'administration (comme ExpressCluster pour les environnements système, ou SigmaSystemCenter pour l'administration de datacenters, NDLR). Mais encore faut-il que nous puissions accéder aux consultations faites sur le marché, explique Tong Chhor. Notre activité PC prenant beaucoup de place, nous n'avions pas commercialisé ce portefeuille auparavant". Le directeur général européen explique notamment entrer dans des comptes par la carte des serveurs à tolérance de panne, où Nec possède des solutions évitant la mise en œuvre de clusters. En Espagne, le Japonais est devenu l'un des fournisseurs de serveurs majeurs de l'opérateur Telefonica. En France, la marque compte parmi ses clients Météo France, la Caisse des dépôts, la CCI de Lyon ou encore le Port Autonome de Marseille.

Vers une unification du porte-feuille de solutions

Juridiquement, cette réorientation est portée par la transformation de Nec Computers, l'ex-entité évoluant sur le marché PC en France, en Nec IT Platform, modification qui sera effective le 1er avril. La structure emploie une centaine de personnes. Nec France, première filiale du Japonais dans l'Hexagone historiquement et spécialisée sur le marché des télécoms, est rebaptisée Nec Carriers. Passée cette réorganisation, Tong Chhor promet une unification du porte-feuille des différentes entités et une nouvelle organisation portant l'intégralité de l'offre en 2011. Au Japon, la société vient justement d'annoncer la convergence de trois de ses principales divisions - réseaux, serveurs et télécoms - pour proposer des solutions intégrées, en rapport avec l'évolution de l'IT vers le cloud computing (stratégie baptisée One Nec).

"La volonté du groupe est d'établir une stratégie globale en investissant à long terme. Le marché japonais étant saturé, Nec cherche à se développer en Europe, en développant son réseau de distribution, ses relations avec les clients finaux et des partenariats avec des éditeurs", explique Tong Chhor.

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