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Fujitsu appuie son IA de pointe sur Nutanix

Du fait de ses particularités linguistiques et économiques, le Japon investit beaucoup dans des LLM spécialement adaptés à ses usages. Parmi ceux-ci, l’impérieuse nécessité de fonctionner en vase clos est concrétisée par le système NAI de Nutanix.

Le constructeur japonais Fujitsu a développé un LLM optimisé pour la langue japonaise, Takane, et il a spécifiquement choisi la plateforme de virtualisation Nutanix pour le distribuer. Plus exactement la version NAI (Nutanix enterprise AI), une déclinaison préconfigurée du système, qui regroupe tous les outils (chatbot, RAG, etc.) permettant à une entreprise d’exploiter une IA dans une coquille, sans que les données privées en sortent.

La version NAI est idéalement exécutée depuis des serveurs sur site, de préférence en conjonction avec la version NCP (Nutanix Cloud Platform) qui permet de répartir un pool de puissance de calcul entre plusieurs directions métier. Mais NAI est également disponible en version SaaS, c’est-à-dire hébergée dans un cloud externe, public ou privé.

On l’ignore de ce côté-ci de la planète, mais les entreprises japonaises ont des règles aussi strictes qu’en Europe, si ce n’est plus strictes, concernant la souveraineté des données.

Nutanix à l’honneur des infrastructures pour l’IA

Accessoirement, Nutanix se félicite d’avoir été choisi pour exécuter la première IA optimisée pour la langue japonaise. Takane offre ainsi aux Japonais des performances supérieures aux LLM génériques, car il prend en compte des particularités linguistiques spécifiques, comme les jeux de caractères mixtes (hiragana, katakana et kanji), les sujets omis et les expressions honorifiques nuancées, courantes dans les communications d’affaires au Japon.

Fujitsu proposera d’exécuter sur site ses versions prêtes à l’emploi de Takane + NAI depuis les infrastructures hyperconvergées qu’il fabrique, les machines PrimeFlex. C’est donc aussi un moyen pour Nutanix de devenir le système officiel de ces matériels.

La possibilité d’exécuter NAI en cloud est présentée comme un moyen de faire du cloud hybride, à savoir délester ponctuellement des charges de travail excédentaires et non critiques sur des infrastructures en ligne payables à l’usage. De plus, déployer NAI dans un cloud public permet de lier l’IA avec d’autres applicatifs SaaS, pour peu que les données aient été nettoyées de toute information sensible en amont. Cette fonction fait partie de celles incluses dans NAI.

Une avancée japonaise dans la prise en compte des spécificités locales

Plus largement, la collaboration Fujitsu-Nutanix s’inscrit dans un contexte de grand développement national, au Japon, des capacités en matière de LLM. Motivés par des besoins linguistiques, des préoccupations liées à la souveraineté des données et une stratégie économique tournée vers le marché intérieur, les géants japonais de la technologie et les instituts de recherche ont lourdement investi dans des modèles de base formés principalement sur des données japonaises.

Parmi les efforts notables, citons le LLM Tsuzumi de NTT, ou encore les investissements de SoftBank dans le développement de l’IA générative, via une nouvelle coentreprise formée avec OpenAI. L’enjeu est de développer des agents d’IA adaptés aux besoins uniques des entreprises japonaises.

En décembre dernier, NEC a lancé son modèle Cotomi amélioré, qui battrait des records de précision et de performances dans les tests de référence en langue japonaise. En outre, le constructeur affirme avoir développé des technologies capables de doubler l’efficacité de calcul des GPU lors des traitements en IA générative.

Le gouvernement japonais a également manifesté son soutien à la création d’un écosystème national d’IA, qu’il considère comme essentiel pour la compétitivité du pays et afin de garantir que les modèles d’IA s’alignent sur les contextes culturels et commerciaux japonais. Même si moins d’efforts techniques sont nécessaires pour faire travailler les IA dans des langues occidentales différentes de l’anglais, il ne fait nul doute que les progrès réalisés au Japon pourraient être déclinés, afin d’optimiser l’utilisation de l’IA dans les différentes zones linguistiques de l’Europe..

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