Turbulences autour du projet de cloud hexagonal Andromède

Après le retrait annoncé de Dassault Systèmes de la structure Andromède, c'est le branle bas de comabt pour trouver un remplaçant à l'éditeur de logiciel. Les noms de CapGemini et d'Atos tiennent la corde. le Pdg de ce dernier a ainsi indiqué aujourd'hui être prêt à discuter avec l'Etat pour rejoindre Andromède.

Les turbulences continuent autour du projet de cloud bleu-blanc-rouge Andromède. Ce projet, dont nous nous faisions l'écho en septembre 2011 est censé donner naissance à une plate-forme de cloud à grande échelle 100% française. En septembre, la structure capitalistique du projet avait été officialisée. Andromède devait officiellement prendre la forme d’une co-entreprise, dont un tiers du capital serait financé par l’Etat, à hauteur de 135 millions d’euros - issus du Grand Emprunt. Thalès en détendrait 13,3% (avec un apport de 30M€), Orange / France Télécom 26,7 % et donc Dassault Systèmes 26,7% également. Cette structure a été remise en cause en décembre avec l'annonce du retrait de Dassault Systèmes suite à un différent profond avec France Télécom.

Désaccord entre Dassault Systèmes et Orange

Le président et CEO de Dassault Systèmes à claqué la porte d'Andromède du fait de multiples désaccords avec Orange.

Bernard Charlès, le directeur général de Dassault Systèmes, aurait alors envoyé une lettre à Orange et Thalès ainsi qu’à René Ricol, Commissariat général à l'investissement, en charge du Grand Emprunt et à Augustin de Romanet, de la Caisse des Dépots, leur indiquant sa décision. "Ce n'est pas sans regret ni amertume que je dois prendre cette décision après deux années d'efforts", explique le DG de l’éditeur français n°1, dans ce courrier dévoilé par nos confrères de la Tribune.

Dassault Systèmes explique notamment qu'il n'a pu s'entendre avec Orange au sujet d’une clause de non-concurrence, clause viant à empêcher les partenaires de la co-entreprise à ne pas pousser leurs offres auprès des futurs clients Andromède. En clair, Dassault Systèmes voulait s'assurer qu'Orange n'utilise pas Andromède comme un cheval de Troie pour draguer de nouveaux clients. La société souhaitait donc une  clause d'une durée assez longue tandis qu'Orange la voulait plus courte.

Mais le principal point d'achoppement a sans doute été le prix demandé par Orange pour l’hébergement des services Andromède. Orange Business Services doit en effet fournir de façon exclusive ses services d'hébergement à Andromède et il semble que Dassault Systèmes jugeait ces tarifs bien trop élevés au regard des prix constatés sur le marché. Or la question du prix de l'hébergement est essentielle car elle conditionne l'aptitude d'Andromède à se positionner comme un concurrent crédible des offres de cloud des géants internationaux comme Amazon, RackSpace ou Microsoft.

Atos en chevalier blanc ?

Après "SoftWar', voici que Thierry Breton s'implique dans les "CloudWars" à la française.

Le retrait de Dassault a immédiatement fait s'interroger sur l'entrée d'un partenaire supplémentaire en remplacement de l'éditeur. Initialement, deux SSII d'origine française, Atos et CapGemini s’étaient positionnées pour entrer dans le consortium Andromède. Dans notre article, du 22 décembre, nous indiquions que l'hypothèse Atos était vraisemblable, son PDG, Thierry Breton, connaissant bien les rouages de l’Etat et de France Télécom et étant de ce fait capable de de naviguer au sein du mécano industriel complexe qu’est la structure Andromède. En décembre, Gilles Grapinet, le directeur général adjoint de la SSII déclarait à nos confrères des Echos être prêt « à discuter des modalités de participation avec l'ensemble des parties prenantes du projet et à mobiliser les investissements nécessaires à son développement ». Aujourd'hui, Atos est allé plus loin par la voix de son PDG qui s'est déclaré prêt à discuter avec l'Etat pour rejoindre Andromède. on pourrait donc se diriger vers une organisation modifiée alliant Atos et Orange Business Services au sein de la structure Andromède, si toutefois France Télécom accepte l'entrée d'une SSII rivale dans la structure.

On devrait sans doute en savoir un peu plus sur le mécano final de la structure d'ici la fin du mois. Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a en effet donné rendez-vous le 20 janvier aux entreprises impliquées dans le dossier afin de réaliser un point d'étape, après le retrait de Dassault Systèmes. Orange Business Services a, de son côté, prévu de faire un point sur ses activités cloud le 26 janvier dans le cadre d'un petit-déjeuner avec la presse où seront présents Vivek Badrinath, le Directeur Exécutif d'Orange Business Services et Didier Jaubert, le Directeur Global Services et Global Communications Solutions.

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