600 licenciements supplémentaires chez ST-Ericsson : la CGT en appelle à l'Etat

Un plan de licenciement supplémentaire chez STMicro qui touche cette fois la cofiliale ST-Ericsson. Un plan de trop pour la section CGT du groupe qui en appelle régulièrement à la responsabilité de l'Etat... actionnaire du groupe franco-italien. Cette fois, le syndicat pose de manière virulente la question de la politique industrielle du grouvernement dans le secteur microélectronique.

Après l'annonce par ST-Ericsson, la co-entreprise spécialisée dans les composants pour téléphones mobiles de ST MicroElectronics et Ericsson, d'un troisième plan de licenciements en moins de 18 mois - plan venant ajouter 600 suppressions d'emplois aux 1 700 déjà annoncées -, la CGT de ST Microelectronics s'est fendue d'un communiqué saignant posant la question de la politique industrielle du grouvernement dans le secteur microélectronique.

L'Etat est, il est vrai, toujours actionnaire à hauteur de près de 14% du capital (l'équivalent de son homologue italien) et prêche depuis plusieurs mois son attachement au secteur des hautes technologies et de la micro-électronique. En augmentant sa participation dans le fondeur en février 2008, l'Elysée faisait d'ailleurs remarquer que "cette transaction vise à préserver l'indépendance de l'entreprise et la stabilité de son actionnariat, tout en favorisant son développement à long terme et son rôle dans le secteur des nanotechnologies en France".

Las, l'Etat actionnaire ne semble guère se comporter différemment des autres actionnaires de la société et ne s'est pas opposé au nouveau plan de réduction d'effectif. Plus grave selon les syndicats, le dernier plan n'affecte pas que la production, mais touche directement aux effectifs de R&D. Et la CGT de faire la leçon aux dirigeants de l'entreprise en rappelant qu'on "ne peut réussir de telles fusions sans des objectifs de long terme" et d'interpeler l'Etat par un provoquant : "Mais que fait donc l'Etat actionnaire ? Le Gouvernement ? M. Sarkozy ?".

Rappelons que ST a inscrit dans les comptes une perte opérationnelle de 75 millions de dollars lié à l'activité de ST-Ericsson pour un CA de 704 millions de dollars, contre un résultat opérationnel positif de 22 millions de dollars l'an passé (pour un CA de 696 millions de dollars). Cette perte n'incluent pas une provision de 15 millions de dollars pour restructuration. ST note également que le sezcond plan de réduction d'effectifs chez ST-Ericsson portant sur 1200 personnes et annoncé en avril 2009 n'a pas encore eu d'impact positif dans les comptes, les licenciements étant toujours en cours. Il devrait commencer à faire sentir ses effets au 4e trimestre. Signalons que pendant ces restructurations, la position de trésorerie disponible de ST a continué de s'améliorer. Au 26 septembre 2009, la firme affichait ainsi une position de trésorerie positive de 1 576 millions de dollars contre 989 millions de dollars un an plus tôt.

Pour approfondir sur Constructeurs

Close