PDC 2009 : Microsoft, responsable, prône la transparence de ses procédures de développement

C’est un Microsoft très à l’écoute de ses développeurs qui s’est dévoilé à la PDC 2009. Une conférence clé dans le cycle de vie de l'éditeur car elle illustre son virage S+S (Software+Services - logiciel et services, en français), initié par Ray Ozzie et débuté officiellement par le lancement d’Azure. Pour Redmond, ce nouveau visage passera inévitablement par sa base de développeurs, qui joue un rôle prépondérant dans le cycle de vie des développements.

Développeurs, nous vous écoutons ! C'est l’un des messages, adressé aux développeurs présents à la PDC (Professional Developer Conference) 2009 que l'on pourrait retenir après les 3 jours passés sur la conférence développeurs de Microsoft. Une PDC 2009 qui place donc le développeur au centre des livraisons logicielles  - dans un timing accéléré, comme la sortie surprise de la bêta de Silverlight 4 - réalisées pendant ces trois jours. "Développeurs, vous êtes notre socle sur lequel repose Microsoft", une chansonnette que nous avons entendu fréquemment lors de la conférence.

Et pour cause : cette année constitue une année charnière pour Microsoft, poussé par une forte pression du Cloud Computing notamment, où s'entremêlent ses ennemis d'hier - comme IBM - , avec des nouveaux arrivants pure-players - comme Amazon, Salesforce ou Google. Digérer Windows 7, lancer Azure, préparer l'allumage d'Office et de SharePoint 2010, gagner du terrain dans les RIA, redorer son blason sur les navigateurs, souder un plus ses outils à son écosystème .NET, ces "12 travaux de Microsoft", exposés à Los Angeles, sont en partie l'illustration d'une entreprise qui montre ses muscles au monde de l'IT, portée par sa communauté de développeurs.

La transparence dans les cycles de développements

Et quoi de plus naturel que d’affirmer haut et fort leur rôle dans les cycles de développements des produits de la marque. Que leur avis compte, aussi, pour Microsoft. Ce clin d'oeil, Steven Sinofsky, président des divisions Windows et Windows Live chez Microsoft, y consacré tout une partie de son discours du 18 novembre - 2e jour de la PDC -  qui, de façon très pragmatique, a dévoilé, chiffres à l'appui, les procédures de contrôle et de mesure de la qualité des processus de développement de Windows 7. “Une démarche pleine d’humilité”, selon lui. Redmond joue donc la carte de la transparence, exposant, aux yeux de tous, les mécanismes de récupération des sacro-saints retours de testeurs (depuis la première bêta privée jusqu'à la RTM - Release to manufacture) ainsi que les outils utilisés par Redmond pour prendre le pouls de son système d'exploitation, alors qu’il était en gestation.

Pour Sinofsky, il s'agit même d'une affaire de responsabilité. "Nous avons appris qu'il était de notre responsabilité de savoir divulguer l'information sur nos produits, dit-il en substance. Microsoft passe ainsi dans l'ère post-Vista et, la main sur le coeur, s'engage à écouter ses développeurs. Presque un mea culpa. Voici la nature des retours de testeurs pour Windows 7 ainsi que les outils utilisés :

windows telemetry2"Nous avons appris [de vos expériences, NDLR]", scande-t-il ensuite, alors que défilent des slides sur des sujets très polémiques à leurs heures, comme le module UAC (User Access Control) et l'ouverture intempestives et très récurrentes de ses fenêtres. Ou encore en montrant publiquement les tests d'utilisabilité réalisés pour sonder à vitesse réelle, l'interface de Windows 7.
Même son de cloche pour Internet Explorer 9, le prochain navigateur Web de la marque, généralement très décrié (notamment pour son non-respect des standards) - Microsoft affirme qu'il sera plus respectueux des standards et plus rapide. Encore une fois, Redmond a appris et parle d'ingénierie responsable, d'expérience digne de confiance, d'intéropérabilité réelle, et d'innovation.

Bref, le visage d'un Microsoft revigoré qui veut montrer aux yeux du monde qu’il faudra encore compter sur lui. Et ce ne sont pas les quelques 4 000 développeurs présents qui diront le contraire, surtout en repartant, en pleine crise économique, avec un portable, gratuitement.

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