Avec 11g R2, Oracle veut faire migrer la moitié des utilisateurs 10g

Compression, optimisation, mode en cluster, partitionning sont les points forts d'Oracle 11g R2 , la seconde mouture de la base de données Oracle 11g. Une version dont la mission est de permettre au géant de maintenir son rang de numéro 1 mondial du secteur. La réussite de cette mission passera largement par la séduction d'une large partie de sa base installée, toujours sur 10g.

C'est officiel : Oracle a mis à disposition via l'Oracle Technology Network (OTN), l'extranet destiné à ses utilisateurs, la version R2 d'Oracle 11g, son système de gestion de bases de données relationnelles. Oracle contrôle aujourd'hui presque 50% du marché mondial du secteur (en revenus). C'est dire l'importance pour l'éditeur du lancement de cette deuxième évolution alors que la firme peine à se sortir des griffes de la commission à la concurrence de l''Union européenne pour le rachat de Sun- et donc de MySQL. L'arrivée d'Oracle 11g se fait par ailleurs alors que la crise et passé par là, et que même si une timide reprise seble pointer à l'horizon, les budgets IT des entreprises restent largement en baisse.

Rien d'étonnant alors que l'heure soit à l'optimisation et à la consolidation. Deux termes que Mark Townsend, vice-président des activités Database Product Management chez Oracle a martelés à l'occasion d'un passage à Paris pour mettre en avant les qualités de 11g R2.

Au programme, Mark Townsend a notamment vanté les avancés apportés dans R2 notamment sur Oracle Real Application Cluster (RAC) qui permet une intégration de la base dans une architecture de Grid pour répartir et adapter la charge entre de multiples serveurs - ou pour bâtir des architectures plus tolérantes aux pannes. Il est aussi revenu sur RAC One Node, une déclinaison limitée de RAC qui permet notamment de protéger un petit cluster de serveurs Oracle contre les pannes et qui vise plutôt les applications moins critiques - entendez par là que la licence One Node devrait être moins chère qu'une licence RAC. Oracle RAC One Node permettra notamment le redémarrage à la volée d’une base de données sur un autre noeud du cluster en cas d’erreur sur le noeud original,mais aussi la migration sans interruption d’une instance de base d’un serveur à un autre (à la vMotion pour les machines virtuelles). RAC One Node devrait aussi simplifier les migrations et les upgrades

Oracle a également étendu des outils de gestion de stockage automatisé (Automatic Storage Management – ASM) avec une nouvelle brique : ASM Cluster File System, un module qui s'adapte en fonction du cycle de vie des données (actives ou passives) et propose un puissant outil de partionning en fonction de leur valeur d'activité. Dans le même ordre idée, Oracle a inauguré des fonctions de compression de données (Advanced OLTP Compression et Hybrid Columnar compression), qui selon lui permettent de réduire jusqu'à 4 fois l'espace occupé.

Un point qui constitue un des gros avantage de la R2, explique Jean Louis Paoli, chef de projet chez Marseille Gyptis International, qui intervient notamment dans la mise en place d'un système informatique de gestion logistique de la zone portuaire de Marseille. « Même si aujourd'hui les retours sur expérience sont faibles, R2 rassure d'autant plus que les problèmes de jeunesses sont résolus. Pour lui, la compression et les outils d'optimisation sont très liés au facteur performance de la base et c'est bien là que réside un de ses points forts. Lui et sa société, déjà équipé de 10g, évaluent une migration vers 11g R2, un processus qui comprend également le hardware. Notons au passage que Mark Townsend a également rappelé que le groupe s'efforçait de renforcer l'optimisation de la base sur les plates-formes de Sun.

Reste donc à convaincre les utilisateurs. Et Mark Townsend demeure confiant. « Entre 70 et 75% de notre base installée est sous 10g. J'estime que la moitié serait prêt à migrer vers R2, soit 35% de notre base en un an. » Pas de souci donc, les coûts de migration sur lequel il est resté très flou (il parle d'un quart de coûts de la mise à jour) ne seront pas impactants estime Oracle - ce qui reste à démontrer.

Pas de souci non plus quant à l'arrivée sur le marché de SQL Server 2008 R2, le serveur de bases de données de Microsoft prévu pour la mi-2010. Si l'on en croit Mark Townsend, « Microsoft et IBM ne font que suivre Oracle, avec un certain décalage». Si Oracle semble en effet conserver un certain leadership technologique, ses deux concurrents se font toutefois un malin plaisir d'appuyer là où celà fait mal : leur prix, souvent sensiblement inférieurs à celui d'Oracle. Crise aidant, il sera intéressant de voir si ce facteur prend le dessus sur les considérations pûrement technique chez certains comptes.

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