Résultats : HP résiste, mais seulement grâce à l'absorption d’EDS

Désormais numéro 2 mondial dans les services, HP profite de l’intégration d’EDS pour présenter des résultats plutôt flatteurs dans un contexte difficile. Mais ses divisions historiques enregistrent des baisses d’activité très fortes et les baisses des prix sur le marché du PC mettent la marge à mal.

HP affiche des résultats plutôt flatteurs pour son troisième trimestre fiscal (clos le 31 juillet). Le constructeur voit son chiffre d’affaires reculer de 2 % à 27,5 milliards de dollars (croissance de 3,5 % à taux de change constant). Les bénéfices chutent de 19 % à 1,6 milliards de dollars. Mais cette résistance de l'activité doit tout à l'intégration d'EDS dans les chiffres du géant californien. Sans le renfort de la société de services, HP aurait du afficher une décroissance proche des 18 % selon nos calculs.

Pour la communication financière du groupe, l’intégration d’EDS tombe donc à pic. Une opération initiée il y a un peu plus d’un an avec le rachat de la SSII texane pour près de 14 milliards de dollars et dont les bénéfices sont plus rapides qu'attendu, à en croire Mark Hurd, patron du groupe. Il faut surtout comprendre que le Pdg de HP est allé plus vite que prévu dans ses plans de licenciements. 16 000 suppressions de postes sur les 25 000 envisagées à terme ont d'ores et déjà été effectuées.

Services : une croissance en trompe l'œil

Dans les services donc, l’activité est en hausse de 93 % à 8,5 milliards de dollars sur le trimestre, du fait de l'activité amenée par EDS dans le périmètre du groupe. Reste que la période est moins favorable que le début d’année qui avait vu HP enregistrer des croissances trimestrielles supérieures pour cette division. De facto, en comparant par rapport à la somme des chiffres d'affaires de HP Services et EDS en 2008, la branche services est bel et bien en recul sur un an. Et cette décroissance est à deux chiffres. En terme de segments, l’externalisation représente près de la moitié de l’activité services (48 %), contre 28 % pour les services technologiques, 16 % pour l’applicatif et 8 % pour le BPO.

Le groupe explique avoir gagné des contrats dans le secteur public ainsi que dans les télécoms (où HP a remporté le contrat d'externalisation d'Alcatel) et l’industrie. Sur ce dernier secteur, HP a également annoncé hier la signature d’un contrat d’envergure – via EDS donc - avec la branche américaine de Nissan. Si le montant n’a pas été communiqué, le contrat stipule que HP assurera la gestion, la standardisation et l’optimisation des infrastructures technologiques de Nissan aux Etats-Unis, notamment côté serveurs et stockage. Surtout, il s’agit d’un camouflet pour IBM, jusqu’alors partenaire du constructeur automobile aux Etats-Unis.

Serveurs & stockage, logiciels : des activités en forte baisse

Si les services consolidés résistent grâce à l'apport d'EDS, ce n’est pas le cas des autres divisions. S’il maintient son leadership selon les derniers chiffres publiés, HP a tout de même vu son chiffre d’affaires PC et portables chuter de 18 % à 8,4 milliards de dollars. Les livraisons ont bien progressé de 2 % mais au prix d'une baisse conséquente des prix et de la valeur, puisque les revenus ont chuté de 10 % sur les portables et de 26 % sur les PC de bureau.

Même constat côté division impression – jadis vache à lait du groupe - avec un chiffre d’affaire en recul de 20 % à 5,7 milliards de dollars.

Sur la partie plus orientée entreprises, la tendance est similaire avec une division serveurs et stockage qui poursuit son fort recul. Le chiffre d’affaires y est en retrait de 23 % à 3,7 milliards de dollars. L'activité logicielle est également en berne à 847 millions de dollars (- 22 %).

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