40% d’informaticiens supplémentaires au chômage en un an

Alors que l'on constate un recul, largement technique, du nombre total de chômeurs en France en juin, le taux de chômage des professionnels de l'informatique poursuit sa croissance. A la fin du mois dernier, il atteignait la barre des 4,88%. Surtout, les signes en provenance des SSII (gel des projets, moindre valeur des contrats, hausse de l’intercontrat) sont inquiétants. Les semaines à venir seront déterminantes.

Léger ralentissement de la croissance du chômage pour les informaticiens selon les derniers chiffres publiés par la Dares. Avec 24 400 professionnels de l’informatique (*) recensés au 30 juin le taux de chômage de la profession reste donc sous la barre des 5%. Mais avec une progression du nombre de demandeurs d’emploi de l’ordre de 4,3%, la situation demeure préoccupante. Et ce d’autant plus qu’au niveau national les chiffres sont plutôt meilleurs avec une diminution de 18 600 emplois par rapport à mai pour les demandeurs d’emploi en catégorie A. Une décrue largement technique (le nombre de chômeurs exclus des statistiques pour absence d’actualisation de situation au Pôle emploi explose), mais qui vient après plusieurs mois de hausse importante. Sur un an le nombre de demandeurs d'emploi reste en progression de 25,7 %.

Côté informaticiens, la situation est bien pire. En un an le nombre de demandeurs d’emploi du secteur a progressé de quasiment 40%. Venant après quelques années particulièrement porteuses, la crise a touché de plein fouet les services informatiques. Et encore, les signaux sont longtemps demeurés plutôt positifs. C’est désormais du passé et les résultats semestriels des SSII à paraître mi-août seront à suivre tout particulièrement. D’autant que les derniers chiffres sur le segment de l’externalisation font état d’une chute importante de la valeur des contrats au cours du 1er semestre.

Selon TPI (Technology Partners International) la valeur totale des contrats en zone EMEA accélère son recul avec une baisse séquentielle (par rapport au second semestre 2008) de 6% et annuelle de 48%. Si le BPO est le plus touché, l’infogérance – consommatrice en effectif - recule également. Surtout, ce sont les acteurs indiens qui emportent pour l’instant les principaux contrats, confortant la crainte – exprimée au début de la crise alors que les budgets IT des entreprises se resserraient – d’un recours exponentiel à l’externalisation offshore.

Pour l’instant les informations convergent autour d’une montée du taux d’intercontrat, même si ce dernier ne se traduit pas pour l'instant par des dégraissages massifs. Mais les efforts de la branche Syntec, qui se bat - contre les syndicats - pour avoir accès au dispositif de chômage partiel, montrent que de sérieux risques existent. Notons enfin, que les récentes annonces de licenciements (HP-EDS, Nortel, Alcatel-Lucent) portant pour partie sur des postes d’informaticiens n’ont pas encore impactées les chiffres de la Dares.

(*) Demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité)

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