Toujours plus d’informaticiens au chômage en mai et les nuages s’amoncellent

Encore un mois où le nombre d’informaticiens à la recherche d’un emploi a augmenté. Une progression certes ralentie mais qui est d’autant plus inquiétante que le plus dur pourrait être pour demain. Nouveaux diplômés sur le marché, augmentation de l’intercontrat dans les SSII, mise en place des plans de licenciements annoncés : l’automne pourrait s’avérer très compliqué pour les salariés du secteur.

La progression ralentit un peu, mais le chômage des informaticiens a continué de progresser sur le mois de mai. Et aucun signe ne semble devoir annoncer une inversion de tendance. Sur le dernier mois étudié par la Dares, le nombre de professionnels du secteur à la recherche d’un emploi est monté à 24 100 (+3 % par rapport à avril). Reste que, sur un an, la croissance est spectaculaire. Alors que les premiers signes de la crise – dans la traînée des subprimes – apparaissaient, les SSII – grosses consommatrices d’informaticiens – affichaient encore un moral au beau fixe et le nombre de chômeurs dans le secteur était quasiment au plus bas depuis le début de la décennie, à 17 800. Un an et une crise devenue mondiale plus tard la croissance est spectaculaire : +35,4 %. Pas loin de 5 % de la population d’informaticiens est donc désormais à la recherche d’un emploi.

Surtout, la croissance dans le secteur demeure relativement élevée à +3 % contre +1,5 % enregistrée sur mai pour la population totale des demandeurs d’emploi. Et les mois à venir seront déterminants. Si les projets au long cours ou l'infogérance apportent une forme de stabilité aux SSII, l'arrêt de régies et le gel des nouveaux projets par de grands donneurs d'ordre commencent à peser sur les SSII, qui voient leur taux d'intercontrat augmenter.

Jeunes diplômés face à un marché bloqué

Un phénomène que les SSII peuvent encaisser quelques mois en jouant sur quelques ficelles (congés, RTT, formations). Mais, faute d'une reprise des investissements en septembre, les sociétés de service pourraient prendre des mesures plus radicales. De même, les jeunes diplômés devraient débarquéser en septembre sur un marché pour le moins bloqué. Sans compter que les plans de licenciements annoncés – touchant, pour la branche IT, des informaticiens et d’autres corps de métier – ne seront en fait comptabilisés dans les statistiques du Pôle emploi qu’à l’automne.

Côté patronat, on annonce déjà des lendemain qui déchantent en poussant au maximum les négociations sur un droit d’accès de la branche au chômage partiel. En vain jusqu’à présent, les syndicats étant opposés à un accord global. Car, si les marges sont en danger, le secteur résiste finalement pas si mal à la crise. Mi-avril, Syntec informatique estimait ainsi que si la croissance ne serait pas au rendez-vous… il n’y aurait pas non plus de baisse globale du chiffre d’affaire du secteur, le syndicat patronal pariant sur une stagnation. Une relative solidité qui fait dire aux salariés que chômage ou chômage partiel n’ont pas de raison d’être actuellement.

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Sources : STMT-DARES, ANPE

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