Intel se prépare difficilement à entrer dans l’ère post-PC
Alors que le fondeur a connu des temps meilleurs, la période qui arrive s'annonce complexe : les ventes de PC s’effondrent et de nouveaux rivaux apparaissent sur le marché des serveurs. Le président Andy Bryant prépare ses troupes à un changement de cap.
Comme l’expliquent nos confrères du New York Times, Andy Bryant, le président d’Intel prépare depuis de longs mois ses salariés à un changement de cap important. « Il dit que les clients ont changé, et que nous devons changer également. Notre source de revenus actuelle n’est pas notre source de revenus futur, » affirme un salarié ayant assisté à l’une des réunions de préparation au changement du fondeur sous couvert d’anonymat.
Les temps semblent en effet bien sombres pour le fondeur. Depuis l’annonce surprise de la démission de Paul Otellini en novembre dernier, son successeur n’est toujours pas officiellement désigné et la liste des candidats potentiels reste toujours très indécise. Trop pour les investisseurs financiers alors que le cours de l’action Intel en bourse a perdu 20 % en un an. A quelques heures de la publication des résultats financiers du premier trimestre 2013, le moins que l’on puisse dire est que cela fait tâche.
Un virage difficile à prendre
D’autant que le secteur d’activité traditionnel d’Intel est en chute libre. Pour la première fois, IDC a rapporté une chute historique des ventes de PC au premier trimestre 2013 avec un recul de 13,9 % au niveau mondial par rapport au même trimestre l’année précédente. Gartner voit lui une chute de 10 %. Et si, dans un premier temps, Windows 8 semblait le bouc émissaire idéal, le problème apparaît désormais plus structurel. NPD Group constate ainsi qu’aux Etats-Unis, les ventes de Mac sont également en baisse de 7,5 %. « Le marché est plat, et personne ne s’en sort mieux que les autres, » constate Stephen Baker du NPD Group, précisant que ce qu’attendent les gens ce sont des outils tactiles à bas prix. Logiquement, ils s’orientent donc vers des téléphones et des tablettes où, en terme de processeurs, Intel est confronté à une concurrence plus forte de la part de Qualcomm et de Nvidia que ce dont il a l’habitude dans le monde des PC et des serveurs, même si sur ces secteurs aussi, les processeurs à base d’ARM font leur apparition.
L’arrêt programmé des netbooks annoncé pour 2015 par IHS iSuppli est aussi une source de revenus en moins pour Intel, même si ce segment – où l’Atom était roi - n’a jamais généré beaucoup de valeur. Reste alors à se tourner vers les hybrides tablettes-PC ou à booster les ventes mobiles en général. Même si le virage sera difficile à prendre.
Toutefois, « Je conteste que notre marché est en déclin, » affirme Mark Bohr, un membre d’Intel Technology and Manufacturing Group. « Le marché actuel est bien plus large qu’il y a 10 ans. Nous devons construire pour des petites tablettes et des grands ordinateurs mainframe, construire plus de versions de chaque puce et couvrir plus de base. » Ce n’est pas en cassant du sucre sur le dos des tablettes comme dans cette vidéo sur la chaîne YouTube d’Intel, que le fondeur arrivera à montrer son engagement.