eG8 : Victoria Ransom : “il est nécessaire de clarifier les politiques en place dans chaque pays”

Invitée à participer au eG8, Victoria Ransom, la jeune pdg de Wildfire Interactive, une start-up californienne spécialisée dans le marketing social, représente un des visages de l’économie numérique mondiale que l’on peut croiser à la conférence au sommet. Elle revient sur ses attentes et les raisons de sa venue.

victoria ransom wildfireLeMagIT : Parlez-nous de votre société Wildfire Interactive.
Victoria Ransom : Nous sommes localisés dans la Silicon Valley, à Palo Alto. Nous sommes une société spécialisée dans les réseaux sociaux. Nous avons créé une plate-forme Web qui facilite la mise en place de campagnes marketing par des entreprises de toute taille. Par exemple, si une entreprise entend démarrer une campagne qui repose sur du couponing, ou de l’achat groupé ou toute autre forme de campagne censée cibler les utilisateurs des réseaux sociaux, au lieu de passer par un développement trop personnalisé ou avoir recours à des développements internes pour créer une application pour Facebook, s’inscrire sur Twitter ou développer un site avec Microsoft, elle peut créer un compte chez nous et à travers 6 étapes liées à la configuration, leur campagne peut s’exécuter sur Facebook, Twitter ou encore des sites Internet. Des options d’intégration existent également pour YouTube et LinkedIn. Il s’agit d’un moyen plus abordable et rapide de mettre en place une campagne marketing sur Facebook, ou d’autres réseaux sociaux.

Lorsque nous avons monté notre société, nous avions fait le constat suivant : il serait plus difficile d’attirer des personnes [d’un point de vue marketing, NDLR] sur les réseaux sociaux que sur Google. Avec Google, les utilisateurs nouent des liens avec les entreprises et cherchent à acheter des biens. Alors que sur Facebook, ils cherchent à entrer en contact avec leurs fans, s’amuser, jouer. Les entreprises, pour bâtir une relation avec les consommateurs sur les réseaux sociaux, doivent créer de l’intérêt, ou lancer une promotion. […] Car il s’agit d’une autre forme de divertissement.

Nous avons démarré en 2008 en étant sélectionné dans le FacebookFund [programme de financement Facebook pour les développeurs d’applications adossées à le plate-forme du groupe, NDLR]. Nous avons aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers de clients, des plus petites aux plus grandes multinationales comme Pepsi et Olgivy [France Colgate ou Ubisoft en France, NDLR].

LeMagIT : Comment monétisez-vous les campagnes ?

V.R : Les entreprises peuvent se créer un compte et elles sont facturées à la journée. Ou sous forme d’abonnement avec autant que campagnes que vous le souhaitez. Il n’y a pas de formules monétisées par la publicité.

LeMagIT : Comment est-ce d’être proche de Facebook ?

V.R : Très bien. Nous avons mis en place 16 campagnes différentes pour eux et cette proximité est positive pour notre crédibilité. Nous avons également des partenariats avec Twitter, LinkedIn et YouTube.

LeMagIT : Quelles sont les raisons de votre venue à l’eG8 ?

V.R : L'une des raisons de ma venue ici est que nous avons récemment ouvert un bureau à Londres. Et donc nous menons une stratégie de conquête de clients en Europe. Une vingtaine de nos clients sont en fait localisés hors des Etats-Unis, et la plupart d’entre eux sont européens. […]

Je pense que l'eG8 est intéressant pour rencontrer nos clients, avoir une idée du marché local et européen. Mais nous n’avons pas beaucoup d’informations concernant le calendrier, ni même les participants à la conférence. Il semblerait qu’il s’agisse de rassembler des personnes très impliquées dans le monde numérique et faire éclore des recommandations d’un point de vue politique. Mais avec autant de participants, je suis curieuse de savoir quelles directions vont prendre les débats et s’ils seront productifs. Je ne sais pas comment seront orchestrés et collectés les retours de chacun. Mais pour moi, c’est un grand honneur d’y être invité et c’est une grande opportunité de rencontrer des partenaires et des clients… qui viendront, j’imagine, de la Silicon Valley […] Il s’agit d’une bonne opportunité pour réseauter et de comprendre la nature des politiques et régulations en place, surtout pour un acteur de l’éco-système Internet.

LeMagIT : Quelles sont plus particulièrement vos attentes ?

V.R : Il y aura de nombreuses discussions autour de la vie privée et de la sécurité des données, deux composantes clés pour nous, car dans notre modèle économique, les utilisateurs choisissent de s’engager activement dans les campagnes et de fournir des informations sur eux-mêmes en opt-in. Il s’agit donc d’une problématique clé pour nous. Nous entretenons un partenariat étroit avec Facebook et ces thématiques impactent directement le réseau social.

LeMagIT : Pensez-vous d’ailleurs que les gouvernements devraient être davantage impliqués dans la gestion des données privées ?

V.R : Je pense que les politiques sont déjà impliqués et je ne voit pas pourquoi ils devraient l’être davantage. Ils ont déjà conscience du problème. Pour notre modèle, cela fonctionne très bien, de toute évidence […]

Je pense toutefois que plus les régulations sont simples et transparentes, plus cela est simple pour les entreprises, et cela à l’échelle mondiale. Je pense également qu’il serait bon pour tout le monde de clarifier les politiques en place dans chaque pays. Mais encore une fois, nous sommes quelque peu extérieurs à cela car notre modèle repose sur le opt-in. Mais chaque pays a aujourd’hui ses propres lois. Faire du business sur Internet est différent de le faire dans le monde physique. Nous avons eu par exemple des problèmes sur la façon de mettre en place des promotions, encadrées par des régulations différentes selon les pays.

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