Trophées du Cloud Computing : Grand Prix 2012 pour le Crédit Agricole

2012, année de la maturité. Réunis à l’occasion de la remise des 2ème Trophées du Cloud Computing, des spécialistes du cloud et des DSI ayant d’ores et déjà choisi de basculer, ont échangé sur le niveau et les modalités de transition vers ce nouveau modèle. Pour affirmer que le concept était digéré et le virage désormais bien entamé.

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2012, année de la maturité. Réunis à l’occasion de la remise des 2ème Trophées du Cloud Computing, des spécialistes du cloud et des DSI ayant d’ores et déjà choisi de basculer, ont échangé sur le niveau et les modalités de transition vers ce nouveau modèle. Pour affirmer que le concept était digéré et le virage désormais bien entamé.

Les Trophées du Cloud Computing – co-organisés par LeMagIT – remis le 15 novembre dans le cadre de l’EMC Forum ont été notamment l’occasion de récompenser le Crédit Agricole pour un projet portant sur la création d’un cloud privé et de la transformation progressive du SI du groupe pour plus d’agilité et de puissance IT. Au total, 7 prix ont été remis et ont permis d’évaluer le chemin parcouru depuis un an et la première édition. Car si cette dernière avait permis d’observer des projets naissants, 2012 est déjà marqué par une forme de maturité. C’est d’ailleurs cette arrivée « à l’âge adulte » qu’ont unanimement reconnu les participants à la table ronde organisée pour l’occasion.

Tout sauf une surprise pour Julien Mousqueton, Direction des Systèmes d’Information, Groupe Agrica et lauréat en 2011 qui estime que finalement, en matière de cloud privé, les entreprises débouchent assez naturellement sur des projets avant tout tirés par les besoins en consolidation de l’infrastructure par la virtualisation. Moins haute, la marche est d’autant plus facile à monter. Reste une difficulté cependant – avec un an de recul -, celle de l’adaptation de l’entreprise en termes d’usage. « Si en gestion d’infrastructure, la mise en place d’un cloud est finalement assez naturelle la consommation de l’IT en mode service ne va pas de soi et nous recevons encore des demandes aberrantes et peu rigoureuses du point de vue du nouveau modèle. Il reste un effort à fournir par l’organisation à ce niveau ».

Un cloud pluriel

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Autre élément important rappelé par les intervenants : le cloud computing se décline au pluriel. Chez GFK, groupe mondial d’études marketing, Fabrice Benaut, CIO de IFR GFK Group, explique avoir mis en place une matrice de type interne/externe et privé/hybride/public pour s’attaquer au cloud. « Le choix de basculer est fait fort d’une certitude : l’économie réalisée n’est pas contestable. Mais nous adaptons notre mutation en fonction des besoins. Nous faisons systématiquement le choix du cloud mais avec une géométrie variable au sein de la matrice. » Une approche différenciée assez généralement partagée dans les grandes organisations, comme en témoigne Matthieu Boutin du Cigref (association de grandes entreprises, dont la mission est de promouvoir la culture numérique comme source d’innovation et de performance) selon qui, en un an, le niveau de maturité a beaucoup évolué. Réputée souvent en retard sur l’innovation, les grandes entreprises ont désormais toutes mobilisé des ressources pour au minimum s’orienter vers la mise en place de cloud privés internes, à la faveur de chantiers de virtualisation. Mais Matthieu Boutin note également « une forte évolution sur le regard porté vers les cloud externes privés ou publics. Celle-ci est essentiellement fonction de deux critères : quel niveau de sécurité ? Quelles opportunités créées ? ». Si le Cigref ne publie pas encore d’observatoire lié à la grille d’évaluation maison (interne/externe ; privé/public) une seule certitude : « les retours d’expériences des grands comptes sont très positifs en termes de coûts mais également au niveau des gains en matière de flexibilité du SI. L’autre information qui remonte est que le cloud est perçu comme un moyen de lutter contre les lourdeurs des mises à niveau régulières en termes d’innovation. Dans ce modèle, vous profitez au rythme des sorties des innovations technologiques ».

Une bascule progressive

L’exemple du passage progressif d’un mode classique au cloud privé puis, dans un futur proche, à une vision hybride, est donné par Laurent Rué, DSI de VoyagePrivé.com, l’un des principaux voyagistes en ligne européen. « Après avoir régulièrement dû doubler notre parc de serveurs pour accompagner notre croissance et la montée de l’audience, nous avons souhaité gagner en agilité d’abord en virtualisant dans le cadre d’un cloud privé. Aujourd’hui, pour encore optimiser notre capacité de réaction et de montée en puissance, on se dirige vers une bascule partielle d’applications vers un cloud public. En 2013, cela devrait être effectif – notamment pour des applications front-office. »

Une progressivité de l’approche dans laquelle se retrouve Orange Business Services – représenté par Daniel Bigagli, Cloud Computing Solution Manager – pour qui « des bascules pas à pas en fonction de matrices bien établies sont fondamentales pour accompagner les DSI. Il s’agit en amont de bien cartographier le parc applicatif puis d’y appliquer un schéma directeur du passage vers le cloud computing avec une approche différenciée et une grande granularité, dans le cadre notamment de catalogues de services ». Même démarche d’accompagnement pour Bull : Bruno Pinna estime que « si la démarche cloud est en train de clairement s’imposer au niveau des organisations, la plupart des entreprises appréhendent en mode opérationel, au-delà du cloud privé, le passage à une autre forme. On parle de simplification dans l’usage mais il y a tout de même une véritable complexité au cloud computing entre interne/ externe, privé/hybride/public et l’intérêt de chaque forme. »

SLA et risques sur la maitrise du SI

Dernier point abordé lors de la table ronde : celui portant sur l’évolution de la relation contractuelle entre fournisseur et client dans un contexte de changement de modèle. Pour Jérôme Fourmont, consultant après avoir occupé différents postes de DSI dans des secteurs à forte croissance, « le cloud computing change globalement la position du DSI en interne et il marche sur ce sujet main dans la main avec le DG. Mais la responsabilité contractuelle finit toujours par lui incomber dans un contexte plus complexe ». Les DSI en sont conscients, ce qui montre un fort niveau de maturité sur le modèle, bien au-delà du calcul de RoI ou de l’intérêt technologique. Selon Jérôme Fourmont, « l’arrivée du cloud entraine d’ailleurs l’émergence de nouveaux profils au sein de la DSI avec de véritable Contract Manager, portant une compétence forte sur la mise en place du SLA et le pilotage, en confiance, de la nouvelle approche ». Et de conclure que « tous les DSI sont désormais convaincus qu’il faut basculer vers le cloud computing. En cela le niveau de maturité a fortement évolué, mais il faut que tous veillent à garder la main en interne sur la compréhension de l’architecture globale du SI ».

Le palmarès 2012 des Trophées du Cloud Computing

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-  Grand Prix : Crédit Agricole – Prix remis à Laurent Verdier, CTO Crédit Agricole, pour son équipe.

 - Le Trophée du meilleur projet de Cloud Paas – Informatique Banque Populaire – Un projet de Platform As a Service, visant à migrer d’une base Exchange de 40 000 BAL, réalisé en 9 mois. Prix remis à Gilles Potard, Directeur de l’avant vente d’EMC et Laurent Eysseric, Directeur de l’Infogérance Informatique, Banque Populaire.

 - Le Trophées du Meilleur Cloud métier – Sigems - Un projet d’investissement innovant de plus de 2,5 millions € investis dans un Cloud métier  pour la mise en place d’une offre Saas dédiée au secteur hospitalier public. Prix remis à Jean Claude Foures, Président de Sigems et Dominique Nogueira, Responsable Data Center, Gouvernance IT.

 - Le Trophée de la meilleure Externalisation de Datacenter – Brink’s - Un projet d’externalisation chez IBM d’une infrastructure virtualisée et administrée permettant à la fois une forte agilité d’infrastructure et la confidentialité des données. Prix remis à Vincent Lauriat DSI du groupe.

 - Le Trophée du meilleur Cloud Privé – Ville de Nîmes Métropole – Un projet de Cloud privé mutualisé destiné à l’intercommunalité mais hébergeant aussi des applications métiers sur la vidéo surveillance et le tableau numérique pour les écoles de ce département. Prix remis à Olivier Bailly, DSI de la ville de Nîmes.

- Le Trophée du meilleur Cloud IAAS – Claranet - Un projet de transformation et de migration d’infrastructure permettant de combiner la qualité de la bande passante et la flexibilité d’une infrastructure Cloud pour les entreprises. Prix remis à Sandrine Bajolet, directeur marketing de Claranet.

- Le Trophées du meilleur Cloud à la française – Cheops - Un projet d’investissement réussi dans l’infrastructure et l’administration de services cloud au service de très grosses PME/PMI innovantes. Prix remis à Didier Delhoste, Directeur Général de Cheops.

- Coup de coeur – Armée du Salut - Un projet d’envergure réussi de migration métier vers le Cloud pour les dossiers patients dans le but d’améliorer la qualité et le temps de traitement des dossiers traités par 1 200 des agents de l’Armée du Salut. Prix remis à Fatah Abdesslam, DSI de l’Armée du Salut.

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