Vodafone veut racheter Cable & Wireless pour son réseau de fibre optique mondial

Le cloud ne serait rien sans réseaux télécoms et Vodafone, confronté à l'explosion du trafic de données générés par ses abonnés l'a bien compris. L'opérateur britannique propose donc 1 Milliard de livres pour mettre la main sur le réseau mondial de plus de 450 000 km de fibres optiques de Cable & Wireless. Un prix qui parait dérisoire pour un actif, qui il y a dix ans aurait sans doute coûté 10 fois plus cher.

On l’oublie souvent mais le nerf de la guerre dans le cloud reste l’aptitude à fournir la connectivité réseau et en la matière, Vodafone pourrait prochainement réaliser une belle opération avec le rachat de l’anglais Cable & Wireless (CWW). Fondé au 19e siècle, Cable & Wireless s’est illustré au début des années 1980 en devenant le premier grand concurrent de British Telecom lors de la déréglementation du secteur des télécoms qui a commencé dans la perfide Albion près d’une quinzaine d’années avant la déréglementation du secteur en Europe.

Cable & Wireless opère un réseau de fibres optiques de près de 20 500 km  au Royaume-Uni et dispose d’un réseau international de près de 425 000 km avec 127 points de présence. C’est ce réseau de transport de données qui attire la convoitise de Vodafone. Ce dernier voit, année après année, son trafic de données mobiles progresser de façon exponentielle et pourrait utiliser les infrastructures de Cable & Wireless pour assouvir la soif de données de ses abonnés professionnels et particuliers.

Vodafone vient de proposer 1,04 Md £ aux actionnaires de CWW pour racheter la société, une offre qui valorise chaque action CWW à 38 pence, soit une surprime de 92 % sur le cours de CWW à la fin février. L’opérateur indien Tata Communications, qui était également candidat au rachat, proposait environ 25 pence avant son retrait la semaine dernière. ON remarquera au passage que l'on est loin des prix de l'infrastructure pendant la période de la bulle, un fait qui indique l'ascendant pris par les services et les applications sur l'infrastructure dans la chaîne de valeur des services cloud, mais qui est aussi un révélateur des progrès technologiques effectués au cours des dernières années. Une fibre mono-coeur allumée avec les technologies optiques DWDM les plus récentes peut ainsi supporter "sans problème" des débits supérieurs au terabit par seconde, ce qui a permis d'abaisser sensiblement le coût de l'infrastructure de transport.

Dans un communiqué, Vodafone explique que l'acquisition de CWW devrait lui permettre «se renforcer sur le segment des entreprises tant au Royaume-Uni qu’au niveau international». L’opérateur international évoque aussi les potentielles opportunités de réduction de coûts que lui permettrait la bascule d’une partie de son trafic mobile sur le réseau de transport de CWW (Vodafone utilise pour l’instant le réseau de transport de BT pour le « backhaul » de son trafic mobile).

Il reste toutefois à Vodafone quelques obstacles à franchir, notamment l’opposition du fonds britannique Orbis, qui détient 19% du capital et trouve le prix proposé un peu juste. Orbis, il est vrai, est un actionnaire de longue date de CWW et le prix d’achat moyen de ses actions CWW s’élèverait selon le Guardian à 52 pence, soit 36 % de plus que le prix proposé par Vodafone...  L’opérateur, en l’état de son offre, doit réunir 75% des actions pour mettre la main sur Cable & Wireless.

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