Gestion de Cloud : Hedera, la petite start-up française qui monte

Fondée en 2009, Hedera Technologies s'apprête à mettre sur le marché sa solution d'orchestration de cloud Kanopya. La jeune pousse a le soutien de Bouygues Telecom et s'apprête à mettre en production sa solution chez un hébergeur français spécialisé dans l'open source.

Le logo de Kanopya, la solution d'orchestration d'Hedera.

Actuellement hébergée dans les locaux de l’incubateur de start-ups de Montreuil et soutenue par Bouygues Telecom, Hedera fait partie d’une nouvelle génération de jeunes pousses françaises nées avec le cloud. Fondé par d’ex-étudiants de l’Epita et de Telecom paristech, cet éditeur de logiciel a développé une suite complète pour l’administration et l’orchestration de datacenters, physiques ou virtuels. L’objectif est notamment d’aider les entreprises et fournisseurs de service à bâtir des infrastructures de cloud à même de garantir les niveaux de services attendus par les utilisateurs.

Née de premiers travaux réalisés au Sénégal pour gérer une infrastructure de microserveurs à grande échelle, la solution Kanopya Private Cloud d’Hedera a pour objectif de gérer des infrastructures applicatives dynamiques à grande échelle. Le cœur de la solution est un module d’orchestration, qui permet de faire évoluer à la volée des serveurs web et applicatifs en fonction des besoins des applications en matière de qualité de service. Cette évolution peut se faire à la fois de façon horizontale, en instanciant de nouvelles machines virtuelles ou de façon verticale, en assignant plus de ressources (mémoire, CPU…) aux serveurs web et applicatifs déjà en cours d’exécution. Le tout en fonction des contraintes définies par l’administrateur. Ces contraintes peuvent être exprimées en fonction de critères de performances, mais aussi de minimisation de la consommation énergétique ou de minimisation des coûts d’infrastructure associés à une application.

Hedera a fait le choix pour la première version de sa solution de s’appuyer sur des composants open source existants. Par exemple, pour la gestion de l’infrastructure cloud, la société n’a pas réinventé la roue. Elle s’appuie sur la couche Open Nebula pour la gestion de la couche infrastructure (instanciation, destruction, déplacement, reconfiguration de VM…). Des travaux sont aussi en cours pour s’intégrer avec OpenStack. Pour les applications, Hedera s'appuie pour l'instant sur une couche LAMP basée sur Debian, même si la solution est ouverte à d'autres environnements.

Bouygues Télécom et un hébergeur comme premiers clients

Hedera compte déjà deux grands clients, dont Bouygues Télécom qui utilise la solution de la société pour orchestrer sa solution de virtualisation de poste de travail (vWorkspace de Quest) et garantir la qualité de service délivrée aux utilisateurs). Pour ce faire, Hedera a développé des connecteurs d’interface avec Microsoft System Center Operation Manager afin de collecter des informations de performance applicative et système et piloter les opérations de commissionnement et de décommissionnement de serveurs.

L’autre client de l’éditeur est un hébergeur spécialiste de la pile LAMP (Linux, Apache, MySQL, PHP) et qui est en train de bâtir une infrastructure cloud basée sur des serveurs lames Cisco et un stockage NetApp orchestrée par Kanopya. Comme l’explique Jérémie Bourdoncle, le patron de la société, pour ce client, Kanopya s’interface avec OpenNebula pour la gestion du placement des VM, mais gère toutes les questions de qualité de service et de « scalabilité » sont gérées par nous. « Ce qui nous différencie des autres briques d’orchestration est qu’à l’instar d’une application de gestion de la QoS, on mesure les éléments de qualité de service applicatifs et que l’on prend les décisions d’orchestration en conséquence ». Cela signifie dans la pratique qu’Hedera instrumente les briques OS et les briques middleware afin de prendre ses décisions d’orchestration. D’une certaine façon, cette approche relève plus de la construction de solutions PaaS qu’IaaS, un peu à l’instar de ce que permet la solution 3Tera de CA.

Schéma fonctionnel de la solution Kanopya.

Selon Jérémie Bourdoncle, la plate-forme est en phase de validation et de préproduction chez le client et devrait faire ses débuts commerciaux dans les prochaines semaines. Pour l’instant, la pile LAMP privilégiée s’appuie sur Debian, mais le support de Red Hat est aussi au programme pour une prochaine version de même que celui de la stack Microsoft. Côté virtualisation, l’hyperviseur privilégié est pour l’instant Xen. Enfin l’outil a aussi la capacité de gérer des serveurs physiques (typiquement des fermes de microserveurs). Une interface est proposée pour les administrateurs ainsi qu’un portail de self-service pour les utilisateurs.

Une levée de fonds en cours pour accélérer la croissance

À l’heure où nous avons discuté avec Hedera, les prix de la solution n’étaient pas encore finalisés, mais l’idée est de facturer une dizaine d’euros par Go de mémoire sur chaque serveur physique et par mois. « C’est un modèle qui est assez courant chez les hébergeurs » explique ainsi Jérémie Bourdoncle. La société est actuellement en train de lever des fonds et espère recueillir environ  2 M€ pour accélérer son développement. Son objectif est de continuer à cibler les hébergeurs et opérateurs télécoms, mais aussi de commencer à séduire les entreprises à la recherche d’une solution d’orchestration pour leur cloud.

 

 

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