Le Premier Ministre suspend l’écotaxe

Nouveau report de l’un des plus importants partenariats public-privé en France. Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, à l’issu d’une réunion avec certains élus bretons, a annoncé la « suspension » de l’écotaxe sur l’ensemble de la France

Nouveau report de l’un des plus importants partenariats public-privé en France. Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a, à l’issu d’une réunion avec certains élus bretons, annoncé la « suspension » de l’écotaxe sur l’ensemble de la France, mais pas « sa suppression ». Renvoyant ce vaste projet de M2M aux calendes grecques : aucun calendrier nouveau n’a en effet été fixé.
Ce report suit une forte vague d’opposition qu’avait provoqué la dite taxe auprès de certains professionnels de l’agroalimentaire, et notamment en Bretagne.

Pour mémoire, l’écotaxe vise à assurer le financement du réseau routier, mais également à promouvoir d’autres moyens de transports, comme le ferroviaire ou le fluvial. L’écotaxe ne pourra être mise en application qu’au moment où « un mécanisme permettra d'éviter les distorsions entre territoires et entreprises », a indiqué le Premier Ministre.

L’écotaxe, qui vise à instaurer une taxe sur les poids lourds de plus 3,5 tonnes circulant sur les 15 000 km de routes en France, est une mesure phare du Grenelle de l’Environnement de 2007. Mais qui a connu une feuille de route particulièrement chaotique, jonchée de reports à répétition. Sa première mise en application était prévue pour 2011, mais avait été décalée à 2012, puis 2013, avant finalement de connaître un énième report en septembre dernier. L’écotaxe devait ainsi entrer en application en janvier 2014. Ce n’est désormais plus le cas.

L’écotaxe est en fait un important projet de télépéage en France qui implique la mise en place de boitiers satellites dans chaque véhicule éligible ainsi que l’installation de quelque 5 000 portiques en charge des contrôles des véhicules sur le route. La mise en place de la collecte de la dite taxe a été confiée à Ecomouv, un consortium emmené par l’Italien Autostrade, associé à la SNCF, Thalès, SFR et Steria. En septembre dernier, seuls 20 000 véhicules s’étaient enregistrés auprès d’Ecomouv et disposaient ainsi du boitier nécessaire à la collecte de la taxe. La taxe aurait du générer des recettes de l’ordre de 1,2 Md€ par an.

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