Red Hat lance sa plate-forme OpenStack

L'éditeur Linux vient d'annoncer la disponibilité de Red Hat Enterprise Linux OpenStack Platform 4.0, la version commerciale de sa plate-forme OpenStack.

Red Hat poursuit ses efforts de développement de sa pile OpenStack prête à l’emploi. L’éditeur a ainsi annoncé la semaine dernière le lancement de Red Hat Enterprise Linux OpenStack Platform 4.0, sa plate-forme OpenStack basée sur sa distribution Linux phare. RHELOP 4.0 est la version commerciale de la distribution OpenStack développée par l'éditeur dans le cadre de sa communauté RDO (Red Hat OpenStack), l'équivalent pour RHELOP de ce que Fedora est à RHEL.

Red Hat a bâti sa fortune sur sa distribution commerciale Linux, mais a largement raté le virage de la virtualisation. Il entend ne pas récidiver en ratant celui du cloud. L’éditeur a donc engagé l’ensemble de ses forces derrière le framework libre OpenStack, afin d’en faire sa solution par défaut pour le cloud public et le cloud privé - il est d'ailleurs aujourdh'ui le principal contributeur au projet OpenStack.

Red Hat Enterprise Linux OpenStack Platform 4.0 inclut le support de Foreman, un outil de provisioning  et de gestion des configurations permettant de gérer l’ensemble du cycle de vie d’une infrastructure cloud. Foreman, qui s’interface avec l’outil d’automatisation libre Puppet, permet par exemple de faciliter le déploiement d’une infrastructure OpenStack grâce au déploiement automatisé de ressources (serveurs…). Foreman est notamment utilisé par le CERN, Citrix Online, DHL, la BBC…

Le support des dernières innovations d'OpenStack Havana

La nouvelle plate-forme OpenStack de Red Hat embarque aussi les derniers projets intégrés à OpenStack Havana, comme le framework d’orchestration Heat, ainsi que le support de Neutron (ex-Quantum), le framework de virtualisation de réseau d’OpenStack. Elle inclut aussi Ceilometer, l’outil de ticketing et de facturation d’OpenStack.

Red Hat a aussi travaillé à l’intégration d’OpenStack avec ses propres technologies (l’une des raisons de son intérêt pour le framework). KVM est ainsi la couche de virtualisation privilégiée par OpenStack Platform 4.0 et CloudForms est l’outil d’administration de la virtualisation intégré. De même, Red Hat a développé des points d’intégration entre son stockage Red Hat Storage et le service de stockage objet Swift d’OpenStack, le service de stockage en mode bloc Cinder et le service de gestion d’images Glance.

En liant ses technologies Linux à OpenStack, Red Hat espère réussir ce qu’il a raté avec la virtualisation, à savoir s’implanter sur le marché des datacenters virtualisés d’entreprises. L’éditeur aura toutefois fort à faire pour s'imposer sur un secteur des distributions OpenStack qui devient très encombré. Ses rivaux, Ubuntu et Suse l’ont précédé sur le terrain des distributions OpenStack et l’éditeur devra aussi faire face à la concurrence d’acteurs comme HP, Cisco, Mirantis.

Il lui faudra aussi convaincre les entreprises qu’OpenStack est la solution du futur face à Apache CloudStack, plus mûr, mais aussi aux solutions commerciales de Microsoft et VMware. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il y a encore du travail à faire, au vu des difficultés rencontrées par les premiers utilisateurs de la technologie – sans parler des retards subis -, comme les deux clouds souverains français, CloudWatt et Numergy.

 

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