Power BI pour Office 365 : la nouvelle offre décortiquée

Microsoft vient de rendre publique son offre Power BI for Office 365. La rédaction a profité des Microsoft Techdays, qui se sont tenus cette semaine à Paris, pour détailler les composantes de cette offre de "self-service BI".

Microsoft vient de rendre publique son offre Power BI for Office 365 (en version courte : Power BI). Cette solution s’appuie sur Excel et peut être vue de deux manières. En tant que couche supplémentaire au-dessus de SQL Server (qui inclue des fonctionnalités In-Memory, de Datamining ou de calcul distribué), il s’agit véritablement d’un client BI. En outil indépendant, il s’apparente plus à une solution poussée de DataVizualisation.

Concrètement Power BI se compose de six briques : Power Query, Power Pivot, Power View, Power Maps, Power Q&A et Power Sites BI. Certaines étaient déjà connues. Certaines sont liées au Cloud et à Office 365, mais pas toutes. Microsoft rappelle d’ailleurs qu’Office 365 n’est pas une offre professionnelle 100% hébergée. Elle est également constituée de versions « sur site » d’Office. Et c’est sur ces versions d’Excel –plus riche que la Web Apps équivalente - que s’appuie Power BI.

Power BI : six briques, Excel en fondation et une pointe de Cloud

Première brique de la liste, Power Query est un outil d’importation et de recherche de données. L’extension pour Excel 2013 et 2010 permet d’extraire les données de fichiers locaux (csv, etc.), de dossiers entiers (plusieurs fichiers Excel pour les fusionner en un seul par exemple), de bases de données classiques distantes (SQL Server, Oracle DB, base hébergée dans Azure, etc.) ou de sources plus hétérogènes (Facebook, Youtube ou directement de Hadoop). Deuxième pan de cet add-on : la recherche de jeux de données avec Bing. Il suffit par exemple de taper « PNB par pays » pour trouver une source web et importer la liste de ces PNB. « Les sources viennent de Wikipedia et d’organismes gouvernementaux (NDR : sites en .gouv et .org) », nous explique Damien Cudel, Chef de Marché Plateforme Applicative chez Microsoft France, lors d’une démonstration pour le MagIT faite aux TechDays 2014 qui se tenait cette semaine à Paris.

Il est évidemment possible d’aller chercher des données recensées sur la Windows Azure Marketplace et même de coller l’URL d’une page Web contenant un tableau dans son texte (un article avec un classement par exemple) pour importer celui-ci dans une feuille de calcul.

Une fois importées, les informations peuvent ensuite être traitées avec Power Pivot, l’outil d'analyse et de gestion de grandes quantités de données du tableur depuis Excel 2010. Power View les représente ensuite de manière automatisée sous forme de graphs, de camemberts ou d’autres modèles dynamiques. Ces deux composants de Power BI sont inclus en natif dans Excel 2013 (version Professionnel Plus). « Le but est de faire tomber la barrière de l’expertise, explique Damien Cudel, que la BI soit utilisée par tous. »

Même objectif de simplicité pour Power Maps, une extension à télécharger pour Excel 2013, qui modélise les données de manière géographique en reconnaissant automatiquement dans un tableau la nature des zones à représenter (pays, continents, départements, villes, adresses postales, coordonnées GPS, etc.) pour générer la carte appropriée.

Toujours dans une optique « user-friendly », Power Q&A est certainement le point le plus différenciant de l’offre globale Power BI. Il s’agit en effet d’un moteur de requêtes entièrement en langage naturel. Avec cette couche d’abstraction, un utilisateur métier n’a qu’à écrire « quels pays ont les PNB les plus élevés » pour que la requête soit faite dans la base et que les résultats s’affichent. Power Q&A fonctionne en mode connectée et nécessite un abonnement Office 365. Cette fonctionnalité sera disponible d’ici la fin de l’année en Français.

Dernière brique, BI Sites permet d’exporter les rapports sur le web pour les consulter sur plusieurs appareils ou les partager avec des collaborateurs. Cette brique est elle-aussi liée à un abonnement Office 365. Pour les consulter de manière nomade, des applications – « des apps natives » insiste bien Damien Cudel – ont été développées pour iOS, Android et Windows 8.

Une offre entre Analytics et DataViz, en attendant une « solution disruptive » dans le prévisionnel

Si Power BI semble simple d’utilisation au premier abord, il n’est pourtant pas simpliste. Sa recherche sémantique repose par exemple sur une technologie poussée d’indexation automatique des modèles. Le traitement des données est, lui, accéléré grâce à un outil de mise en cache dans la RAM du PC incluse dans Excel (baptisé xVelocity) qui reprend les mêmes principes que celui de SQL Server.

Et si le but de la solution est de « faire de la BI en self-service » - ce qui explique le choix de s’appuyer sur Excel (« c’est l’outil naturel des utilisateurs finaux, ils n’ont pas besoin de formation dessus ») - sa forte modularité permet de nombreuses articulations et des applications plus poussées. « Nous visons aussi bien les petites entreprises qui n’ont pas les moyens d’avoir un datacenter que les grandes sociétés », confirme le Chef de Marché.

Reste que tel quel, Power BI est à la croisée des chemins entre BI classique et visualisation de données. Elle se rapproche en effet grandement d’un QlickView ou de Tableau Software (pour la simplicité de modélisation).

Mais quand on les compare, le porte-parole de Microsoft souligne que l’intégration de Power BI au reste du SI des entreprises serait bien meilleure. Ce qui lui permettrait d’encaisser des déploiements à grande échelle sans perte de performance là où un de ces concurrents, à cause de ses modèles intermédiaires lourds à produire entre données brutes et données exploitables, connaitrait des problèmes de scalabilité.

D’après Damien Cudel, Power BI pourrait même être utilisé pour du Data Mining... à condition toutefois de l’articuler avec une base comme SQL Server, taillée pour le In-Memory (côté serveur cette fois), le Big Data, les clusters et le prédictif (avec SQL Server Analysis Services).

Seul problème, les opérations se font alors côté back-end, directement dans la base, ce qui demande de vraies compétences en SGBD et qui n’est plus vraiment du « self-service » pour tous.

Qu’à cela ne tienne, l’éditeur travaille - semble-t-il - sur une autre solution dans le domaine du Data Mining. L’expert de Microsoft promet en effet « une offre vraiment disruptive ». A priori pour le courant de l’année.

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