Emploi et rémunérations, l'informatique tire encore son épingle du jeu

L'augmentation du chômage affecte peu voire pas les métiers du web et de l'informatique. Selon l'étude de rémunérations 2014 de Robert Half Technologie, la plupart des entreprises ont gelé augmentations de salaires et primes. Elles sont toutefois prêtes à payer le prix pour un bon profil et font des efforts importants de fidélisation.

Alors que les chiffres du chômage en France enregistrent une nouvelle augmentation pour le mois de février, la division Technologie du cabinet de recrutement Robert Half publie une étude sur les rémunérations dans le secteur IT en 2014. Cette étude devrait redonner un peu d'optimisme aux informaticiens.
En effet, le nombre d'emplois dans le secteur IT devrait augmenter de 5% cette année par rapport à 2013. « Cette prévision est confirmée par notre activité de recrutement au premier trimestre, et la réalité dépassera peut-être même un petit peu ce taux », affirme Fabrice Coudray, directeur de Robert Half Technologie. Un constat négatif toutefois. Si le taux de chômage des cadres dans l'informatique se situe toujours entre 6 et 7%, la période de chômage dure toutefois un petit peu plus longtemps.

Des rémunérations relativement stables

Selon l'étude de Robert Half, 4 entreprises sur 5 (79,5%) ont gelé les salaires pour l'année 2014 et 3 entreprises sur 5 (61%) ont gelé les primes et les bonus. Cela dit, les 20,5% d'entreprises qui vont augmenter les rémunérations le feront essentiellement pour des postes en création ou des profils sur lesquels le recrutement est tendu, les développeurs notamment.
« Dans les métiers du web et du numérique, 90% des recrutements concernent des créations de postes pour lesquels le référentiel de marché en matière de rémunération n'est pas encore totalement abouti », remarque Fabrice Coudray. « Cependant, si les entreprises sont exigeantes sur certains métiers, elles sont prêtes à payer un bon prix pour les profils qui leur conviennent. »
Selon le cabinet, le salaire d'un responsable d'équipe de développeurs ou d'un chef de projet technique a progressé de 10 à 15% en 2013 et devrait progresser d'autant cette année.

Privilégier la fidélisation

Dans le contexte économique difficile, les entreprises sont attentistes et vigilantes. Elles ne veulent pas laisser partir des employés au moment où la reprise pourrait se faire pour ne pas risquer d'être démunies de leurs talents et de devoir recruter à la hâte des profils qui leur conviendraient plus ou moins. Aussi mettent-elles l'accent sur la fidélisation. « Certes, cette fidélisation des bons éléments ne passe pas seulement par le salaire, mais la rémunération est revenue au premier plan des moyens utilisés par les entreprises pour s'attacher leurs collaborateurs », constate Fabrice Coudray.

Quant aux développeurs, ils sont toujours aussi difficiles à recruter, car en nombre insuffisant pour accompagner la numérisation des entreprises tous secteurs confondus. Les points critiques sont ceux de la formation des jeunes et de la faible attractivité des métiers du numérique. Le 9ème baromètre de l'économie numérique que vient de publier la chaire économie numérique de l'université Paris-Dauphine relève que 58% des personnes interrogées jugent que les formations ne préparent pas bien aux métiers actuels alors que l'échantillon est quasiment unanime sur l'importance des nouvelles technologies dans le monde du travail.

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