Inria et Microsoft reconduisent leur partenariat

Microsoft a profité du passage à Paris d'Eric Horvitz, directeur de Microsoft Research, pour signer le renouvellement de son partenariat avec Inria. L’occasion de faire le point sur cette collaboration mais aussi de parler des enjeux de la recherche en général et de l'intelligence artificielle en particulier.

« Rarement un paradigme technologique a eu autant d'impact sur notre vie quotidienne. L'intelligence artificielle, l'IA, change tout. Elle change complètement notre façon de produire, de vendre, d'apprendre, d'enseigner ou de travailler. Et la France comprend bien les enjeux de l'IA car elle a des compétences à la fois mathématiques et philosophiques ». C'est avec ces propos que Carlo Purassanta, président de Microsoft France depuis février dernier, a présenté Eric Horvitz, Technical Fellow et directeur de Microsoft Research, venu à Paris pour, entre autres, signer le renouvellement du partenariat avec Inria.

Fondamentalement optimiste

« Même le rôle des chercheurs en IA a changé. Avant, ils travaillaient entre eux, en petits groupes. Ils étaient perçus comme un peu bizarres », raconte celui qui a rejoint la recherche de Microsoft en 1993, tout juste diplômé en informatique et en IA de l'université de Stanford. « Notre rôle est différent maintenant. Nous avons la responsabilité de communiquer, de former, dans tous les domaines où l'IA va participer à la prise de décision. Nous devons surveiller les angles morts, voir quels biais risquent de se propager, assurer la transparence des développements, des tests… Quant à l'avenir, je suis fondamentalement un optimiste. La techno est géniale. Elle va nous permettre énormément de choses dans tous les domaines. L'IA peut nous aider à diminuer le nombre de morts sur les routes ou à comprendre le mystère de l'intelligence humaine ». Pour y parvenir, Microsoft s'appuie sur ses centres de recherche dans le monde et sur les partenariats qu'ils nouent avec différents acteurs locaux.

Avant tout une histoire d'hommes

« Il est vrai que, en 2005, l'annonce du partenariat Inria – Microsoft a surpris le monde de la recherche. Mais les scientifiques des deux organismes y ont vu une vraie opportunité », rappelle François Sillion, président-directeur général d'Inria par intérim. Douze ans après la signature de ce partenariat, Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft France qui se qualifie d' « historique de l'étape » précise que « c'était avant tout une histoire d'hommes », faisant référence à Gilles Kahn, alors directeur d'Inria, et Andrew Herbert, directeur de Microsoft Research Cambridge à l'époque. « Surtout, les chercheurs se respectaient ».

Le laboratoire commun a fait ses débuts sur les méthodes formelles et les systèmes de preuve, qui associent mathématiques et informatique. Aujourd'hui, les travaux de recherche ont été étendus à l'image par ordinateur, notamment à l'utilisation de l'IA pour l'identification, la reconnaissance et la classification d'images. Les autres sujets en cours d'études sont la reconstruction 3D pour la réalité virtuelle, l'utilisation de l'IA pour la gestion des systèmes distribués, la blockchain, la sécurité… L'effectif du centre commun de recherche est de 50 chercheurs permanents et une trentaine de doctorants et de post doc. Le budget n'est pas public mais « nous n'avons pas de grand équipement scientifique, c'est surtout du jus de cerveau », précise Bernard Ourghanlian.

Le choix des chercheurs

Tant Inria que Microsoft ont noué différents partenariats dans les domaines de l'IA avec des acteurs variés. Inria, par exemple, est partenaire du Facebook AI Research Lab (FAIR). Comment se décident les projets de recherche communs ? « Ce sont les chercheurs qui choisissent. Ils s'apprécient et ont envie de travailler ensemble », répond Bernard Ourghanlian sans hésiter. François Sillion ajoute : « le travail est organisé comme partout dans la recherche. Les chercheurs mènent leurs travaux et publient ». « Notre principale mission, c'est d'étendre le domaine des connaissances.  Pour cela, tout est publié, tout est ouvert », précise Eric Horvitz.

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