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5G : l’Europe ne cède pas au psychodrame Huawei

Les pressions américaines n’ont pas suffi. La commission européenne recommande plusieurs mesures pour une approche cohérente de la sécurité des réseaux 5G, sans bannir l’équipementier chinois.

Il n’y aura pas, au moins pour le moment, de bannissement de Huawei en Europe. C’est en tout cas le message que semble avoir envoyé la Commission Européenne dans ses recommandations pour une approche européenne de la sécurité des réseaux 5G.

Celles-ci encouragent les états membres à établir un modèle de risque pour leurs infrastructures réseau 5G d’ici à la fin du mois de juin et de définir, en conséquence, leurs exigences pour les opérateurs. Et de préciser que « les états membres ont le droit d’exclure des entreprises de leurs marchés pour des raisons de sécurité nationale ». Chacun reste donc libre de ses choix.

A l’échelle de l’Union, la Commission recommande un effort de partage d’informations multilatéral et avec l’Enisa, forte de son nouveau mandat. Un modèle de risque communautaire complet est là souhaité d’ici au premier octobre 2019, suivant les lignes posées par la directive NIS.

L’un des premiers intéressés, Huawei, a salué une approche « objective et proportionnée ». Et cela sur fond de lobbying intense des Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo était, mi-février, en tournée européenne, avec notamment pour objectif de convaincre ses alliés de se positionner sur la même ligne vis-à-vis de Huawei.

Même s’il a connu quelque succès, l’exercice diplomatique n’a pas manqué de rencontrer des résistances, jusqu’à conduire à des situations quelque peu inattendues. Ainsi, l’administration du Royaume-Uni est apparue récemment plus divisée que jamais sur le sujet.

Le président de la commission parlementaire britannique, Norman Lamb, a ainsi récemment exprimé ouvertement son mécontentement face aux réponses fournies par plusieurs ministères à ses questions sur leurs réserves à l’encontre de Huawei. Pour lui, « une chose est claire : il y a des tensions évidentes entre les différents ministères concernés, renforçant l’idée que le gouvernement peine à atteindre un consensus sur le sujet ».

Et pour Norman Lamb, une autre chose doit être claire : « les actions de la commission seront motivées par des preuves et une analyse complète ». Rien d’autre.

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